La politique étrangère du Maroc s’ancre ferme ment dans le rejet de l’opportunisme ainsi que des leaders autoproclamés qui tentent d’atténuer le rôle des nations africaines. En contraste avec le pessimisme ambiant, le Maroc affiche une confiance indéfectible dans les capacités du continent. Là où d’autres ne voient que des obstacles, le Maroc découvre des opportunités prometteuses. C’est ce qu’a affirmé jeudi le ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
Intervenant lors du Forum des Présidents des Commissions des Affaires Etrangères des Parlements Africains, organisé par la Chambre des représentants, le jeudi 20 février 2025, sous le thème : «Vers la mise en place de fondements durables pour la stabilité et la sécurité en Afrique», Bourita a affirmé que pour le Royaume du Maroc, l’Afrique représente bien plus qu’un simple espace géographique ou une histoire partagée. Elle incarne des sentiments profonds d’amitié et de fraternité, ancrés dans des valeurs humaines essentielles. Ces liens transcendent les frontières et se traduisent par des relations de coopération mutuellement bénéfiques, favorisant un partenariat solide et dynamique entre les nations africaines.
«L’Afrique revêt une grande priorité dans la politique extérieure du Maroc. Le Maroc mobilise toutes ses ressources et son potentiel pour servir le continent dans le cadre de la coopération Sud-Sud, en vue d’atteindre les objectifs…
de durabilité définis dans une vision stratégique globale visant à renforcer la coopération dans tous les domaines, ainsi qu’à promouvoir la paix, la stabilité et la coopération économique», a précisé le ministre.
Il a ainsi rappelé quelques éléments fondamentaux de la politique africaine du Maroc. «Tout d’abord, la politique africaine du Maroc est une politique d’appartenance. Le Maroc ne considère pas l’Afrique comme un corps étranger, l’Afrique n’est pas une région périphérique pour le Maroc. Au contraire, elle représente la terre de l’identité et de l’appartenance géographique et culturelle. Ce qui affecte l’Afrique a des répercussions sur le Maroc. La stabilité de l’Afrique est directement liée à celle du Maroc, et le développement du Maroc repose sur le développement de l’Afrique. Ainsi, nous formons une seule entité, en accord avec la vision de Sa Majesté », a souligné Bourita, notant que cette politique repose sur un principe fondamental : l’afro-optimisme.
De surcroît, le ministre a fait savoir que le Maroc rejette catégoriquement l’opportunisme. Pour lui, il existe ceux qui, incapables de s’établir sur des bases solides, pensent pouvoir éroder le rôle des nations africaines, fièrement indépendantes. Contrairement à une vision empreinte de pessimisme partagée par un bon nombre d’acteurs, le Maroc nourrit une confiance inébranlable dans les capacités de l’Afrique. Il perçoit sur ce continent non pas de simples problèmes, mais de véritables opportunités de solutions, a-t-il insisté.
En effet, «le Maroc encourage résolument les initiatives africaines, même lorsque leur mise en œuvre se révèle ardue sur le long terme. Par opposition, d’autres choisissent la facilité au détriment de l’engagement. De plus, le Maroc se dédie à agir avec détermination en Afrique, souhaitant s’affirmer comme un véritable pays d’action. Le panafricanisme, pour le Maroc, transcende le cadre d’un slogan, il constitue une véritable philosophie d’action», a indiqué Bourita. Et d’ajouter : « Sa Majesté le Roi, dans ses discours, souligne continuellement l’importance de l’audace, de l’esprit d’initiative et d’un profond sens des responsabilités. Il insiste sur le fait que seuls ceux qui sont animés par cet esprit d’audace pourront relever efficacement les défis internes et externes auxquels nous faisons face ».
Pour le diplomate, l’importance de cette réunion ayant regroupé plus de 40 pays met en lumière la dynamique du continent, car l’Afrique a aujourd’hui un besoin impérieux d’une initiative audacieuse et créatrice destinée à encourager les initiatives privées et à libérer son potentiel.
La portée de ce forum, a-t-il poursuivi, est d’autant plus considérable face aux grandes transformations que traverse le monde, des mutations d’une extrême complexité mobilisant de nombreux acteurs sur la scène internationale. En effet, la diplomatie traditionnelle se révèle désormais insuffisante pour atteindre les objectifs escomptés, a avancé Bourita. Dans ce sens, il devient essentiel de réfléchir à de nouveaux mécanismes adaptés à cette évolution, ce qui souligne la place cruciale des Parlements dans ce processus.
«Les institutions législatives, responsables de la législation, doivent être considérées comme des laboratoires d’idées capables de fournir un soutien tout en étant le vecteur de changements positifs. Cette seconde réunion nous incite à l’optimisme. Après la première édition en 2023, cette deuxième version représente l’institutionnalisation de ce forum et établit un cadre officiel pour une identité africaine claire, ambitieuse dans ses objectifs, et qui vise à ancrer les choix stratégiques de notre continent bien-aimé », a conclu le ministre des Affaires étrangères.
Avec Hespress