La sortie médiatique d’Olivier Kamitatu scelle le divorce entre Tshisekedi et Katumbi

Olivier Kamitatu, porte-parole du président de « Ensemble pour la République », Moise Katumbi Chapwe, a, dans une vidéo largement partagée sur la toile, peint un tableau sombre de la RDC à la veille des élections générales de 2023.
Selon lui, l’autorité de l’État est menacée, plus rien ne rassure la population congolaise. L’insécurité fait partie du quotidien dans le Nord-Kivu et en Ituri avec l’occupation prolongée de la cité frontalière de Bunagana par le Rwanda sous couvert du Mouvement du 23 Mars (M23), les tueries des Forces démocratiques et alliés (ADF) sont devenues monnaie courante; la recrudescence des violences dans le Mai-Ndombe et au Kwilu sont un danger qui menace la ville de Kinshasa.
Malgré tout, « Ensemble pour la République » n’entend pas concéder une minute de plus au-delà du délai constitutionnel des échéances électorales de décembre 2023.
Le porte-parole de «Ensemble pour la République » s’est longuement attardé sur l’insécurité qui prend de plus en plus de l’ampleur dans les grandes villes du pays, les mouvements de grogne sociale chez les médecins, professeurs d’université, fonctionnaires de l’État. Une situation qu’il qualifie de chaotique, à laquelle les dirigeants actuels ont du mal à apporter des solutions appropriées.
«A la veille des élections générales, de très graves incertitudes assombrissent l’horizon de notre pays. Il s’agit notamment de l’insécurité endémique dans les provinces de l’Est. L’occupation prolongée de Bunagana par le M23 est de plus en plus préoccupante, tout comme les massacres perpétrés chaque jour dans l’indifférence générale par les ADF dans le Grand Nord du Kivu et en Ituri. À l’Ouest aux portes même de Kinshasa, la recrudescence des violences dans le Mai-Ndombe et le Kwilu menace très sérieusement la paix» a-t-il déclaré, ajoutant que l’insécurité grandit sur fond de multiplication des revendications sociales. Les manifestations des médecins, fonctionnaires, professeurs d’université pourtant pacifiques sont durement réprimées. Le tableau général est sombre. Partout, l’autorité de l’État est menacée. Dans ces conditions, plus rien ne rassure les Congolais, a-t-il martelé.

Urgence de publier le calendrier électoral
Concernant les élections générales de 2023, «Ensemble pour la République» exige la publication dans les plus brefs délais du calendrier électoral.
«Dans ce contexte, notre population est de plus en plus impatiente de désigner dans des élections libres, démocratiques, transparentes et inclusives, ses futurs représentants à tous les niveaux», a poursuivi Olivier Kamitatu qui s’est malgré tout dit satisfait du fait que le président de la CENI, M. Kadima, a rejeté le vote électronique et porté son choix sur le vote semi-électronique avec bulletin papier comme en 2018 ainsi que sur la publication immédiate des résultats dépouillés bureau de vote par bureau de vote.
Désormais, estime-il, le peuple doit se préparer à la grande campagne d’enrôlement des électeurs dont le démarrage est prévu en décembre prochain et afin d’éviter un nouveau chaos électoral, il est crucial d’être fixé, dans les plus brefs délais, sur le calendrier électoral.
«Ensemble pour la République» reste catégorique : pas une minute de glissement ne sera concédée au régime actuel. Aucune violation de la constitution du 18 février 2006 ne sera tolérée.
« Les autorités du pays doivent savoir que notre population ne transigera plus avec leur maintien au pouvoir au-delà de la fin de leurs mandats tels que prévu par la constitution. Tout le monde est pressé d’en finir avec la faim, la misère, le chômage, l’injustice et la peur du lendemain», a martelé Olivier Kamitatu répétant à l’envi que pas une minute de plus ne doit être accordée à ceux qui sont censés nous représenter au-delà de la limite fixée par la constitution. « Pas une minute », a conclu Olivier Kamitatu dans sa communication.
Ensemble pour la République est-il disposé à endosser le bilan du Gouvernement dont il est partie prenante ? Francis Kalombo, l’un de ses cadres, ne partage pas cet avis.
Interrogé à ce sujet par la radio Top Congo Fm, Francis Kalombo n’a pas fait dans la dentelle : « Dès lors que les ministres sont sous commandement du Président de la République, c’est sa vision qu’ils sont en train d’exécuter (…) Pour la question du bilan à la fin du mandat, seul le Président et lui seul qui sera comptable devant le peuple. Surtout qu’il a la possibilité de suspendre ceux qui ne se distinguent pas. Donc le fait pour lui de maintenir les ministres, même ceux d’Ensemble, prouve que c’est lui qui a l’autorité sur ces derniers, et non Katumbi. Donc bilan «ya Union sacrée etali biso te (Ndlr : le bilan de l’Union sacrée ne nous concerne pas) ».

M.M.F.