Des bruits des couloirs rapportent que des mandataires publics, nommés sous le Gouvernement Sama Lukonde, se trouveraient sur une chaise éjectable. Dans ce qui s’apparente à un chantage – de mauvais goût d’ailleurs – le dernier mot revient à Mme la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, appelée à résister à toutes pressions internes de sa famille politique. Décryptage avec l’analyste politique James Lusa Kabwe.
Une véritable tour de Babel se dessine autour de la gestion de certains établissements publics et sociétés commerciales de l’État. Comme souvent, des opportunistes tentent de tirer profit de la situation en jouant sur le dos de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka.
À la CNSS, l’ONEM, l’AR-CSU, la FSS, l’OCC, et l’ARSP, des mandataires, selon des sources internes, sont sous la menace de voir leurs postes remis en question. On murmure même qu’une réorganisation est en cours pour écarter tous les mandataires nommés par le prédécesseur de Judith Suminwa. Mais une question se pose : cette démarche est-elle officiellement approuvée par la cheffe du gouvernement ? D’autant plus que, selon les proches des mandataires concernés, tout ceci se ferait à l’insu même du président de la République, Félix Tshisekedi, garant du bon fonctionnement des institutions.
Il semblerait que cette cacophonie soit motivée par le désir de démanteler les réseaux proches de Sama Lukonde pour satisfaire certains proches de la Première ministre actuelle. Ces derniers chercheraient par tous les moyens à utiliser leur proximité avec la cheffe du gouvernement pour obtenir des correspondances de la Primature favorisant le remplacement des mandataires en place, en violation du cadre organique des établissements publics et des bonnes pratiques en matière de recrutement.
Parmi les établissements visés, on retrouve le Conseil National de la Couverture Santé Universelle, le Fonds de Solidarité Santé, le Fonds de Promotion Santé, l’Institut National de la Santé Publique, l’Autorité de Régulation de la Couverture Santé Universelle, l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le Secteur Privé (ARSP), l’ONEM, et la CNSS. Alors, pourquoi les proches de Jean-Michel Sama Lukonde dérangeraient-ils autant ? Que cache cette démarche qui illustre parfaitement la politique du « ôte-toi de là que je m’y mette », alors que les gestionnaires actuels de ces établissements s’efforcent de mettre en œuvre la vision du chef de l’État, visant à promouvoir une nouvelle classe moyenne, un emploi plein, des soins de santé de qualité, et la couverture santé universelle ?
En réalité, les nominations de nouveaux mandataires devraient répondre à des critères stricts de compétence, d’intégrité morale, et de connaissance des défis actuels des entreprises du portefeuille et des établissements publics, qui jouent un rôle clé dans ce deuxième mandat du président.
Alors que les résultats probants des mandataires nommés sous Sama Lukonde commencent à concrétiser les promesses électorales de Félix Tshisekedi, il serait contre-productif de laisser des opportunistes déstabiliser la gestion de ces structures étatiques. Sinon, ce serait vouloir une chose et son contraire, alors même que la stratégie du chef de l’État, mise en œuvre avec Sama Lukonde, commence à porter ses fruits dans le choix des mandataires.
Il est crucial que le président de la République intervienne personnellement pour mettre un terme à ce type de trafic d’influence.
James Lusa Kabwe
Analyste politique