Les dirigeants des pays membres du G7 se retrouvent, depuis jeudi à Hiroshima, au Japon, pour un sommet qui doit durer trois jours .A Hiroshima, les dirigeants du G7 vont évoquer en priorité le conflit en Ukraine, tant sur les sanctions économiques contre Moscou que le risque nucléaire. La Chine voisine sera également au cœur des préoccupations, alors que Washington pousse ses alliés à l’imiter et à prendre leurs distances avec le marché chinois.
Les dirigeants des pays du G7 se sont réunis, jeudi 18 mai, dans la ville japonaise de Hiroshima, ville marquée par sa destruction nucléaire en 1945 faisant 140.000 victimes et accueillant, aujourd’hui, de nombreux monuments pour la paix. Deux sujets majeurs sont au programme de ces trois jours de sommet, de vendredi à dimanche : le renforcement des sanctions contre la Russie et la protection contre la «coercition économique» de la Chine.
L’objectif des dirigeants des pays membres du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada) sera d’afficher un front uni face à la Russie comme face à la Chine, mais aussi sur d’autres questions stratégiques sur lesquelles leurs intérêts ne sont pas toujours parfaitement alignés.
Le nucléaire au cœur des discussions
Volodymyr Zelensky interviendra lors de ce sommet. Car l’invasion en Ukraine lancée par la Russie il y a près de 15 mois dominera l’ordre du jour, avec «des discussions sur l’état du champ de bataille», a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Selon lui, les discussions devraient se concentrer sur le renforcement des sanctions contre Moscou, qui a entraîné une contraction de l’économie russe au premier trimestre 2023.
Les 7 discuteront également de la lutte contre le contournement de ces sanctions, qui permet au président russe Vladimir Poutine de continuer à financer son effort de guerre.
Les menaces répétées de Vladimir Poutine de transformer la guerre en Ukraine en conflit nucléaire ont été condamnées sans appel par les dirigeants du G7 et sont considérées par certains observateurs comme une tentative d’ébranler la détermination des Européens et des Américains, qui ont multiplié les envois d’armes en Ukraine. La visite prévue des dirigeants au parc commémoratif de la paix de Hiroshima devrait mettre ces menaces en exergue.
Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, dont la famille est originaire de Hiroshima et qui y est lui-même élu, souhaite profiter de ce sommet pour inciter ses invités, notamment le Royaume-Uni, la France et les États-Unis, qui possèdent ensemble des milliers d’ogives nucléaires, à s’engager à faire preuve de transparence sur leurs stocks et à réduire leurs arsenaux.
De nombreux chefs militaires et diplomatiques, dont six anciens chefs d’État, ont également exhorté mercredi les puissances nucléaires à mettre de côté les tensions et à négocier des mesures de maîtrise des armements. Mais dans un contexte de tensions accrues avec d’autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine, les espoirs d’avancées dans ce domaine durant ce sommet du G7 sont maigres.
«Pas un G7 antichinois»
Puis, dans un deuxième temps, les dirigeants du G7 s’attarderont sur le sujet de la Chine, et en particulier sur les moyens de se protéger d’un éventuel chantage économique de Pékin, en diversifiant la production et les chaînes d’approvisionnement, alors que le gouvernement chinois s’est montré disposé à recourir à des entraves au commerce.
Tous devraient dénoncer cette «coercition économique» et s’efforcer de surmonter les divergences transatlantiques sur la position à adopter face à la Chine, a indiqué Jake Sullivan. Mais les pays européens, en particulier la France et l’Allemagne, tiennent à s’assurer que l’élimination des risques ne signifie pas la rupture des liens avec la Chine, l’un des plus grands marchés du monde.
Ce n’est «pas un G7 antichinois», a insisté l’Élysée en amont du sommet, en souhaitant «un message positif» de coopération «à condition que nous négociions ensemble».
Le Japon a également invité à Hiroshima huit pays tiers, dont des économies émergentes majeures comme l’Inde et le Brésil, dans une tentative de rallier certains dirigeants réticents à s’opposer à la guerre menée par la Russie en Ukraine et aux ambitions militaires croissantes de Pékin.
Econews avec AFP