C’est avec la double dynamique de Luanda et de Nairobi que la République Démocratique du Congo négocie la paix dans sa partie Est, qui ploie depuis quelques mois sous la menace des terroristes du M23, appuyés en armes et en hommes par le Rwanda. Au nom de la diplomatie qu’il n’a jamais abandonnée, Kinshasa adhère au processus de paix qui s’est négocié lors du dernier sommet de Luanda, organisé mercredi à l’initiative du président angolais.
En principe, un chrono-gramme clair et précis a été convenu à Luanda pour ramener le calme dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Pour ce énième rendez-vous de Luanda, le président rwandais Paul Kagame, vu de Kigali comme le véritable porte-parole de M23, se fait représenter par son ministre des Affaires étrangères. Qu’importe ! Le plus important est que le Rwanda a accepté les grandes lignes de la déclaration de Kigali dont il est d’ailleurs co-signataire.
L’accord de Luanda signé, on attend maintenant juger la bonne foi de toutes les parties par les actes. C’est aux terroristes de M23 de faire le premier pas en quittant les localités qu’ils contrôlent. A défaut, la Force régionale de l’EAC (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est) a promis de faire usage des méthodes plus coercitives pour les déloger. On l’espère en tout cas.
Le plus important qu’un pas – non de moindre – a été franchi à Luanda. Autour de la table des discussions, le M23 n’y était pas. Mais, sa voix a été portée, comme toujours, par Kigali. Sur ce point, il faut reconnaitre que Kinshasa a marqué de bons points en réussissant à faire valider la thèse de l’agression du Rwanda qui utilise les terroristes de M23 comme épouvantail.
Au sein de la communauté internationale, Kinshasa est parvenu à imposer son narratif d’une agression de la RDC par le Rwanda. Sur ce point précis, il n’y a plus de doute possible.
Il y a cependant quelques réticences au regard de tout ce qui s’est décidé dans la capitale angolaise. Certes, un cap a été franchi – au nom de la diplomatie. Mais, le drame est que Kinshasa s’est retrouvé dans l’obligation de sous-traiter sa sécurité et sa défense. Sur le terrain, rien ne se fera sans la Force régionale de l’EAC au sein de laquelle se côtoient curieusement pyromanes et sapeur-pompiers. C’est tout le paradoxe.
Tout compte, le problème n’est résolu qu’à moitié. Une Nation doit se doter les moyens de se défendre. C’est le passage obligé pour une paix durable dans l’Est de la RDC. Si non, ça sera toujours le retour à la case de départ. Bref, une poursuite du vent.
Econews