Pays au cœur de l’Afrique, partagé entre trois blocs sous-régionaux (central, austral et oriental), la République Démocratique du Congo (RDC) est au cœur de gros enjeux dont les tentacules dépassent les seules frontières africaines. Face à sa géostratégie, la RDC joue son avenir : survivre comme Etat ou disparaître dans ses frontières héritées de la colonisation? Décryptage avec Henri Mutombo, analyste politique.
Depuis l’époque coloniale, la RDC a toujours été la chasse gardée des puissances occidentales, les USA en tête. Et nous savons que les Etats-Unis ont pris le leadership mondial au sortir de la guerre froide, avant d’entrer en concurrence avec l’Union Soviétique (URSS). L’effondrement de cette dernière crée l’illusion de l’émergence d’un monde unipolaire dominé par les seuls États-Unis. Mais la mondialisation et l’émergence d’autres puissances, ainsi que la diversification des formes de la puissance, va faire voler en éclats cette théorie.
La croyance en l’existence de hyperpuissance américaine avait conduit Georges Bush à mener des politiques unilatérales, dont la guerre d’Irak fut l’exemple immuablement le plus achevé et qui ont accéléré l’affaiblissement relatif des USA. Barack Obama a intégré la multi-polarisation du monde et la fin de la suprématie Américaine. C’est pour cela qu’il répétait que les USA ne peuvent résoudre seuls les grands défis qui se posent au monde, mais que, sans les USA, ceux-ci ne peuvent être résolus.
Si la mondialisation des années 1990 a été vue comme une américanisation de la planète, de même que celle du XVIè siècle avait été vue comme son européanisation, les choses ont rapidement changées depuis…
Poussée démographique de l’Afrique, poussée économique de l’Asie, poussée stratégique du monde musulman, les remises en cause de la domination occidentale sont nombreuses.
Les pays émergents ou du sud-global, appelés les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui se sont dernièrement élargis, est une catégorie qui contient des dizaines de pays, en majeur partie non occidentaux.
Ces derniers ne demandent pas la permission aux pays occidentaux pour se développer; ils le font par eux-mêmes. Cependant, ils n’acceptent plus que le monde occidental fixe seul, au nom de l’intérêt ou de l’universalité de ses valeurs, l’agenda et les règles internationales. Le monde occidental habitué à diriger la manœuvre depuis 5 siècles, connaît donc une profonde remise en cause et doit faire face à une situation inconnue depuis des dizaines de générations.
La RDC de l’Excellence Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République Démocratique du Congo doit évaluer notre amitié avec ceux que nous avons appelé: « Partenaires privilégiés» car, avec eux, on nous tue depuis 30 ans!
Le monde est aujourd’hui multipolaire, faisons le choix d’une bonne coopération, qui soit efficiente, efficace, intégrant nos véritables intérêts pour l’accomplissement de la vocation de la RDC, celle du Leader africain.
Vive la République.
Henry MUTOMBO MIKENYI
Écrivain et chercheur en fiscalité