Après les dernières manifestations de Kinshasa et d’ailleurs qui ont particulièrement visés la Monusco et certaines chancelleries occidentales, la journée de ce lundi est très tendue dans la capitale congolaise, si bien que certaines consulaires (belges et françaises) ont décrété cette journée non ouvrable.
La tension est donc réelle, autant à Kinshasa que d’autres grande villes de la RDC.
Les manifestants accusent l’Occident et les Nations Unies, présentes en RDC par la Monusco, de passivité face à l’agression du pays par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda. Ces manifestations interviennent après un appel à la mobilisation lancé par deux prédicateurs proches du régime contre les chancelleries occidentales à Kinshasa.
Une centaine de manifestants, munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire «dégagez, bandes d’hypocrites», «agissez ou partez» ou encore, «l’Occident complice du génocide congolais », s’étaient alors réunis samedi à proximité des ambassades américaine, chinoise et portugaise à Kinshasa, non loin également du quartier général de la Monusco, pour manifester leur désapprobation.
Plusieurs véhicules des Nations Unies et des missions diplomatiques ont été incendiés et mis à sac dans les rues de Kinshasa.
Le temps de la désescalade
La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et cheffe de la Monusco, Mme Bintou Keita, a condamné cette série d’attaques visant le personnel des Nations Unies, demandant aux autorités judiciaires congolaises de diligenter des enquêtes en vue de poursuivre les auteurs.
Le Gouvernement de la RDC a aussi condamné les actes de violence perpétrés, samedi 10 février à Kinshasa, contre certaines chancelleries et le personnel de la Monusco et appelle la population au calme.
«Le Président de la République fait constater que ce qui s’est passé aujourd’hui (Ndlr : samedi), quand bien même nous comprenons certaines frustrations de nos compatriotes par rapport à ce qui se passe dans l’Est du pays, la manière dont les manifestants ont procédé viole plusieurs dispositions du droit international », s’est indigné Peter Kazadi, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur de la RDC.
Mme Bintou Keita a souligné que les menaces et les attaques contre le personnel des Nations Unies et leurs familles sont inacceptables, affirmant que «ces assauts impactent négativement la mise en œuvre des mandats respectifs des agences, fonds et programmes du système des Nations Unies. Pour ce qui est de la Monusco, ces attaques entravent son appui aux Forces de défense et de sécurité congolaises ».
Les Nations Unies ont rappelé que son personnel est en République démocratique du Congo afin de «contribuer à la consolidation de la paix et à l’amélioration des conditions de vie des populations ».
Kinshasa et l’ONU ont convenu d’un plan de retrait progressif des troupes de la Monusco à dater de cette année 2024.
Econews