La RDC obtient 2,87 milliards USD du FMI : belle moisson pour l’argentier national, Doudou Fwamba

Le Ministre des Finances jeudi devant la presse.

La RDC a déjoué tous les mauvais pronostics en parvenant, mercredi au terme d’une mission menée à Kinshasa par des experts du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), à la conclusion de deux accords de financement d’un montant global de 2,87 milliards USD au titre d’une part, d’«un accord préliminaire au niveau des services sur un nouveau programme économique et financier triennal soutenu par la FEC, pour un montant d’environ 1.77 milliard de dollar américain », et d’autre part, d’«un nouveau programme triennal axé sur la lutte contre le changement climatique soutenu par la FRD, pour un montant d’environ 1.1 milliard de dollar américain, sous réserve d’approbation par la Direction générale et le Conseil d’administration du FMI.

Jeudi, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba, point focal des discussions engagées avec le FMI, était devant la presse, aux côtés du Ministre d’Etat en charge du Budget, Aimé Boji, et du chef de mission du FMI en RDC, Calixte Ahokpossi, pour donner les contours exacts de ces deux accords.

Parcours de gagnant

Au nom de la République, il a rendu une fière chandelle aux experts de différents ministères qui ont travaillé d’arrache-pied pour parvenir à cet accord qui aura un grand impact sur le social des Congolais.

Perspicace et rodé dans l’art de l’innovation, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a réussi à introduire une nouvelle donne dans l’accord sur la FEC en obtenant qu’une partie des fonds y relatifs puisse être affectée aux investissements sociaux au titre d’appui budgétaire. Au total, 800 millions USD seront orientés vers ces investissements avec l’objectif de sortir des milliers de Congolais de la précarité.

« Nous avons réussi à obtenir que plus de 800 millions de dollars soient orientés vers des financements en appui budgétaire. C’est la particularité de ce programme par rapport à l’ancien qui a fait que l’intégralité du montant a été orientée vers la réserve de change », a déclaré le ministre des Finances, soulignant que le mérite de cette nouvelle donne revient au Gouvernement. « Nous avons tenu à faire comprendre aux membres du FMI qu’il est vrai que les allocations FEC sont destinées à l’objectif de renforcement des réserves de change, mais rien n’est écrit, rien ne peut nous empêcher de réfléchir sur le fait qu’une partie de ces allocations pourrait alimenter les appuis budgétaires », a dit l’argentier national.

Il a expliqué que cette nouvelle donne a été approuvée par le FMI grâce aux résultats réalisés par le Gouvernement Suminwa en peu de temps seulement passé aux affaires. Parmi ces résultats, la stabilité du cadre macroéconomique, rendue possible grâce à une meilleure coordination des politiques budgétaires et monétaires, le fléchissement du taux d’inflation, passé en glissement annuel de 22,2% à 14,9% à ce jour. Tous ces résultats, a martelé le ministre Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, sont le fruit de la discipline et de la rigueur appliquées dans la gestion des finances publiques.

L’argentier national s’est, par la suite, appesanti sur le second programme conclu entre le Gouvernement congolais et le FMI relatif à la résilience climatique (RST). « C’est un nouveau programme, une initiative qui va permettre à notre pays de bénéficier de 1,1 milliard de dollars que nous allons directement investir, C’est de l’investissement public. Ce n’est pas pour accumuler les réserves de change », a précisé le ministre Doudou Fwamba.

Il a, dans la foulée, rassuré que le Gouvernement, sous la conduite de la Première ministre, a pris des dispositions pour tenir à son engagement d’améliorer la gouvernance du secteur forestier congolais et de mettre en œuvre des politiques publiques d’adaptation et d’atténuation des impacts et des effets du changement climatique.

« Nous allons développer des investissements durables qui vont permettre à ce que nous puissions accroître la résilience climatique de notre pays », a-t-il renchéri. De son côté, le Ministre d’État au Budget, Aimé Boji Sangara, a mis en exergue la célérité, le dévouement et l’assiduité des experts congolais qui ont permis au pays d’arracher deux programmes en l’espace de 14 jours.

« Il est rare qu’au cours d’une même mission, nous puissions négocier deux programmes. D’habitude, les deux semaines sont réservées pour négocier un seul programme », a-t-il fait remarquer, tout en mentionnant que ces deux nouveaux sont « beaucoup plus exigeants et représentent beaucoup d’opportunités pour notre pays ».

Quant au Représentant-pays du FMI, il s’est dit impressionné par le «package des réformes » mis sur la table des négociations par le Gouvernement congolais afin d’obtenir cet accord : « Le package de réformes qui soutiendra les deux programmes est assez consistant et ambitieux, que ce soit au niveau de la gestion des finances publiques, de l’amélioration de la gestion des investissements, de l’amélioration du climat des affaires ».

Le ministre Doudou Fwamba a raison d’être heureux. C’est le premier grand succès de son mandat, après avoir apporté un nouveau management au très stratégique ministère des Finances.

En attendant l’approbation du Conseil d’administration du FMI, prévue pour mi-janvier 2025, le ministre Doudou Fwamba a indiqué que, sous le leadership de Mme la Première ministre, ancré dans la vision du Chef de l’Etat, le Gouvernement s’attèle à mettre en place des garde-fous nécessaires pour la bonne exécution de ces deux accords qui, à terme, vont amener vers le Trésor environ 2,87 milliards USD. Une manne financière dont se servira la RDC pour d’un côté, conforter sa balance des paiements, et de l’autre, financer des grands projets d’investissements dans les secteurs porteurs.

Voici, en intégralité, la déclaration sanctionnant la fin de mission des experts du FMI dépêchés récemment à Kinshasa.

