En complément aux dernières mesures urgentes, prises récemment en Conseil des ministres pour lutter contre la vie chère, le Comité de conjoncture économique (CCE) a levé l’option de prendre des mesures spécifiques pour les opérateurs économiques évoluant dans les provinces sous occupation, spécialement le Nord-Kivu et l’Ituri. Le Gouvernement prévoit d’élargir les allègements fiscaux aux opérateurs économiques victimes de la guerre d’agression.
Le Comité de Conjoncture Économique s’est réuni à la Primature, le mercredi 21 août 2024, sous la présidence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. Au cours de cette réunion, le Gouvernement a tablé sur trois points essentiels, à savoir les mesures envisagées pour soutenir les opérateurs économiques dans les régions en proie à la guerre et à l’instabilité, l’exécution du budget d’investissement pour le restant de l’année ainsi que la bonne exécution de la paie du secteur public.
Dans un contexte économique difficile marqué par la hausse des prix, le Conseil des ministres a récemment adopté des mesures urgentes pour lutter contre la vie chère. En complément, le Comité de conjoncture économique (CCE) a décidé de mettre en place des mesures spécifiques visant à soutenir les opérateurs économiques des provinces sous occupation, en particulier les Sud-Kivu et Nord-Kivu ainsi que l’Ituri, y compris le Maniema et certaines autres provinces démembrées de la Grande Orientale.
Ces provinces, touchées par des conflits persistants, font face à des défis économiques considérables. La guerre d’agression a non seulement perturbé les activités commerciales, mais a également entraîné des pertes financières significatives pour de nombreuses entreprises locales.
Face à cette situation, le Gouvernement a reconnu la nécessité d’agir rapidement pour alléger le fardeau pesant sur ces opérateurs économiques. Parmi les mesures envisagées, l’élargissement des allègements fiscaux est au cœur de la stratégie gouvernementale. Ces allègements viseront à réduire les impôts et les charges fiscales pour les entreprises affectées par le conflit, leur permettant ainsi de retrouver un certain niveau de stabilité et de compétitivité sur le marché. Cette initiative devrait également encourager la relance des activités économiques dans ces régions, essentielles pour la prospérité locale.
«Ce point concerne les mesures qui ont été envisagées pour soutenir les opérateurs économiques dans les régions en proie à la guerre et à l’instabilité. Il s’agit plus particulièrement des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema ainsi que la Grande Orientale. Le ministre des Finances a restitué au Comité les conclusions de la Commission tarifaire qui s’est réunie à la demande de la Première ministre pour mettre en pratique une instruction du Président de la République qui a voulu que le Gouvernement apporte certains allégements et d’autres facilités en faveur des opérateurs économiques, mais aussi des populations dans cette partie du pays», a précisé Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre en charge de l’Economie.
Parmi les propositions de la Commission tarifaire, l’on note des mesures telles que : la suspension des missions de contrôle sur place pour une durée de 12 mois au niveau national et provincial; la surséance des mesures de recouvrement forcé en cours, pour une durée de 12 mois, en faveur des entreprises directement touchées par le conflit; la facilité de paiement par échelonnement pour une durée de 12 mois des impôts établis par l’Administration; l’adaptation des horaires d’ouverture des frontières congolaises à celles des frontières ougandaise; l’implication des gouverneurs militaires en vue du démantèlement des barrières illégales et la lutte contre les tracasseries, etc.
Ces mesures d’allégements fiscaux, non fiscaux, parafiscaux ainsi que des facilités douanières en faveur des provinces concernées feront l’objet d’un Décret de la Première Ministre après débat au Conseil des ministres.
PLUS PROCHE DES SINISTRES
Dans cet élan de lutter contre la vie chère, le CCE a souligné l’importance de soutenir les secteurs clés tels que l’agriculture, le commerce et les services, qui sont souvent les plus touchés par les conflits. En facilitant l’accès à des ressources financières et en simplifiant les procédures administratives, le Gouvernement espère créer un environnement favorable à la reprise économique.
Les réactions des opérateurs économiques sont globalement positives. Beaucoup voient ces mesures comme un signe d’espoir dans un contexte où l’incertitude règne. Cependant, ils appellent également à une mise en œuvre rapide et efficace des mesures annoncées, afin de maximiser leur impact sur le terrain.
En conclusion, alors que le Gouvernement s’efforce de répondre à la crise économique actuelle, les mesures spécifiques pour les provinces sous occupation représentent une étape cruciale pour soutenir les opérateurs économiques dans ces provinces en difficulté.
Francis N.