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Le Gouvernement adhère au projet de création d’un «Fonds de régulation économique»

Le Gouvernement a marqué son accord, vendredi en Conseil des ministres, pour la création d’un «Fonds de régulation économique», un projet porté par Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre chargé de l’Économie nationale. 

Présenté comme une réponse aux défis d’instabilité des prix et de dépendance aux importations, ce fonds ambitionne de garantir un approvisionnement régulier en produits de base et de renforcer la sécurité alimentaire du pays.

Selon les termes du projet, ce fonds aura pour mission d’« assister le Gouvernement dans sa politique d’approvisionnement régulier du pays en produits de base et de stabilisation des prix ». Parmi ses objectifs clés figurent la réduction de la dépendance aux importations – souvent source d’inflation et de pénuries – et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, un enjeu crucial dans un contexte de crises économiques récurrentes.

Bien que les détails opérationnels et les sources de financement restent à préciser, le fonds pourrait agir via des subventions ciblées, des stocks régulateurs ou encore des investissements dans la production locale. Il s’agirait, selon Daniel Mukoko Samba, de « corriger les déséquilibres du marché » en intervenant en amont sur les chaînes d’approvisionnement, notamment pour les denrées sensibles comme les céréales, les hydrocarbures ou les produits pharmaceutiques.

Un projet salué, mais des questions en suspens

Si l’initiative est présentée comme une avancée pour protéger le pouvoir d’achat des ménages, des experts s’interrogent sur sa mise en œuvre concrète. « La réussite dépendra de la transparence dans la gestion des fonds et de la coordination avec les acteurs locaux », souligne un économiste basé à Kinshasa, sous couvert d’anonymat. D’autres pointent le risque de bureau-cratisation ou de détournements, dans un pays régulièrement épinglé pour des failles dans la gouvernance financière.

Le projet de décret sera soumis prochainement à l’Assemblée nationale pour adoption. Reste à savoir comment l’État compte alimenter ce fonds : prélèvements sur le budget national, partenariats public-privé ou appuis internationaux ? Le gouvernement promet des «mécanismes innovants», sans toutefois fournir de calendrier précis.

Dans les marchés de Kinshasa à Goma, la nouvelle suscite un mélange d’espoir et de scepticisme. «Si ce fonds peut faire baisser le prix de l’huile ou du riz, ce sera une bénédiction. Mais on nous a déjà fait trop de promesses», lâche Marie, vendeuse dans un marché de la capitale.

Alors que la RD Congo lutte contre une inflation galopante et des disparités régionales criantes, ce fonds représente un pari politique et économique majeur pour le gouvernement Tshisekedi. Son efficacité pourrait redéfinir la résilience du pays face aux chocs externes.

Francis N.

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