Dans un environnement institutionnel ranci comme le nôtre, où le droit a cédé la place à l’arbitraire, où la propension systémique au mensonge a fini par écraser la vérité et où les courbettes, l’hypocrisie et la calomnie sont érigées en mérites, il y a un prix à payer pour la liberté de penser, d’expression et de conscience, bref la LIBERTÉ tout court.
Il y va du courage et de la témérité des Hommes et des Femmes qui ne fléchissent pas face à l’infamie et à l’injustice, pour le salut du peuple.
Étrangement accusé de propagation de faux bruits dans une affaire où l’État et son appareil sécuritaire peinent à se disculper, Stanis Bujakera fait désormais partie de ces victimes expiatoires de la manipulation, par sa rigueur dans le traitement de l’information et par son professionnalisme éprouvé. Égal à lui-même et prisonnier de la déontologie journalistique, il n’a cessé d’éclairer l’opinion en dépit des menaces et autres intimidations.
Depuis son arrestation arbitraire, le vide est perceptible, dans un univers médiatique en pleine turbulence. Ses infos certifiées manquent à tous.
Pour un innocent comme Stanis Bujakera, sa place n’est pas en prison et beaucoup le savent, même si le déni de réalité est devenu la seconde peau de la République.
Qui ignore qu’au cours de ce quinquennat qui s’achève, tous les records des crimes les plus abjects, aussi bien économiques, financiers que de sang ont été battus et curieusement, à ce jour, personne n’est en prison. Des morts suspectes, il y en a eu. Des massacres de Goma, certains sont en liberté. Des détournements spectaculaires, il y en a eu. Des marchés de gré à gré, avec des rétro commissions légalisées, ça pullule et c’est connu. De la prédation à ciel ouvert, c’est connu. Des ressources naturelles de certaines provinces accaparées, c’est connu. De la délinquance financière entretenue et banalisée, sur fond de dépassements budgétaires innommables, c’est comme de la routine. Et personne n’est inquiété. Et l’histoire retiendra. Elle connaît et note avec attention tous les contours de toutes ces affaires sales qui ont souillé la République et ses animateurs à tous les niveaux de décision.
À la veille des élections, pourquoi humilier et martyriser Bujakera, un pauvre journaliste, jusqu’à lui refuser le plus légitime de ses droits, à savoir la liberté, même provisoire ! À qui profite sa détention ? À qui profite son arrestation ? À qui profite cet acharnement sur sa personne ? À qui profite l’accusation portée contre lui ? Qui a besoin de survivre par l’arrestation de Stanis Bujakera ? Et en attendant, où en est l’affaire Cherubin Okende ? Où en est l’enquête ? Où en est l’autopsie ? Qui sont les premiers suspects ? Qui sont les commanditaires de son assassinat ? Quelles sont leurs motivations ?
Je m’associe à plusieurs autres voix qui ne cessent de s’élever pour exiger la libération sans condition de Stanis Bujakera. # freestany.
Claudel-André Lubaya
Député national