En marge de la tripartite de Luanda qui a réuni, aux côtés de l’Union africaine, des organisations sous-régionales telles que la SADC, l’EAC et la CIRGL, le président angolais, João Lourenço, a appelé à une normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali pour une paix durable dans la région des Grands Lacs . De son côté, l’Union africaine a exprimé la nécessité de défendre l’unité de la RDC.
Le président de la République d’Angola, João Lourenço, a réitéré, mardi à Luanda, la nécessité de la normalisation des relations politico-diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, y compris la cessation des hostilités et le retrait immédiat des positions occupées par le M23 aux centres de cantonnement.
Le chef d’Etat angolais s’exprimait ainsi au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la quadripartite de Luanda qui a réuni, aux côtés de l’Union africaine, des organisations sous-régionales telles que la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) et la CIRGL (Conférence internationale de la région des Grands Lacs), dans le cadre de la coordination des efforts pour la pacification de la partie Est de la RDC. Il a souligné que l’Angola menait des initiatives visant à relancer les bases d’un dialogue constructif et de paix entre la RDC et le Rwanda, dans le but de désamorcer la tension entre les deux pays voisins, suite à la résurgence du M23 qui, depuis le début 2022, ont déclenché des actions armées et occupé plusieurs localités en territoire congolais.
Le président angolais a déclaré que, dans le cadre de la CIRGL, l’Angola a facilité le dialogue entre les parties et a permis l’adoption de la Feuille de route de Luanda sur le processus de pacification de la région orientale de la RDC. Il a encore fait savoir que «toutes les organisations présentes à ce sommet sont engagées dans la même mission, qui vise à voir la région des Grands Lacs libérée des fléaux des conflits, qui retardent irrémédiablement les plans de développement, en compromettant ainsi l’agenda tant souhaité d’intégration régionale et continentale» . Il a rappelé que pendant trois décennies, l’Angola a été victime d’un conflit armé, «c’est pourquoi nous comprenons par expérience vécue les horreurs que vivent aujourd’hui les habitants de l’Est de la RDC, dont nous partageons une longue frontière avec ce pays frère».
Il a admis que l’Angola, en tant que médiateur dans le processus, s’était engagé à déployer un contingent des Forces armées angolaises (FAA), pour garantir la sécurité des éléments du M23 dans les centres de cantonnement.
«Il faut mettre en œuvre les décisions prises lors de différents sommets, en vue de garantir la crédibilité et la confiance du processus», a-t-il renchéri.
Dans cet objectif, le Sommet de Luanda du 3 juin dernier a mandaté les ministres des Relations de l’Angola, de la RDC, du Rwanda et du Burundi, pour se réunir périodiquement afin de procéder à une évaluation conjointe des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements résultant de la Feuille de route de Luanda et le plan d’action conjoint pour la pacification de la RDC.
Selon le président angolais, le rôle de coordination de l’Union africaine et de contrôle des Nations unies est fondamental et peut contribuer au renforcement du principe de subsidiarité, en vue de parvenir à la pacification tant souhaitée de l’Est de la RDC.
L’UA appelle à l’unité pour la paix en RDC
Le président en exercice de l’Union africaine (UA), M. Azali Assoumani, a appelé, mardi à Luanda, à la conjugaison des efforts en ce qui concerne la situation de la République Démocratique du Congo (RDC), pour éviter la propagation du conflit à d’autres pays de la région des Grands Lacs.
M. Azali Assoumani a demandé l’intensification de la coopération en faveur de la RDC et a considéré comme indispensable l’adoption de solutions politiques efficaces, pour éviter la duplication des efforts et la concurrence entre les mécanismes régionaux.
Le président de l’UA a suggéré, à l’occasion, la création d’un groupe de coordination composé de représentants de l’UA, des communautés régionales et de l’ONU, dans le cadre de la pacification de l’Est de la RDC.
A son tour, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, a défendu l’engagement de l’UA dans la recherche de solutions africaines aux problèmes du continent. Il a aussi fait part de la nécessité de coordonner les efforts pour une gestion efficace et parcimonieuse des ressources de la RDC dans le cadre des engagements pour l’instauration de la paix, à travers une coopération étroite et harmonieuse entre les blocs régionaux.
Moussa Faki a ainsi condamné le meurtre de civils à la frontière entre l’Ouganda et la RDC, appelant à une action vigoureuse pour lutter contre les violations des droits humains et humanitaires internationaux.
La réunion interrégionale s’inscrit dans le cadre des délibérations du XIe sommet extraordinaire des chefs d’État de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) qui s’est tenu le 3 juin, à Luanda, à l’initiative du Président angolais, João Lourenco.
Les Présidents Ali Bongo, du Gabon, du Burundi, Évariste Ndayishimiye, de la RDC, Félix Tshisekedi, de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, et du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, ont pris part à cette rencontre.
Cette quadripartite s’inscrivait dans le cadre des délibérations du dernier Sommet extraordinaire des chefs d’État de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), tenu le 3 juin à Luanda, à l’initiative du président angolais, João Lourenço.
Econews avec ANGOP