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La FEC réclame un report de la mise en œuvre de la facture normalisée 

Le Patronat congolais sonne l’alerte : le lancement de la facture normalisée et des dispositifs électroniques fiscaux (DEF), prévu le 11 mars 2025, doit être reporté en urgence. Dans un communiqué, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) dénonce l’« impraticabilité» de cette réforme, faute de prérequis techniques et opérationnels. Entre homologations bloquées, DEF non testés et formations inexistantes en provinces, Laurent Yogo, directeur juridique de la FEC, résume : « Les services de la DGI ne sont pas prêts. » Face au risque de chaos, les entreprises réclament un chronogramme réaliste et des sessions pratiques avec le ministère des Finances. La balle est désormais dans le camp du gouvernement.

A moins d’une semaine du lancement officiel de la réforme de la facture normalisée et des dispositifs électroniques fiscaux (DEF), prévu le 11 mars 2025, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié lundi, le patronat congolais demande un report immédiat de cette mesure, jugée « irréalisable» en l’absence de conditions techniques et opérationnelles minimales.

DES LACUNES TECHNIQUES CRIANTES

Lors d’une réunion d’urgence, les membres de la FEC ont souligné l’impréparation persistante de l’administration fiscale (DGI) et des entreprises. Laurent Yogo, directeur du département juridique, social et fiscal de la FEC, a détaillé les obstacles : « Les préalables discutés avec la DGI en janvier et février 2025 n’ont pas été respectés. Aucun système de facturation existant n’a été homologué, les DEF n’ont pas été testés en phase pilote, et les formations en provinces n’ont même pas débuté ».

Parmi les lacunes majeures figurent : l’homologation des logiciels; Les entreprises attendent toujours l’aval de la DGI pour adapter leurs systèmes aux normes; l’expérimentation des DEF; Même les sociétés sélectionnées pour la phase test n’ont pu utiliser les dispositifs, faute de support technique de la DGI; sensibilisation et formation; aucune campagne n’a été lancée hors de Kinshasa, laissant les provinces dans l’ignorance; distributeurs agréés introuvables; la liste des fournisseurs de DEF physiques ou d’éditeurs de logiciels homologués n’a toujours pas été publiée.

UN CALENDRIER «IRREALISTE» A REVOIR

Face à ce constat, la FEC exige une révision du calendrier. Elle recommande: un report immédiat du 11 mars 2025, jugé «inapplicable», et l’organisation d’une réunion avec le ministre des Finances pour redéfinir un agenda réaliste; des formations pratiques en collaboration avec la DGI pour maîtriser les DEF et les factures normalisées; une accélération des homologations et une clarification des rôles entre acteurs publics et privés.

Sans ajustement, les entreprises redoutent un fiasco : erreurs de facturation, sanctions injustifiées ou paralysie des transactions. «Comment appliquer une réforme dont les outils ne sont pas opérationnels?», s’interroge un chef d’entreprise sous couvert d’anonymat.

La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui doit trancher entre tenir un calendrier symbolique ou garantir une transition fiscale apaisée.

Francis N.

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