Il n’est pas bon d’être, par ces temps qui courent, journaliste en République Démocratique du Congo. Les bastonnades viennent de toutes parts. Et si ce ne sont pas les Renseignements, c’est souvent les dignitaires du régime qui se recrutent parmi les honorables députés et sénateurs qui profitent de leur position dans l’échelle du pouvoir, pour brimer les journalistes. Achille Kadima, éditeur et directeur de publication du tri-hebdomadaire AfricaNews, en fait les frais. Son bourreau, c’est un ancien journaliste, Daniel Safu, devenu député national par la magie de Corneille Nangaa avec les législatives nationales. L’élu national de Mont-Amba, à Kinshasa, a proféré des menaces de mort contre Achille Kadima. Le seul péché de l’éditeur d’Africanews est d’avoir juste exercé son métier de journaliste.
Comme s’il n’en suffisait pas, un autre journaliste, Steve Wembi, free-lance à New York Times, a été interpellé, lundi soir, par des éléments de l’ANR pour des faits, sans doute, liés à l’exercice de son métier. Qui pis est, des sources indiquent que sa mère et son épouse qui sont venues s’enquérir de sa situation sur le lieu de son interpellation ont été, à leur tour, transférées à l’ANR.
Jamais, la presse n’a été autant bastonnée. C’est la liberté de la presse qui est en danger. Ce qui justifie la levée de boucliers dans différentes corporations de journalistes. Tour d’horizon.
Econews
Kinshasa : un député national menace de mort le directeur d’un journal
Achille Kadima, éditeur et di- recteur de publication du journal «Africa News», paraissant à Kinshasa, est, depuis plusieurs jours, l’objet de menaces de mort de la part d’un député national et ancien journaliste, Daniel Safu.
Selon M. Kadima contacté par JED, ces menaces de mort font suite à son refus de s’associer à la démarche du député Daniel Safu consistant à extorquer de l’argent au ministre des Affaires foncières, Molendo Sakombi, en échange de l’abandon par le député, des attaques dans les médias et d’une menace de motion de défiance qu’il s’apprêterait à déposer contre lui.
Dans un audio publié samedi 22 octobre 2022 sur les réseaux sociaux, on peut entendre nettement la voix du député Safu disant : «Maintenant, c’est fini, la considération que nous avions pour lui. Moi, je me promène avec une arme, je peux lui cracher au visage, puis l’abattre ».
JED dénonce vigoureusement ces menaces graves et encourage le journaliste à saisir les instances compétentes pour que le député Safu réponde de ses déclarations.
Kinshasa, le 24 octobre 2022
Journaliste en Danger
Communique de presse de l’ACPI
L’Association des Correspondants de la Presse Internationale en République Démocratique du Congo (ACPI) exprime ses vives préoccupations après une rafle par des agents présentés comme appartenant à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) lundi soir, visant l’un de ses membres, en l’occurrence Steve Wembi, collaborateur de New York Times.
Le journaliste a été inquiété dans un hôtel du centre-ville, mais reste introuvable jusqu’à présent.
Un autre membre de l’ACPI/RDC, Pascal Mulegwa, correspondant de la radio France internationale à Kinshasa (RFI), venu pour s’enquérir de la situation de son confrère, a été interpellé brutalement devant l’hôtel et dépossédé de ses effets personnels. Les effets du journaliste lui ont été restitués après plus de deux heures de détention dans des conditions inhumaines dans les locaux de l’ANR, situés en face de la Primature.
Une somme importante lui a cependant été soutirée par des agents de l’ANR.
L’ACPI/RDC condamne ces actes abusifs envers ses membres et exige des autorités compétentes des enquêtes appropriées afin de localiser le journaliste Steve Wembi porté disparu.
L’organisation reste préoccupée par des menaces et autres pressions exercées sur les correspondants de la Presse Internationale en RDC depuis des mois, en violation des lois de la République et des engagements internationaux.
L’ACPI/RDC se tient aux côtés de la famille du confrère Steve Wembi et lui assure de sa proximité.
Fait à Kinshasa, 25 octobre 2022
Le coordonnateur
KAMANDA WA KAMANDA MUZEMBE
Journaliste en Action condamne l’arrestation de Steve Wembi
L’Asbl «Journaliste en Action» est indignée d’apprendre l’arrestation d’un de ses membres depuis hier 24 octobre 2022, à savoir le journaliste free-lance de New York Times, Steve Wembi.
Son épouse et sa mère venues s’enquérir de la situation au niveau de l’hôtel Léon, dans la commune de la Gombe, ont également été arrêtées, puis relâchées par la suite.
Aucune information n’est disponible sur le mobile et le lieu de détention de notre confrère Steve Wembi.
L’Asbl journaliste en Action demande aux autorités compétentes de communiquer sur cette situation et les appelle à rétablir le confrère Steve Wembi dans ses droits.
J.A. continue de suivre cette situation de près jusqu’à l’obtention de la libération du confrère.
Pour J.A
Blaise ZAHINDA NTOLE
Le Président