Décidément, la justice angolaise n’est pas prête à lâcher Isabel dos Santos, fille ainée de feu président Jose Eduardo dos Santos et veuve du Congolais Sindika Dokolo. Une fois de plus, la justice vient d’ordonner un nouveau gel de ses avoirs, soit près d’un milliard de dollar américain.
La Cour suprême angolaise a ordonné une nouvelle saisie préventive des avoirs de la femme d’affaires Isabel dos Santos et de ses partenaires, estimée à un milliard de dollars, pour preuves de délits de détournement de fonds, trafic d’influence et blanchiment d’argent, entre autres.
D’après le décret parvenu mardi à l’ANGOP, la décision résulte d’une mesure du ministère public, dans le cadre du processus de récupération des avoirs de l’État angolais illégalement détenus par des particuliers.
Il s’agit du deuxième gel de biens d’Isabel dos Santos, ordonné par la justice angolaise, au cours des trois dernières années, après le premier, qui a eu lieu en 2019, évalués à 1,136 milliard de dollars, pour les mêmes raisons.
Les actifs à saisir, cette fois, comprennent 100% des participations dans la société Embalvidro – Indústria, attribuées à Isabel dos Santos, ainsi que tous les soldes de tous ses comptes bancaires et autres investissements financiers qui leur sont associés, y compris des titres au nom de la femme d’affaires.
La saisie de 100 % des participations des sociétés UNITEL T+ au Cap-Vert et UNITEL STP à Sao Tomé et Principé, UNITEL International Holding Bv et UNITEL International BV, toutes attribuées à Isabel dos Santos, en tant que bénéficiaire effective, a également été ordonnée.
Font également partie de la saisie 70% des actions de la société Upstar Comunicações et 70% des actions de la société MSTAR, S.A., un opérateur de télécommunications au Mozambique, dont Isabel dos Santos est la bénéficiaire effective.
Parmi les partenaires d’Isabel dos Santos, mentionnés dans la nouvelle décision, figurent Manuel Domingos Vicente, en tant qu’ancien président du Conseil d’administration d’UNITEL (2001-2012) et de Sonangol (1999-2012) ainsi que le général Leopoldino Fragoso do Nascimento. En plus d’être actionnaire de la société GENI, ce dernier est également ancien président du Conseil d’administration de l’Assemblée générale d’UNITEL (2013-2020) et vice-président de cette même instance en 2020.
En d’autres termes, explique la note, UNITEL a été créée avec des fonds publics de la Sonangol, mais les dividendes qui reviendraient à l’État ont été versés à Isabel dos Santos, par l’intermédiaire de sa société VIDATEL Limited, lui permettant d’utiliser les fonds pour réaliser d’autres affaires.
Le document ajoute qu’Isabel dos Santos détenait le contrôle d’UNITEL, ce qui lui permettait de transférer d’importants millions d’euros de cette société à d’autres entités contrôlées par elle à l’étranger.
Dans l’une de ces opérations, des conventions de financement ont été conclues entre UNITEL S.A. et UNITEL International Holding BV, aux Pays-Bas, par l’intermédiaire de laquelle le premier a prêté au second un total de 322.979 millions d’euros et 43 millions de dollars US, entre mai 2012 et août 2013.
À l’époque, Isabel dos Santos a signé les accords de financement susmentionnés en qualité de représentant légal simultané d’UNITEL S.A. et d’UNITEL International Holdings BV. Ces prêts ont permis à UNITEL International Holdings BV d’acquérir des participations ou de créer des sociétés dans le secteur des télécommunications au Portugal, au Cap-Vert et à Sao Tomé et Principé.
Econews avec ANGOP