Le 25 juin courant, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) convoque le corps électoral en prévision des législatives du 20 décembre. Contre vents et marées, la CENI et son président avancent.
Faisant fi des réclamations insistantes suscitées par la loi sur la répartition des sièges, dans la foulée d’un audit-exprès du fichier électoral, le manque d’un consensus dans la composition de son bureau, le non-enregistrement des électeurs des zones sous occupation étrangère ou en proie aux violences inter-communautaires, Denis Kadima est demeuré sourd face aux évidences martelées matin, midi et soir par une opposition muselée dans une Assemblée nationale devenue une simple caisse de résonnance.
Le président de la CENI reste donc muré dans un optimisme béat, alors que les mentions et les photographies sur les cartes d’électeurs s’effacent progressivement sur ce document qui tient lieu de carte d’identité.
La convocation du corps électoral, en réponse aux prescrits constitutionnels, n’est certainement pas synonyme de l’organisation effective des scrutins. Au pays du «glissement» du calendrier électoral, il y a des signaux qui ne trompent pas.
Depuis plusieurs mois, Denis Kadima charge le ministre des Finances de semer des embûches sur le processus de financement des élections. Selon lui, le plan de décaissement des fonds reste un vœu pieux. Ce à quoi l’argentier national répond et se lave les mains, jurant ses grands dieux que les comptes de la CENI sont régulièrement approvisionnés. Un jeu de ping-pong arrangé qui présage un atterrissage chaotique dans la deuxième quinzaine de décembre.
Dans un environnement où l’on compte pas moins de 750 partis politiques pour 500 sièges à l’Assemblée nationale, la fiabilité des résultats reste sujette à caution, dans la mesure où la plupart d’entre eux se réclament de l’Union sacrée et partant, œuvrant pour une réélection du président de la république.
De là à imaginer un alignement des députés sur la base d’un nouveau militantisme à toute épreuve, il n’y a qu’un pas aisément franchi par les quelques rares tenants d’une orthodoxie politique difficilement supportable. Les jours s’écoulent dans l’incertitude et le doute quant à la tenue des élections à la date échue.
Sans compter qu’à six mois des élections, l’atmosphère devient délétère avec la réduction des libertés publiques, les arrestations injustifiées d’opposants et le musèlement systématique des voix discordantes.
Econews