Pour son premier match de l’African Football League qui devait l’opposer ce samedi dans son stade de Kamalondo, à Lubumbashi, le TP Mazembe a été contraint de se délocaliser vers Dar es-Salaam, capitale de la Tanzanie, où le match est programmé pour le dimanche. La faute est aux dysfonctionnements dans le dédouanement à la frontière de Kasumbalesa, dans la province du Haut-Katanga, affrété par la CAF (Confédération africaine de football association). Finalement, c’est hier mardi 17 octobre que la DGDA (Direction générale des douanes et accises) a décanté la situation, autorisant l’entrée en RDC des matériels de la CAF. Une décision qui ne change en rien l’option de délocalisation vers Dar es-Salaam, déjà actée par la CAF. La veille, le ministre des Sports et Loisirs, François-Claude Kabulo mwana Kabulo, s’est déchargé de toute interférences politiques dans la décision de délocalisation de la CAF.
Le match devant opposer le TP Mazembe à l’Espérance de Tunis, comptant pour les quarts de finale de l’African Football League (AFL) a été renvoyé le 22 octobre 2023 au stade Benjamin Mkapa à Dar es-Salaam, en Tanzanie.
«Très chers supporters, c’est la mort dans l’âme que nous vous annonçons que votre club, le TP Mazembe, ne jouera pas son match contre l’Espérance Sportive de Tunis de l’African Football League à Lubumbashi. Le gouvernement congolais s’est catégoriquement opposé à octroyer des visas aux officiels de la CAF et à autoriser l’entrée sur notre territoire des matériels de retransmission tv alors que ces derniers sont retenus à la douane à Lubumbashi. L’équipe devra jouer en Tanzanie son match aller face à l’Espérance Sportive de Tunis le dimanche 22 octobre », pouvait-on lire lundi sur le site de Mazembe.
Dans une correspondance de la CAF datée du 15 octobre 2023, la ligue africaine regrette de constater que les problèmes logistiques rencontrées en République Démocratique du Congo contrarient le bon déroulement de la compétition. La CAF fait également état des « difficultés à obtenir les lettres de courtoisie facilitant l’entrée sur le territoire congolais des experts opérationnels et les invités VIP ainsi que celles rencontrées pour l’envoi du matériel nécessaire en lien avec la production du match ».
Dépité de jouer ce premier de l’AFL, loin de son public de Kamalondo, le TP Mazembe n’a pas hésité à accuser le gouvernement congolais d’avoir fait obstacle à la tenue de cette rencontre à Lubumbashi.
De son côté, le Gouvernement a dit n’avoir jamais reçu une lettre de la Confédération africaine de football (CAF), ni de la Fédération congolaise de football Association (FECOFA), encore moins celle de TP Mazembe, relative à la demande de dédouanement des équipements de retransmission et VAR pour l’organisation de ce match des 1/4 de finale de la l’African football League. Le démenti est du ministre Claude-François Kabulo mwana Kabulo, dans un communiqué daté du lundi 16 octobre.
Coup de théâtre ! Car, le lendemain, soit le mardi 17 octobre 2023, la DGDA a, sur base d’une «requête», qu’elle dit avoir reçue de l’ASBL Fédération congolaise de football association (FECOFA) a enfin autorisé la procédure d’urgence pour le passage aux frontières de Kasumbalesa des matériels de la CAF, contredisant la version du ministre des Sports qui avait fait part lundi de l’inexistence d’une pareille lettre de la FECOFA.
Bien avant la DGDA, la DGM (Direction générale des migrations) avait aussi délivré, le même mardi 17 octobre, un lot de 60 visas pour les officiels et invités VIP de la CAF.
Grogne à Lubumbashi
Les supporteurs du TP Mazembe ont été empêchés de marcher par les forces de l’ordre. Ces derniers étaient déployés en nombre au point de départ de cette activité au stade du club dans la commune de Kamalondo. Les manifestations publiques sont interdites à Lubumbashi depuis plusieurs mois maintenant.
A défaut de marcher, les supporteurs du club lushois sont allés déposer un mémorandum à la mairie de la ville pour exprimer leur mécontentement par rapport à la situation de leur club suite, selon eux, au blocage du matériel de retransmission du diffuseur de la Confédération Africaine de Football (CAF) et autres visas des invités de l’instance faitière du football continental pour le match des quarts de finale de l’African Football League (AFL).
«Nous condamnons la politisation du sport en RDC. Nous regrettons le fait qu’on nous a privés forcément, nous fanatiques de Mazembe, de soutenir localement notre équipe. Sincèrement, ce match devait se jouer ici chez nous. Nous regrettons ce qui se passe», dit, ce mardi, Mario Kawel, président du comité de coordination des supporters de Mazembe.
Aux dernières nouvelles, le secrétariat du club a reçu 60 visas des invités mais en retard parce que le match, prévu ce dimanche face à l’Espérance Sportive de Tunis, sera probablement délocalisé pour Dar-es-Salam en Tanzanie.
Nana Kanku