Afin de réagir pour la dépolitisation de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), la plateforme politique Lamuka pilotée par le duo Martin Fayulu et Adolphe Muzito a organisé une marche pacifique sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.
Appelée à ne pas participer à cette manifestation interdite par le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, pour des raisons sanitaires dues à la pandémie à coronavirus, une frange de la population s’est alliée aux organisateurs pour pratiquement braver l’autorité urbaine.
Zéro décès, sept policiers blessés, un cas de bavure policière, manifestants interpellés et relaxés, tel est le bilan dressé par le commandant de la police pour la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, tout en déplorant un cas isolé de bavure policière commise sur le journaliste congolais, Patient Ligodi, correspondant de RFI (Radio France Internationale) et directeur général d’Actualité.CD.
Le commandant de la police pour la ville de Kinshasa a également annoncé avoir mis la main sur l’un des policiers ayant maltraité le journaliste Patient Ligodi.
Les professionnels des médias tonnent
Suite à l’agression brutale du journaliste lors de cette marche, la réaction des professionnels des médias congolais ne s’est pas fait attendre.
Patron de la communication et des médias au sein du gouvernement, le ministre Patrick Muyaya a immédiatement saisi le chef de la police nationale, le général Dieudonné Amuli, sur la bavure policière impliquant des policiers dans l’action brutale contre le journaliste Patient Ligodi.
Après avoir échangé à ce propos avec le colonel Pierrot Muanamputu, porte-parole de la police, le ministre Patrick Muyaya a annoncé qu’une enquête est déjà en cours pour que les coupables soient sévèrement punis.
Quant à Patient Ligodi, il a récupéré tout son matériel de travail, selon le ministre.
Pour l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), les actes de brutalité contre les professionnels des médias, particulièrement le journaliste Patient Ligodi et les installations de la RTVS 1 étant contraires à l’Etat de droit que prône le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, portent atteinte à l’exercice de la liberté de la presse. Pour ce faire, elle exige des sanctions sévères à l’endroit des auteurs de ces actes.
Tout en dénonçant et demandant des sanctions, Journaliste en Danger (JED) exige des excuses officielles du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, suite à l’agression brutale du journaliste. Car, poursuit JED, rien ne justifie l’image de la violence à l’encontre de Patient Ligodi qui n’a commis aucune infraction concernant cette manifestation.
L’Association nationale des éditeurs du Congo (ANECO), elle, appelle toutes les organisations des chevaliers de la plume à interpeller vivement le commissaire provincial de la police pour la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, à cultiver le comportement de ses éléments à l’égard des citoyens dont les journalistes ne sont que des porte-voix.
L’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) n’est pas restée en marge. Elle plaide pour le respect de la liberté de la presse et l’accès aux sources d’informations.
Dans son message, elle demande que les journalistes soient traités selon les principes qui leur accordent la liberté d’accéder aux sources d’informations.
Par rapport aux enquêtes qui aboutissent difficilement en République Démocratique du Congo, les professionnels des médias font toutefois confiance au ministre de la Communication et des médias qui a promis de suivre cette situation avec la police. De cette manière, ils pourront exercer leur profession en toute quiétude conformément aux principes déontologiques.
Véron K.