Le drame du marché Matadi Kibala dans la commune de Mont Ngafula, au cours duquel vingt-cinq personnes sont mortes, fait réagir le prélat catholique, le cardinal Fridolin Ambongo, après une analyse froide de la situation. C’était lors de la célébration d’une messe de suffrages, dans une paroisse catholique au quartier Matadi Kibala, en mémoire des disparus par électrocution, à cause de la rupture d’un câble électrique de haute tension de la société nationale d’électricité (SNEL).
Et l’archevêque métropolitain de Kinshasa ne met pas dans la dentelle en pointant d’un doigt accusateur les autorités du pays, tant aux niveaux national, provincial que municipal. Il soutient que ce drame est arrivé par «manque d’autorités dans notre pays». Car, pour lui, la mort de ces compatriotes était évitable. Il s’est posé la question de savoir comment les autorités du pays et de la ville «ont-elles laissé un marché s’installer impunément sur la voie publique et à un endroit à haut risque? » Une passivité et une négligence que le cardinal Ambongo ne comprend pas. Alors que «gouverner, c’est prévoir», a-t-il rappelé, avant de souligner, toujours à l’attention de ces autorités, le fait qu’il ne faut pas «attendre passivement les accidents pour se mettre à traquer en vain les coupables et à enterrer les morts ».
Qu’à cela ne tienne, il est malheureux de constater qu’après la descente du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, et du chef du Gouvernement, Sama Lukonde, sur le lieu du drame, on a vu des gens continuer à vendre sur le site. Ce n’est pas par défi, mais par manque d’application des mesures gouvernementales, notamment la délocalisation et la modernisation de ce lieu de négoce qui devraient être réalisées en urgence, selon l’instruction du Président de la République.
Toutefois, il y a lieu de déplorer le manque de mesures d’accompagnement pour tous ces vendeurs qui ne vivent que de leur petit commerce. Cela en leur trouvant une solution de rechange, le plus tôt.
S’adressant aux paroissiens, en particulier, et à la population, en général, l’archevêque métropolitain de Kinshasa les a invités à ne pas exposer leur vie dans des zones à risque. ‘‘Dura lex, sed lex’’, le prélat catholique a également appelé tous les Congolais au respect de la loi et les autorités à mettre un terme au laxisme. «Nous ne voulons plus continuer à mourir à cause de l’irresponsabilité de ceux qui ont le devoir de nous sécuriser», a martelé Fridolin Ambongo.
Econews