Photo Anadec

L’argent au cœur du conflit entre le DG suspendu de l’ANADEC et le ministre Louis Watum

La suspension du directeur général (DG) de l’ANADEC, Godefroy Kizaba, révèle un conflit explosif au ministère de l’Industrie et PME : Louis Watum Kabamba, ministre et leader du parti APEC (sans députés), serait accusé de détourner les fonds publics pour financer sa machine politique en vue des élections de 2028. Selon le journaliste Joël-Cadet Ndenga (IMPACT NEWS), Godefroid Kizaba, nommé par le Chef de l’État pour son expertise, a refusé de verser des fonds de l’agence (dont 800.000 USD de l’ARSP, légalement utilisés pour des véhicules) aux proches du ministre. Une stratégie qui, selon les sources, vise à placer des loyalistes de l’APEC dans les structures clés, au détriment de l’entrepreneuriat et de la vision présidentielle. La Société civile exige des audits des établissements et services publics sous tutelle du ministre Louis Watum. Il y a des cadavres dans le placard, prédit-on.

Une tempête politique secoue le ministère de l’Industrie et du Développement des PME. Au cœur des tensions : la suspension controversée de Godefroy Kizaba, directeur général (DG) de l’Agence nationale pour le développement de l’entrepreneuriat du Congo (ANADEC), et les accusations de détournement de fonds publics au profit de l’Action des Patriotes pour l’Émergence du Congo (APEC), le parti du ministre Louis Watum Kabamba.

Selon des sources internes et le journaliste d’investigation Joël-Cadet Ndenga, éditeur du magazine IMPACT NEWS, Louis Watum Kabamba utiliserait les structures sous tutelle de son ministère pour consolider son parti en vue des élections de 2028. L’APEC, qui n’a obtenu aucun siège aux dernières législatives, chercherait à placer ses fidèles dans des postes clés, financés par les ressources d’établissements publics comme l’ANADEC.

Godefroy Kizaba, nommé à la tête de l’ANADEC par le Chef de l’État pour son expertise en développement entrepreneurial, aurait refusé de céder aux pressions financières du cabinet du ministre. « On lui réclamait de l’argent à outrance pour des activités partisanes, alors que les fonds de l’ANADEC sont destinés à soutenir les entrepreneurs », affirme Joël-Cadet Ndenga. Accusé à tort d’avoir détourné 800.000 dollars – une somme utilisée, selon les preuves fournies, pour l’achat de véhicules et de mobiliers – Godefroid Kizaba a été finalement suspendu.

Une gestion contestée et des enjeux économiques

Le journaliste Joël-Cadet Ndenga dénonce une « mauvaise gestion » qui saboterait la vision présidentielle de création d’emplois via l’entrepreneuriat. « Les conseillers du ministre et le Conseil d’administration de l’ANADEC ne proposent aucune initiative concrète. Ils se focalisent sur les fonds alloués par l’ARSP [Autorité de régulation de la sous-traitance au Congo], censés servir au fonctionnement de l’agence », précise-t-il.

Pour les observateurs, cette affaire révèle une stratégie de Louis Watum Kabamba pour contrôler les leviers financiers de son ministère. Le remplacement programmé du DG Kizaba par un profil aligné sur l’APEC confirmerait cette volonté de mainmise, au détriment des missions de l’ANADEC.

Alors que le président Félix Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption et du soutien aux PME des priorités, ce scandale éclabousse son exécutif. Aucune réaction officielle n’a encore été émise par le ministère concerné ou la présidence.

Interrogé par IMPACT NEWS, un porte-parole de l’ANADEC, visiblement acquis à la cause du ministre Watum, a déclaré : « Les procédures de gestion sont respectées. La suspension de M. Kizaba relève d’une décision administrative transparente. » Une version contestée par des employés de l’agence sous couvert d’anonymat : « Depuis des mois, on nous demande de justifier des dépenses fictives pour alimenter des caisses parallèles ».

En préparant 2028, Louis Watum Kabamba tente visiblement de capitaliser sur son poste ministériel pour assoir l’APEC, un parti encore marginal. Mais cette stratégie, si elle s’avère fondée, pourrait se retourner contre lui : la grogne monte au sein de l’administration, et la Société civile exige des audits indépendants sur les comptes des établissements et services publics relevant de la tutelle du ministère de l’Industrie et PME.

Econews

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