La main noire du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC : à Addis-Abeba, Tshisekedi dit toutes ses vérités à Guterres

En marge du Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, s’est entretenu avec le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Sur un ton diplomatique, le chef des Nations Unies a réaffirmé le soutien de l’ONU aux efforts visant à instaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC. Sur le terrain diplomatique, la République Démocratique du Congo a pris une longueur d’avance par rapport au Rwanda. Partout ailleurs, les lignes bougent en faveur de Kinshasa, déconstruisant le sempiternel discours de victimisation du Rwanda qui se cache, comme toujours, derrière la nébuleuse FDLR pour justifier l’incursion de ses troupes sur le sol congolais. Présent à cette rencontre, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement, qui mène une guerre médiatique sans merci contre Kigali s’est félicite de sa tenue : « En finir une fois pour toute avec le cycle de violence à l’Est, comment rendre plus efficace la coopération FARDC – FIB – MONUSCO pour atteindre cet objectif ? Riches et francs échanges entre le Président de la République et le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres ».
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a rencontré, le samedi 18 février 2023 à Addis-Abeba, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ils ont eu un échange au sujet des décisions prises par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) lors de sa réunion du 17 février concernant la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Antonio Guterres a réaffirmé que les Nations Unies étaient prêtes à continuer à soutenir les efforts visant à instaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC et dans la région.
«Je suis profondément préoccupé par la récente montée de la violence des groupes armés dans l’Est de la République Démocratique du Congo … », avait déclaré António Guterres au début du sommet annuel de l’Union africaine, vendredi 17 février à Addis-Abeba.

Kinshasa à la défensive
Sur le terrain diplomatique, Kinshasa mène une grande bataille, couplée à une offensive médiatique de grande envergure avec le très dynamique Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et Médias. C’est avec raison que le Chef de l’Etat l’a associé samedi à la rencontre avec le secrétaire général des Nations Unies.
Sur son compte twitter, le ministre Muyaya n’a pas manqué de commenter cette réunion qui a été, selon lui, tout en faveur de la RDC.
«En finir une fois pour toute avec le cycle de violence dans l’Est, comment rendre plus efficace la coopération FARDC – FIB – MONUSCO pour atteindre cet objectif ? Riches et francs échanges entre le Président de la République et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres », a-t-il écrit.
Pour ne donner aucun prétexte au Rwanda, en marge du mini-Sommet consacré sur la RDC, l’Angola et le facilitateur désigné de l’EAC, l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta, ont été chargés d’assurer le suivi des options levées à Addis-Abeba.
«Pour mettre fin aux manœuvres dilatoires justifiant le non-respect de la feuille de route de Luanda, l’Angola se chargera avec le facilitateur Kenyatta de notifier au #M23, les décisions du mini-sommet d’Addis-Abeba et sa mise en œuvre immédiate», a repris sur son compte twitter Patrick Muyaya.
Bien plus, Kinshasa est déterminé à pousser Kigali jusqu’à son dernier retranchement. A ce propos, la RDC travaille déjà sur le rapatriement de ses réfugiés basés à Kigali. Là aussi, Patrick Muyaya a enfoncé le clou : «Pour débarrasser le Rwanda d’un autre prétexte fallacieux sur la présence des réfugiés congolais sur son sol, le Gouvernement va travailler pour un retour rapide de nos compatriotes en respect des règles du HCR et en impliquant étroitement les notabilités locales».
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a demandé le cantonnement et le désarmement du M23 sous le contrôle des autorités de la RDC et la supervision de la Force régionale de l’EAC et du Mécanisme de vérification ad hoc, avec la collaboration de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Cette demande a été faite lors de sa 1140e réunion tenue au niveau des chefs d’État et de Gouvernement le 17 février 2023 sur l’examen de la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
L’UA a souligné aussi la nécessité de soutenir le mécanisme conjoint de vérification élargi (MCVE). Elle exige que tous les groupes armés, en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR, cessent immédiatement les hostilités et se retirent sans condition de l’Est de la RDC. Et à cet égard, le Conseil de paix et de sécurité demande instamment la mise en œuvre rapide des résultats des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que du Communiqué du mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022.

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