Le tremblement de terre d’Al Haouz [2] en septembre 2023 a révélé la vraie nature des Marocains, à travers des campagnes de solidarité, de dignité, de sympathie et d’embrassement véritable sans précédent entre les populations d’une seule nation, ainsi qu’à travers l’insistance sur la participation, la contribution et la présence sur place.
Les merveilleuses images spontanées créées par le Maroc ont amené le Roi, le peuple et les institutions du monde à respecter la nation : « Nous témoignons au monde que nous vivons ici… ». Parce que l’occasion est une condition, il faut saluer le grand rôle des Marocains du monde entier, que ce soit au niveau de l’organisation de convois, de solidarité et d’aide, en contribuant directement au bénéfice des familles des victimes, ou en participant fortement au récit des victimes du tremblement de terre d’Al Haouz.
Nous nous sommes habitués au grand sens de solidarité des Marocains du monde, et au fait qu’ils n’ont rompu aucun rendez-vous de solidarité avec leur patrie, le Maroc, notamment dans les crises, dont la dernière en date, est la pandémie du Corona et la défense de l’unité nationale et territoriale et des institutions constitutionnelles marocaines dans les grands espaces publics d’Europe et d’Amérique. Mais le séisme d’Al Haouz a également démontré la défense des Marocains du monde entier depuis les « cuisines » des médias hostiles à l’image du Maroc, quant à la manière dont le pays a géré de manière indépendante le désastre du séisme.
Alors que la situation n’exigeait pas de double positionnement, qui d’entre nous n’a pas admiré, par exemple, le plaidoyer de Mme Samira SITAÏL [3], de Rachida DATI [4], ou de Gad El MALEH [5]? C’est pourquoi ils ont choisi haut et fort d’être Marocains, avec un français sophistiqué et avec une grande confiance en eux, ils ont non seulement enregistré les erreurs des médias français, mais leurs ont également exposé, leurs mauvaises intentions, en couvrant le tremblement de terre. Ils ont révélé qu’en les accueillant, les médias français cherchaient seulement « Quelqu’un de sa famille a témoigné » [6], mais ils ont commis l’erreur de les choisir.
Tous : Samira SITAÏL, Rachida DATI et Gad MALEH ont bu des eaux d’Oum Er-Rbia, Moulouya, Sebou [7] et Bouregreg, ont été nourris du lait du patriotisme et ont eu l’expérience des relations avec les médias. Cependant, est-ce-que l’attaque des médias françaises contre les institutions marocaines était-elle innocente ? Leur couverture était-elle objective ? La réponse est définitivement non. Ils se sont efforcés de changer le concept d’« aide humanitaire ». Ils ont aussi tenté en vain d’accuser les institutions marocaines, affirmant qu’elles refusaient l’aide française au moment où les habitants des zones sinistrées en avaient besoin ! Ceci a été réfuté par de nombreux observateurs, qui avaient tendance à supposer que la France avait tenté d’entrer au Maroc via l’aide, après que la porte de la diplomatie ait été fermée, et que les médias soient devenus une carte de pression par laquelle «l’acteur politique » faisait passer ses mauvaises intentions.
Laissons de côté toute cette confusion médiatique française et rappelons-leur simplement l’une des publications les plus importantes du médecin français Rony BRAUMAN [8], intitulée « L’action humanitaire », publiée en 1993. Il est d’ailleurs un ancien président de Médecins Sans Frontières dans les années 1982/1994 et actuel président d’un groupe de réflexion. Dans ce livre, le médecin parlait des concepts d’aide humanitaire, de travail humanitaire et de « devoir d’intervention », dont les pays puissants ont fait une balade au-dessus de la souveraineté et au-dessus des frontières nationales. Il a également parlé des concepts d’« illusion politique » et de fiction juridique comme prétexte pour que les pays puissants interviennent à travers la fenêtre du devoir d’intervention humanitaire, qu’il a élevé au rang de « droit » dont il est le seul à avoir le monopole.
Dans le même temps, il a souligné l’échec de nombreuses opérations d’aide humanitaire dans de nombreux pays, comme la Bosnie, le Salvador, le Rwanda, l’Afghanistan et la Somalie, en raison de l’absence d’institutions et d’interlocuteurs dans ces pays, et donc l’aide, n’était pas fournie aux victimes et aux résidents en temps de guerre et de conflits armés. On rappelle ici à l’acteur médiatique, ainsi qu’à l’homme politique français :
– Premièrement, que le Royaume du Maroc a mobilisé toutes ses institutions au moment du séisme d’Al Haouz, qu’il a été présent dès le premier instant, et que personne ne pouvait utiliser le langage de chuchotement et des murmures ;
– Deuxièmement, les opérations de sauvetage, d’assistance et d’hébergement ont commencé dès les premières heures du séisme et n’ont pas été gênées par la difficulté des reliefs montagneux, ni par l’obscurité de la nuit, ni même par l’élément de surprise qu’a apporté cette catastrophe naturelle ;
Troisièmement, la convocation rapide des conseils d’action liés au séisme, présidés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Représentant Suprême de l’État marocain. Nous rappelons ici seulement à «l’acteur politique » que toute demande concernant une aide étrangère ou autre doit être soumise exclusivement au Représentant Suprême du pays et à personne d’autre. Parce que nous ne vivons pas dans un vide de pouvoir ;
Quatrièmement, le Maroc ne fait pas partie des pays mentionnés dans le livre susmentionné de Rony BRAUMAN, ce qui signifie qu’il n’est pas dans un état de guerre qui violerait sa souveraineté.
