A chacun de ses déplacements à l’étranger (on ne les compte plus d’ailleurs), et pour peu qu’il se trouve face à ses compatriotes expatriés – la fameuse diaspora-, le chef de l’Etat se lâche. Certains iraient jusqu’à dire que Félix Tshisekedi se défoule littéralement, semblant même y prendre un secret plaisir. Ses sorties sont en passe de devenir une tradition à laquelle l’opinion congolaise doit dorénavant s’habituer.
Tenez. Au commencement il y eut le «déboulonnage du système» (Kabila ndlr), lancé depuis Washington, aux Etats-Unis devant des militants de l’Udps survoltés. Puis vint le tour de…
Londres en janvier 2020. Devant un auditoire tout aussi acquis à sa cause, Félix Tshisekedi brandit la menace de dissoudre l’Assemblée nationale si, dans leur obscure félonie, ses partenaires au sein de la coalition FCC-CACH continuaient à bloquer ses initiatives. L’on se souvient encore de l’immédiate et vive réaction de la présidente PPRD de l’Assemblée nationale de l’époque. En Dame de fer qui ne s’en laissait pas conter, Jeanine Mabunda agita alors le spectre de la déchéance du chef de l’Etat qui se serait exposé, s’il venait à mettre sa menace à exécution de manière unilatérale, à l’accusation infamante de haute trahison.
Passons sur ce discours dans une capitale d’Afrique de l’Ouest, tournant en dérision des généraux corrompus et affairistes, des médecins aux compétences douteuses, un système d’enseignement au rabais… Et c’est tout récemment à Ndjamena, au Tchad, que «la méthode Tshisekedi» vient d’atteindre les sommets. Cette fois, la menace est claire : s’il faut remplir les prisons d’opposants qui critiqueraient son régime, eh bien elles le seront ! Taclant au passage la désormais célèbre «Maman Marie», cette opposante pro-Fayulu incarcérée trois jours dans ses geôles pour des propos jugés… osés !
Une onde de choc secoue, depuis, le microcosme politique qui dénonce «une dérive dictatoriale». Certains y vont même d’un trait d’humour noir : «Pourquoi construire de nouvelles prisons, dès lors que le Congo est déjà une prison ! »
D’autres, plus résignés que conciliants, sont d’avis que le Président de la République ferait œuvre utile en déversant sa bile sur l’opposition à qui il pourrait s’adresser entre «quatre-z-yeux » au cours de discussions formelles au pays. Au lieu de laver régulièrement son propre linge à l’étranger, laissant celui de ses détracteurs se mortifier dans sa propre crasse, vraie ou supposée !
Econews