Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, entièrement vacciné, a été testé positif au Covid-19, dimanche 12 décembre, et a entamé un traitement, souffrant de symptômes légers de la maladie.
M. Ramaphosa, 69 ans, a commencé à se sentir «mal » après avoir quitté en milieu de journée la cérémonie officielle au Cap en hommage à l’ancien président Frederik de Klerk, mort en novembre, a déclaré la présidence dans un communiqué tard dans la soirée. Le chef de l’Etat portait un masque noir pendant la cérémonie, qui a rassemblé environ deux cents personnes dans une église de la ville, sauf lorsqu’il a prononcé l’éloge funèbre.
«Le président, qui est entièrement vacciné, s’est isolé au Cap et a délégué toutes ses responsabilités au vice-président, David Mabuza, pour la semaine prochaine», a ajouté le bureau du président, précisant que la cérémonie s’était déroulée dans le respect des règles sanitaires. Les personnes qui ont été en contact avec M. Ramaphosa ont toutefois été invitées à surveiller l’apparition de symptômes ou à se faire tester.
Le chef d’Etat est suivi par les services de santé de l’armée. Pour l’instant, aucune information n’a été communiquée concernant le fait qu’il aurait été contaminé – ou non – par le nouveau variant Omicron, détecté en novembre en Afrique du Sud.
Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, tout comme le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l’Union africaine (Africa CDC), John Nkenga-song, lui ont souhaité «un prompt rétablissement» dans des messages Twitter.
Un «avertissement à tous les habitants du pays»
Omicron est désormais à l’origine de la grande majorité des contaminations en Afrique du Sud, qui connaît une hausse exponentielle des cas depuis son apparition. Les hospitalisations restent toutefois assez faibles. L’Afrique du Sud est officiellement le pays africain le plus touché par la pandémie. Elle compte plus de 3,1 millions de cas, dont plus de 90.000 morts.
De nombreuses inconnues planent encore sur la nature de la nouvelle forme du virus, qui présente de nombreuses mutations et qui, selon les premières observations scientifiques, serait plus contagieuse. Les chercheurs planchent encore sur l’efficacité des vaccins.
Cyril Ramaphosa s’est récemment rendu en visite officielle dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest, voyage pendant lequel il a subi des tests réguliers. A son retour en Afrique du Sud, le 8 décembre, il avait été testé négatif, a souligné la présidence. Le communiqué cite le chef d’Etat déclarant vouloir que sa propre contamination «serve d’avertissement à tous les habitants du pays pour qu’ils se fassent vacciner et restent vigilants à toute exposition » au virus. Un peu plus d’un quart des Sud-Africains sont entièrement vaccinés à ce jour, plus qu’ailleurs en Afrique, mais loin derrière le reste du monde.
La contamination du président à la Covid-19 a déjà des conséquences sur les Sud-africains alors que ces dernières semaines le pays est durement touché par la nouvelle vague d’infections au virus ainsi que par la découverte du variant omicron.
«Le président testé positif montre qu’il (Covid-19) peut toucher n’importe qui, d’un statut élevé à un statut bas. Donc l’important est (pour les gens) de toujours : porter un masque, se désinfecter, prendre de la distance et surtout, aller se faire vacciner», a réagi Michelle Strohmenger, une infirmière.
Isolé au Cap, le président Ramaphosa reçoit un traitement médical pour ses symptômes et a dû repousser l’injection de son rappel du vaccin contre le virus.
L’utilisation du vaccin Bio n Tech a été approuvée par l’autorité de réglementation sud-africaine la semaine dernière afin d’ouvrir les vaccinations de troisième dose aux adultes pour lutter contre la propagation du variant omicron du coronavirus.
«S’il (le Covid-19) peut infecter des personnes au pouvoir, cela signifie que c’est réel. Le président est quelqu’un qui a beaucoup de pouvoir, il est en charge de nous tous», s’est confié Sibongiseni Khanyile, bénéficiaire du vaccin.
«Le fait que ce virus puisse infecter le président montre qu’il est dangereux. Faisons l’effort de venir nous faire vacciner », a déclaré William Legula, bénéficiaire du vaccin.
Plus de 70 % des nouveaux cas recensés depuis la mi-novembre sont de type omicron, selon les tests effectués à l’échelle nationale.
Fin novembre, un nouveau variant du Covid-19 a été détecté en Afrique du Sud. Baptisé Omicron, il a été classé «préoccupant » par l’Organisation Mondiale de la Santé. «Il nous faudra quelques semaines pour comprendre l’impact de ce variant sur tout vaccin potentiel» avait annoncé l’OMS. Le nombre élevé de mutations de ce variant pourrait menacer l’efficacité des vaccins existants.
Selon plusieurs scientifiques sud-africains, il présente un nombre «extrêmement élevé» de mutations. Les métamorphoses du virus initial peuvent potentiellement le rendre plus transmissible, jusqu’à rendre un variant dominant. Cela a été le cas avec le variant Delta découvert initialement en Inde, qui selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réduit à 40% l’efficacité des vaccins anti-Covid.
Econews avec AFP