Le passage de Macron à Kinshasa a ouvert «une nouvelle fenêtre pour la paix», note Muyaya

Le dernier passage à Kinshasa du président français, Emmanuel Macron, a été au centre du briefing que le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a animé mardi dans les installations de la RTNC. Si la conférence de presse du palais de la Nation a fait l’objet de controverse, autant en RDC qu’en France, Patrick Muyaya note que cette visite a permis de lever l’équivoque sur certains dossiers, ouvrant, pense-t-il, «une nouvelle fenêtre pour la paix» dans la partie Est de la RDC.
En terminant son voyage officiel par Kinshasa, en République Démocratique du Congo, le président Emmanuel Macron était attendu sur plusieurs dossiers, notamment la situation sécuritaire dans l’Est, minée par l’appui du Rwanda aux «terroristes» du M23.
Même si le président Macron superbement esquivé la question, évitant de condamner le Rwanda, il a néanmoins lancé de fermes mises en garde à Kigali pour rompre tout lien avec le mouvement rebelle, promettant des sanctions au cas où le nouveau plan de retrait, entré en vigueur mardi 7 mars, était, une fois de plus, violé comme les précédents.
Kinshasa, qui croit à la bonne foi de Paris, s’est montré plutôt «dubitatif », espérant voir les promesses de la France se réaliser.
Pour le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, qui s’exprimait dans le cadre du briefing hebdomadaire, l’arrivée de Macron a fait bouger les lignes. Selon lui, la présence du président français a permis à Kinshasa de porter haut son message à travers le monde.
Au cours de ce rendez-vous avec la presse, Patrick Muyaya est revenu sur plusieurs sujets qui alimentent la chronique politique et économique, tout en rappelant les dernières recommandations de la réunion du Conseil des ministreset le nouveau cadre de collaboration qui lie la RDC autant à la France qu’à l’Union européenne, avec un point d’ancrage sur trois domaines clés, à savoir le transport, les infrastructures et le numérique.
S’exprimant sur le cessez-le-feu, annoncé mardi par le M23, le porte-parole du Gouvernement, a tenu à préciser que «ce n’est pas pour la première fois qu’on parle d’un cesser le feu» – d’ailleurs, déjà violé sur le terrain, rapporte-t-on.
Il s’est voulu prudent : «Raison de plus pour les autorités congolaises de ne pas croire à l’annonce faite dans un contexte particulier ». Et d’ajouter : « Ce n’est pour la première fois qu’on parle d’un cesser le feu. Le Gouvernement reste dubitatif, il n’est pas pressé de donner sa position sur cette situation.
Le Gouvernement s’est fixé un idéal pour juger de la bonne foi des uns et des autres. « Pour nous cesser le feu doit rimer avec désarmement et démobilisation», a fait observer le ministre Muyaya.
De l’avis de Patrick Muyaya, la visite du président français à Kinshasa ne doit pas se résumer à la seule conférence de presse, co-animée avec le Président Félix Tshisekedi. Etant entendu, note-t-il, que plusieurs accords de partenariat ont été signés entre Kinshasa et Paris.
De toute façon, c’est un objectif atteint pour Kinshasa, se félicite le porte-parole du Gouvernement, pourtant que son arrivée a ouvert «une nouvelle fenêtre pour la paix » aussi bien en RDC que dans la région des Grands Lacs.

Tighana MASIALA