Virunga Energy, ce projet énergétique développé dans le périmètre du Parc national des Virunga, est présenté comme un exemple réussi qui allie conservation de la nature et développement. Curieusement, lorsqu’un Congolais se lance dans un projet similaire à la lisière du Parc national de l’Upemba, dans la province du Haut-Katanga, il fait l’objet d’une fatwa pour le déstabiliser dans la mise en œuvre du projet hydroélectrique Sombwe. Des Congolais, ils sont nombreux qui subissent le même traitement dans les secteurs de l’agriculture et des mines. Comme Virunga Energy qu’on applaudit de toutes parts, il est temps également d’accompagner les Congolais qui osent dans ce secteur.
«On ne vous dit pas tout. Virunga Energy devient une réalité ». C’est en ces termes qu’un Congolais, Emmanuel Nzuzi, vante les prouesses de ce projet énergétique qui se développe dans le Parc national des Virunga (Province du Nord-Kivu), classé patrimoine mondial de l’humanité. Il continue en relevant que « grâce à l’électricité produite par le projet ‘Virunga Energie’ au sein du Parc national, plus de 20.000 ménages sont desservis à Rutshuru, Goma et environs». Et de conclure : «Ainsi ce parc, fleuron de la biodiversité dans notre pays, ne cesse de prendre de l’ampleur dans le concert du développement national ».
Curieusement, quand il s’agit de Virunga Energy, tout le monde se tait. Pas un mot dans les rangs des ONG locales, qui se disent défenseur de l’environnement. Pas un mot non plus de ces ONG internationales telles que Global Witness et bien d’autres qui propagent à souhait le discours de spoliation de biodiversité congolaise. En réalité, quand il s’agit de Virunga Energie, la norme est respectée et tout peut évoluer calmement. Avec ce projet, les animaux ne sont plus en danger. Virunga Energy les protège et assure leur survie. C’est la version la plus répandue.
Curieusement, quand on va loin dans la province du Haut-Katanga où se développe le projet hydroélectrique Sombwe, initié par un Congolais, dans la lisière du Parc national de l’Upemba, on assiste dès lors à la levée de boucliers. C’est toute la toile qui s’enflamme. Des ONG, locales et internationales, se déchargent sur ce projet pour condamner son danger sur la protection de l’environnement. En effet, ce qui est accepté dans les Virunga ne l’est pas dans l’Upemba. C’est le monde à l’envers.
Le projet Sombwe n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. D’autres congolais qui continuent à croire en leur pays subissent également le martyr dans leur secteur d’activités. Ils sont dans les mines, dans l’agriculture et divers autres secteurs. Lorsqu’il s’agit de les soutenir, l’Etat congolais brille par son indifférence. En RDC, on préfère soutenir ce qui vient d’ailleurs que des initiatives des Congolais de souche.
Le traitement sélectif entre Virunga Energie et le projet Sombwe en est une illustration. Conçu dans le même format, le projet énergétique réçoit tout l’appui des partenaires locaux et internationaux lorsque son corolaire, le projet Sombwe, est jeté en pâture. C’est cela aussi le paradoxe congolais.
Des entrepreneurs congolais sont prêts à se lancer dans la grande bataille de développement. Mais, ils ne demandent qu’une seule chose : la protection de l’Etat sans aucune discrimination. Ces congolais sont autant dans l’agriculture, les mines, l’énergie qu’au tourisme, prêts à répondre à l’appel du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, en vue de bâtir au cœur de l’Afrique une économie forte et prospère portée par ses filles et fils.
On ne remet pas en cause la pertinence du projet Virunga Energie, pour autant qu’il apporte le développement dans les zones reculées de la RDC. Par conséquent, il n’y a aucune raison de soutenir Virunga Energy, tout en combattant le projet Sombwe.
Si Virunga Energy est soutenu par la «Virunga Foundation», une organisation caritative britannique, on comprend aisément l’agitation du Britannique Robert Miur de Forgotten Parks Foundation contre le projet Sombwe. Tout est fait pour dépouiller le Congolais Eric Monga de son projet et le confier aux mains noires occidentales qui viennent de lancer une initiative aux contours obscurs, dénommée «Alliance verte du Grand Katanga».
F.K.