La France des extrêmes

La dissolution, le 9 juin 2024, de l’Assemblée nationale française ne semble pas avoir un impact auprès des populations congolaises. Si la décision d’Emmanuel Macron a eu l’effet d’un tremblement de terre politique en France et, au-delà, au sein de l’Union européenne, elle ne semble pas avoir impacté de quelque manière que ce soit une opinion congolaise plus préoccupée par une recherche effrénée des avantages politiques sur fond de querelles de clocher.

Une attitude battue en brèche par les sociétés civiles et les médias d’Afrique occidentale, plus prompts à faire l’analyse des événements qui, forcément, auront un impact certain sur l’avenir proche dans un environnement mondial plus que jamais menacé.

Nos compatriotes africains des anciennes colonies françaises sont d’autant plus fondés à exprimer de vive voix leurs visions respectives, au moment où la France est instamment invitée à évacuer ses bases militaires dans la région, effaçant de fait les reliques d’une françafrique au triomphalisme révolu.

L’arrivée, plus que probable, de l’extrême droite du Rassemblement national (RN) en France à l’issue des législatives anticipées du 30 juin ne manquera d’avoir un impact sur la vie des Africains, dits « immigrés », en France.

Qu’on se le dise : le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella ne s’en cache pas.

La politique migratoire connaîtra un tour de vis radical ; le regroupement familial aboli; les soins de santé aux immigrants en situation irrégulière supprimés; le droit du sol rayé des textes… Sans compter que les visas à longue durée ne devraient pas échapper aux réformes prévues non seulement par le RN, mais aussi par les gouvernements européens qui l’ont largement emporté aux dernières élections européennes en Italie, en Pologne, en Tchéquie et en Hongrie par exemple.

La leçon à tirer des turbulences politiques en France est simple : on est nulle part  mieux que chez soi. A condition, soit dit en passant que ce chez soi offre un cadre de vie dépourvu d’une paix aléatoire, de connections politiques empreints d’un tribalisme ancré dans les institutions et d’une corruption institutionnalisée.

Les Congolais, qui auront à l’esprit de regagner le bercail, devront alors faire le choix entre Charybde et Scylla. Entre se mettre à l’abri des affres du RN et tomber dans les bras d’un pouvoir corrompu – le choix n’est pas évident.

Comme nous l’écrivions tout haut, on n’est nulle part mieux que chez soi. Alors, nos compatriotes longtemps exilés seront toujours les bienvenu.es.

Econews

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