Au moment où le Roi Philippe du royaume de Belgique achève son séjour en terre congolaise, le pape François, lui, annonce le report de son voyage initialement prévu dans la première semaine de juillet. Dans un message «aux Autorités de la RDC», François dit ressentir un grand regret de reporter ce voyage auquel il tient vraiment, à cause de ses problèmes de genoux. Il demande pardon, et invite à la prière.
Si le clergé catholique s’en est trouvé fortement secoué, il en est de même des pouvoirs publics qui ont…
mis les moyens pour un accueil digne du souverain pontife. Les Autorités de la RDC ont réellement des soucis à se faire ; car à l’inverse du roi des Belges, un monarque à la tête d’une monarchie constitutionnelle où le roi règne mais ne gouverne pas, le pape, en revanche, est un chef d’Etat de plein exercice. Il est certes le chef du plus petit Etat au monde qui n’a ni armée, ni une chaîne d’industries, mais la communauté mondiale reconnaît au Vatican un pouvoir d’influence qui ne se dément pas, grâce à son immense réseau de milliers de paroisses catholiques disséminées sur les cinq continents.
Le régime de Kinshasa, on le conçoit aisément, comptait frapper un grand coup, et mettre à son actif le voyage du pape François qui, en foulant le sol congolais un mois après le roi des Belges, aurait apporté une espèce de caution diplomatique à un pouvoir essoufflé, englué dans une crise politico-sociale qu’il peine à juguler. La grande déception des autorités congolaises est également à considérer sous l’angle des dépenses publiques engagées dans les préparatifs du séjour papal. Nul doute que les jours à venir risquent de mettre en lumière des sorties de fonds qui auraient pris des voies indues, occasionnant des rapports accusateurs de l’Inspection générale des finances, avant d’être jetés aux oubliettes.
Mais le plus déçu de tous, c’est bien le chef de l’Etat. Félix Tshisekedi, à qui une large frange de la population congolaise reproche ses fréquents voyages à l’étranger, aurait en effet saisi là l’occasion de sceller une véritable réconciliation avec l’église catholique du Congo, avec laquelle les relations ne sont pas toujours au beau fixe. Avec un cardinal qui, à de multiples reprises, dénonce le rapide enrichissement des dirigeants, alors que le peuple croupit dans une misère noire.
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