La France dans l’impasse

Le second tour des élections législatives anticipées en France ont débouché sur des résultats inattendus. Après sa victoire aux européennes et un raz-de-marée du premier tour, le Rassemblement national (RN) a sombré avec armes et bagages, arrivant en troisième position derrière le Nouveau Front populaire, réuni autour de Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise, et Ensemble du tandem Macron-Attal. 

Mais de ces trois groupes de tête, aucun ne réalise la majorité absolue à la future Assemblée nationale. Le RN renvoyé dans les limbes, l’heure est à de difficiles négociations pour espérer former une coalition de gouvernement.

Même si la peur suscitée hier encore par l’accession du RN au pouvoir est anéantie, des jours sombres à venir en France ne sont pas à écarter, la lutte des egos menacera de prendre demain le pas sur la préférence nationale conduisant à la paralysie.

Quoiqu’il en soit, le Premier ministre Gabriel Attal devra rendre le tablier, laissant le président Macron seul en butte aux forces politiques qu’il a rendues plus combatives après sa dissolution cavalière de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

Rien ne garantit non plus que Jean-Luc Mélenchon, avec son programme basé sur l’abolition de la retraite à 64 ans, l’augmentation du SMIC, l’abandon des Grands travaux « inutiles » ou l’adoption de nouvelles politiques de l’Eau, etc. suffisent à lui attirer suffisamment de sympathie en mesure de le catapulter à l’Hôtel de Matignon.

Relativement affaibli au soir du 7 juillet, le président Macron reste malgré tout aux manettes même si, à l’heure actuelle, il n’est pas en mesure de désigner un chef du gouvernement.

Les années qui lui restent encore avant la présidentielle de 2027 seront d’une grande incertitude avec une Assemblée nationale d’une disparité sans précédent, donnant du grain à moudre à ceux des Français qui prédisent une France passablement ingouvernable.

Il passera sans doute beaucoup d’eau sous les ponts, avant de voir la France se doter d’un gouvernement accepté de tous. Sinon, le pays se dirige vers un schéma à l’italienne avec des dissolutions régulières et des législatives tous les semestres.

Le triomphe tout relatif des forces politiques qui sont parvenues à marginaliser le RN risque d’être de courte durée.

La Belgique, rappelle-t-on, avait bien passé naguère plus de 500 jours sans un gouvernement. La France n’est pas loin de réaliser le même « exploit ». Et de leur 3ème position, Marine Le Pen et Jordan Bardella n’ont pas dit leur dernier mot. Visiblement, la France n’est pas loin d’une impasse politique.

Econews