Convié, mercredi 14 août, à un briefing spécial, co-animé avec le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, le Ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, s’est attardé sur les mesures stratégiques prises par le Gouvernement pour la protection de la production locale en République Démocratique du Congo (RDC).
Selon le Ministre du Commerce extérieur, ces mesures urgentes sont destinées à créer un écosystème susceptible non seulement de soutenir la production locale, mais aussi de lutter contre les pratiques malsaines comme le transbordement des marchandises et le Dumping par des pays voisins.
Dans les échanges qu’il a eus avec la presse, le Ministre Julien Paluku est revenu sur le compromis trouvé avec le gouvernement zambien, après le contentieux né à la suite de dernières mesures prises par Kinshasa pour interdire l’importation de certains produits spécifiques. Selon lui, l’option levée par le Gouvernement congolais visait à protéger la production locale face à des pratiques telles que le fractionnement des marchandises, le dumping, et les subventions étatiques qui causent des pertes de recettes pour la RDC, estimées à 5 milliards USD par an.
Faisait face à ces types de comportements commerciaux auxquels les pays voisins se livrent, le gouvernement congolais a recouru aux règles qui régissent les commerces international et a pris des mesures de sauvegarde pour protéger la production locale.
Dans le souci de prévenir les perturbations des produits déjà en transit, un délai de 30 jours a été accordé au conteneur qui sont déjà en mer. «Ce moratoire de 30 jours va nous permettre de vérifier et d’ajuster si nécessaire, afin de ne pas pénaliser injustement certains produits», a précisé Julien Paluku.
Face à cette difficulté, la RDC s’est engagée désormais à instaurer un écosystème infrastructurel innovant durable pour faire face à ces défis.
Selon le Ministre Julien Paluku, l’absence d’infrastructures adéquates représente l’un des principaux défis pour l’investissement dans la production locale : «Dans le programme du gouvernement qui a été adopté par l’Assemblée nationale, il est prévu un écosystème infrastructurel pour soutenir la production locale. Ce qui nous manque et qui fait que de nombreux opérateurs économiques ne s’investissent pas dans la production locale, ce sont des infrastructures».
Cela illustre, note-t-il, les défis structurels auxquels la RDC est confrontée en encourageant et soutenant sa production locale.
Pour remédier à cette problématique, le ministre du commerce extérieur entrevoit la modernisation de l’Office congolais de contrôle(OCC) avec pour objectif d’améliorer la régularisation et l’inspection des produits qui entre dans le pays et d’assurer que ces produits respectent les normes de sécurité et de qualité.
Le Ministre entrevoit également la création de cinq (5) laboratoires modernes pour des contrôles minier, chimique et microbiologique, dans la perspective de s’assurer de la conformité des biens importés en RDC. Par la même, le Ministre a laissé entendre que le Gouvernement travaille d’arrache-pied pour mettre fin à ces pratiques malsaines qui met en difficulté le développement de l’économie congolaise.
Profitant de l’occasion, le Ministre du Commerce extérieur annonce l’organisation en 2025 d’une conférence régionale de l’AGOA en RDC. Ce sera une «opportunité», prédit-il, pour renforcer les exportations congolaises vers les États-Unis, avec 62 produits de la RDC listés et des accords signés dans les secteurs agricole et minier.
Benny Lutaladio