Econews

Communiqué de presse N°24/416

La RDC et le FMI parviennent à un accord au niveau des services sur une Facilité Elargie de Crédit et une Facilité pour la Résilience et la Durabilité

Les Autorités de la République Démocratique du Congo (RDC) et le FMI sont parvenus à un accord préliminaire au niveau des services sur un nouveau programme économique et financier soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) et un nouveau programme axé sur la lutte contre le changement climatique soutenu par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).

Le programme soutenu par la FEC vise à favoriser une croissance forte et inclusive, accélérer la diversification économique, stimuler la création d’emplois, améliorer le niveau de vie, renforcer la gouvernance et la transparence et réduire la pauvreté, grâce à des investissements accrus de qualité dans les infrastructures et les secteurs prioritaires sociaux.

Le programme soutenu par la FRD vise à aider la RDC à concrétiser sa vision stratégique de « pays solution » dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone, tout en renforçant sa résilience aux chocs climatiques.

Washington, DC: Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Calixte Ahokpossi, chef de mission pour la RDC, a séjourné à Kinshasa, du 31 octobre au 13 novembre 2024, dans le cadre des discussions relatives à un nouveau programme économique et financier soutenu par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et à un nouveau programme axé sur la lutte contre le changement climatique soutenu par l’accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).

A l’issue des discussions, M. Ahokpossi a fait la déclaration suivante :

« La mission du FMI et les Autorités de la RDC sont parvenues à un accord préliminaire au niveau des services sur un nouveau programme économique et financier triennal soutenu par la FEC, pour un montant d’environ 1.77 milliard de dollar américain, et sur un nouveau programme triennal axé sur la lutte contre le changement climatique soutenu par la FRD, pour un montant d’environ 1.1 milliard de dollar américain, sous réserve d’approbation par la Direction générale et le Conseil d’administration du FMI. L’examen du dossier par le Conseil d’administration du FMI est prévu pour mi-janvier 2025.

Les programmes seront ancrés sur le Programme d’Actions du Gouvernement (2024-28), qui vise à favoriser une croissance forte et inclusive en rétablissant la paix et la sécurité, en s’attaquant à la cherté de la vie, en investissant dans les infrastructures, les secteurs prioritaires sociaux et dans l’agriculture, en vue d’accélérer la diversification de l’économie et de stimuler la création d’emplois, ainsi qu’en renforçant la résilience au changement climatique.

Malgré les défis liés à la guerre de longue date dans la partie Est du pays et à la situation sanitaire causée par l’épidémie de Mpox, la croissance économique devrait rester résiliente au-dessus de 5,0 % tout au long de la période du programme. Cette résilience, soutenue par un engagement renouvelé en faveur de la prudence budgétaire, ainsi que par une coordination plus étroite entre les Autorités budgétaires et monétaires et l’accumulation continue de réserves internationales vers les niveaux d’adéquation recommandés, devrait contribuer à atténuer les tensions inflationnistes, réduire la cherté de la vie et à ramener l’inflation au niveau de la cible de 7 % fixée par la Banque Centrale du Congo d’ici 2026.

L’une des priorités majeures du programme prévu, soutenu par la FEC est d’assurer un respect plus strict des procédures de la chaîne des dépenses publiques. Les priorités de réforme connexes consistent, entre autres, à opérationnaliser la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), mettre en place le Compte Unique du Trésor (CUT), déconcentrer progressivement l’ordonnancement des dépenses dans les ministères sectoriels, et jeter les bases d’un passage à un cadre budgétaire hors ressources du secteur extractif, en vue de mieux délier les dépenses publiques de la volatilité des recettes du secteur extractif. Cette prudence budgétaire renouvelée nécessite également d’intensifier la mobilisation des recettes intérieures, y compris en généralisant le système de la facture normalisée de la TVA, en rationalisant les exonérations fiscales inefficaces, en limitant la fraude fiscale grâce à un renforcement du contrôle des exportations de minerais, en accentuant la lutte contre la fraude douanière aux frontières et en améliorant l’efficacité des dépenses.

L’élargissement de l’espace budgétaire attendu de la mise en œuvre de ces politiques devrait permettre à la RDC de mieux répondre aux besoins de dépenses prioritaires, notamment en matière de sécurité, d’aide humanitaire, d’éducation, de santé, de justice, et d’investissements dans les infrastructures et l’agriculture.

La RDC est singulièrement bien placée pour jouer un rôle central dans la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone, grâce à ses vastes ressources forestières et hydriques, ainsi qu’à ses vastes réserves en minerais « verts ». En vue de concrétiser sa vision stratégique de devenir un « pays de solutions climatiques » pour le monde, il est essentiel que le Gouvernement accélère ses efforts visant à protéger plus efficacement les forêts, renforcer la résilience aux catastrophes naturelles induites par le climat et à intégrer les considérations climatiques dans la gestion des investissements publics.

Enfin, la mission a exhorté les Autorités à redoubler d’efforts dans la mise en œuvre des réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence (y compris dans le secteur extractif), lutter contre la corruption et à améliorer l’environnement des affaires. Des progrès constants sur ces fronts, y compris en prenant davantage appui sur la digitalisation dans la fourniture des services publics, sont essentiels pour libérer le potentiel du pays en vue d’une croissance économique forte, diversifiée, inclusive et durable, et tirée par le secteur privé.

La mission tient à remercier chaleureusement les Autorités, les hauts cadres de l’administration publique, les services techniques, les différents interlocuteurs, dont les représentants de la société civile, des syndicats et du secteur privé, ainsi que les partenaires au développement, pour leur hospitalité, leur soutien continu et les échanges constructifs. »

Département de la Communication du FMI

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