Nouveau symbole des attaques contre la liberté de la presse dans le pays, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala sera devant ses juges ce vendredi 13 octobre 2023 à la prison centrale de Makala.
Incarcéré depuis plusieurs semaines à la suite d’un article mettant en cause les renseignements congolais, les appels pour obtenir sa libération ont été vains.
Pour Charles Mushizi, responsable du collectif des avocats de la défense de Stanis Bujakera Tshiamala, son client fait l’objet d’une détention provisoire «irrégulière» puisque «rien» ne la justifie. «Les conditions dans lesquelles il est détenu sont exécrables », avait-il confié à franceinfo. Il risque jusqu’à 10 ans de prison.
Cofondateur et directeur de publication adjoint du médias en ligne «actualite.cd», correspondant du mensuel Jeune Afrique et de l’agence britannique Reuters en RDC, le journaliste est notamment poursuivi pour «faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat, propagation de faux bruits et transmission de messages erronés et contraire à la loi », détaillait son avocat, soulignant que ces accusations «relèvent du code numérique».
L’article à l’origine des déboires judiciaires de Stanis Bujakera Tshiamala a été publié fin août sur le site de la revue Jeune Afrique. Il rapporte qu’«une note confidentielle rédigée par le département de la sécurité intérieure de l’Agence nationale de renseignements (ANR)» évoque «le rôle que pourraient avoir joué les renseignements militaires congolais» dans le meurtre, en juillet 2023, de Chérubin Okende, député national, ancien ministre des Transports et porte-parole d’Ensemble pour la République, le parti politique de Moïse Katumbi.
Hugo T.