J’ai suivi de très près le procès de Charles Onana et sincèrement je ne m’attendais pas que la justice française dise le droit en toute objectivité. Au regard de la force des lobbies pro-rwandais en œuvre dans l’Hexagone et en analysant toutes les accointances politiques entre le Rwanda et la France depuis la présidence de Nicolas Sarkozy jusqu’à ses deux successeurs, ce verdict actuel contre Charles Onana était prévisible.
Que veulent-ils obtenir en condamnant injustement Onana? Non point le rétablissement de la vérité historique. J’ai personnellement lu la plupart des ouvrages de Charles Onana et je n’ai vu nulle part où il nie l’existence du génocide rwandais. Ce qu’il essaie de recadrer, c’est le fait de ne pas limiter le génocide rwandais à la seule minorité Tutsi tant il est vrai que des tueries en masse avait également pris pour cible les populations hutue. La thèse de Charles Onana consiste à rétablir la vérité des faits d’après laquelle le génocide rwandais a fauché la vie et aux tutsis et aux Hutus.
Ce que l’opinion oublie c’est que la guerre de Paul Kagame contre son propre peuple et contre le peuple congolais ne se fait pas seulement au bout des canons et des kalachnikovs. Non ! C’est aussi une guerre de narratifs. C’est une GUERRE DE L’INFORMATION où la vérité de l’histoire est complètement faussée et travestie pour soigner l’image du nouvel homme fort et asseoir son pouvoir. Le vainqueur d’avril 1994 sur le Rwanda et de 1996 sur la RDC veut imposer son narratif officiel en faisant passer pour victime cette caste-là même qui avait planifié l’assassinat de Juvénal Habyarimana qui, lui, a servi de déclic au triste génocide du peuple rwandais.
En imposant son narratif officiel tel que repris par les médias internationaux, Paul Kagame vise à tirer profit de ses propres crimes, faisant du bourreau une victime et instrumentalisant cette victimisation pour s’arroger le droit de massacrer, en toute impunité et dans l’omerta généralisée, rwandais et congolais sur leur territoire national et en dehors de leurs frontières. Ce narratif de génocide tutsi, il en a fait l’objet de sa propagande politique depuis 1994 et il a fabriqué en Afrique comme ailleurs en Amérique et en Europe des journalistes, des associations et membres de la société civile prêts à tous les montages et combines pour faire progresser cette propagande.
La condamnation de Charles Onana trouve son explication dans un tel contexte où la justice est instrumentalisée à des fins politiques et où la propagande idéologique a eu raison de l’objectivité des faits. Prise dans ces conditions, la condamnation de Onana par le Tribunal de Grande Instance de Paris vise à IMPOSER LE SILENCE à ce brillant politologue et journaliste d’investigation mais aussi à décourager quiconque d’autre nourrirait des velléités de dénoncer les crimes du système Kagame et les tissus de mensonges pour les couvrir.
Ce qu’oublient les détracteurs de Charles Onana, c’est que ce dernier est un morceau dur à cuire. Il ne se plie devant personne quand il s’agit de défende la vérité des faits dont il prend connaissance dans les archives mêmes des états complices avec le Rwanda. Sur ce, il a déjà fait recours et donc la bataille pour la vérité n’est pas encore finie.
Si les dirigeants congolais étaient sérieux, ils tireraient beaucoup de leçons du procès d’Onana où la géopolitique prend malheureusement le dessus sur le droit international et qu’ils arrêteraient d’aller pleurnicher devant les tribunes du monde. En lieu et place, ils feraient leur, le combat d’Onana et prendraient en charge les frais d’avocats et l’amende de 1.600 € qui lui a été imposée au tribunal de Paris. Si l’état congolais ne le fait pas( le contraire m’aurait étonné), que s’y emploient ces millions de congolaises et des congolais qui mettraient en place une cagnotte pour soutenir ce grand panafricaniste franco-camerounais qui défend la cause du Congo bien plus que les congolais eux-mêmes. J’ai dit!
Germain Nzinga (CP)
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