Les jours de la pandémie du Corona nous rappellent également que c’est le Maroc qui a envoyé des masques médicaux à la France à un moment où le monde entier les recherchait, sans agenda précis ni gain politique ou économique, et sans aucune violation de la décision souveraine de la France.
Pour autant, la frénétique campagne médiatique française n’a pas réussi à déformer l’image des institutions marocaines et à les accuser de refuser l’aide dont elles avaient besoin. Si le Maroc n’a pas refusé toute aide humanitaire et s’est contenté pour une période temporaire de l’aide du Qatar, des Émirats, de l’Espagne et de la Grande-Bretagne, il exerce ainsi ses droits souverains et défend son droit à définir et organiser ses priorités, en tant qu’État indépendant.
Un État doté de souveraineté et d’institutions constitutionnelles et juridiques, et c’est exactement ce que SITAÏL, DATI, AL MALEH et d’autres Marocains du monde ont tenté d’expliquer devant les caméras des médias occidentaux. Et encore une fois, les Marocains du monde, qu’ils soient musulmans ou juifs, sont empreints d’un caractère « Tamgrabit [9] », soulignant que les Marocains ont une identité et une patrie, qu’ils soient originaires du Sahara marocain, des campagnes majestueuses, d’Al Haouz, Chaouia [10], ou l’Occident, que le patriotisme marocain n’est pas un sujet de compromis et que la souveraineté nationale et le caractère sacré du Maroc sont une ligne rouge. Leur sens de la solidarité et de l’entraide est l’un des éléments de leur empreinte génétique unique.
Par Abdellah BOUSSOUF
Secrétaire Général du Conseil de la communauté Marocaine à l’étranger (CCEM). [1]
[1] PHD en histoire, chroniqueurs et géopolitologue. Il a fait plusieurs recherches scientifiques. Défenseurs acharnés de l’histoire du Maroc et des marocains résidant à l’étranger, lire parmi ses livres « Tamgrabit » édition Abi Rakrak /Rabat ; « Une monarchie citoyenne en terre d’Islam » sur édition du CERF /Paris ; « Face au miroir » fondation BAHITOUNE des études, recherches, éditions et stratégies culturelles-Taza ; Islam, Occident et médias. « La fabrique de la peur »…
[2] La province de d’Al Al Haouz, concernée par le séisme, est située au sud-est de la région de Marrakech-Safi.
[3] Journaliste franco-marocaine. Reporter, rédactrice en chef et présentatrice vedette du journal télévisé et d’émissions de débats de la chaîne de ladite télévision. Connue aussi par ses interventions dans les magazines d’investigation du paysage audiovisuel marocain.
[4] Avocate d’origine marocaine, ancienne conseillère du président Nicolas Sarkozie et ancienne garde des Sceaux et ministre de la Justice, Rachida DATI est très écoutée en France vue sa proximité avec les citoyens et a un grand poids politique qu’elle occupe au sein de son parti républicain, qui actuellement, fait l’opposition au gouvernement actuel.
[5] Artiste, acteur et humoriste marocain, de renommée internationale et de confession juive. Il a toujours défendu les causes du Royaume du Maroc. Ses sketches sont en français en anglais et des fois en arabe.
[6] A l’origine de l’article publié en arabe l’auteur a voulu insisté en disant”وشهد شاهد من أهلها” wshahid shahid min ‘ahliha .Il s’agit d’un adage très connu parmi les marocains qui veut dire que “un témoin de sa famille” pour insinuer que quelqu’un de la famille de l’épouse a témoigné contre elle. Donc les invités qui ont une double nationalité franco-marocaine ont préféré s’aligner avec leur pays d’origine pour montrer leur patriotisme.
[7] Oum Er-Rbia, Moulouya et Sebou sont des grands fleuves marocains.
[8] Rony BRAUMAN est un médecin de nationalité française né le 19 juin 1950 à Jérusalem. Il est principalement connu pour son retour d’expérience sur le terrain, pendant une douzaine d’années il a dirigé les équipes médicales de l’association Médecins sans frontières (MSF)
[9] Un fort lien de marocanité dans le sens union, de solidarité et de l’entraide lors des crises, de nationalisme et d’amour de toute personne marocaine.
[10] Région du Royaume du Maroc.