L’Afrique se libère désormais de diktats et autres idéologies venant de l’extérieur de ce continent. Mieux de l’Occident et d’ailleurs. L’exemple de la junte du Mali avec son refus de voir les Français poursuivre l’opération ‘‘Barkhane’’ pour lutter contre le terrorisme est encourageant. Surtout que la population soutient les nouvelles autorités du pays dans leur décision ferme d’y mettre un terme immédiatement. Tout en réfutant la proposition du président français, Emmanuel Macron, de voir ce retrait se dérouler entre quatre et six mois.
L’exemple malien devra donc servir d’exemple aux autres pays africains qui n’ont de leçons de recevoir de personne, surtout pas des Occidentaux connus pour leurs visées paternalistes.
En effet, après neuf ans de présence française au Mali, le terrorisme n’a jamais été éradiqué et les morts sont enregistrés tant du côté de la population malienne que des soldats français.
Et dans une interview à France 24 et RFI, en marge du sommet Union européenne-Union africaine tenu à Bruxelles en Belgique, le président ivoirien, Alassane Ouattara, n’a pas mâché les mots pour déclarer que les donneurs de leçons ne travaillent pas dans l’honnêteté. Et qu’ils tirent toujours la couverture de leur côté. Le monde étant devenu aujourd’hui multipolaire, a-t-il poursuivi, il faut laisser aux Africains de porter leur dévolu selon leur préférence.
Alassane Ouattara s’est même félicité des Africains devenus matures. «Nous avons une génération des Chefs d’État et une jeunesse qui connaissent leurs responsabilités et qui estiment que nous devons faire ce qui est bon pour nos pays et pour nos populations. Nous ne voulons pas d’importation idéologique, ni de culture ni de Constitution, etc. », a-t-il souligné.
Il y a lieu de se demander si cette position s’inscrit dans le cadre d’un réveil patriotique. Depuis les indépendances dans les années 60 jusqu’à nos jours, la plupart de pays africains se sont conduits comme des moutons de Panurge. De grands enfants à qui il faut tout apprendre, tout faire pour eux. Surtout que, dans la plupart de cas, les bergers se recrutaient plus parmi les pays colonisateurs, ces impérialistes, ni foi, ni loi, n’ayant pour objectifs que de préserver, coûte que coûte, leurs intérêts.
On ose croire qu’avec le sursaut d’orgueil des Maliens, les autres Africains ont ouvert les yeux et compris le jeu sordide des Européens, Américains et même des Asiatiques. Ne dit-on pas que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par poindre. Que cet éveil africain soit l’élan du renouveau pour un partenariat ‘‘gagnant-gagnant’’, choisi librement.
Econews