Mobilisation accrue des recettes de l’État : la DGI remporte la palme d’or

En matière de mobilisation des recettes de l’État en RDC, l’année 2021 a été celle de tous les records. Parmi les trois régies financières nationales, la palme d’or revient à la Direction Générale des Impôts (DGI) qui, au 15 décembre 2021, a atteint les assignations du contrat de performance avec 111%, soit 6.267 milliards de CDF mobilisés sur 4.900 milliards de CDF prévus. Ce qui lui a valu les félicitations du Gouvernement, réuni vendredi en Conseil des ministres.

Plus que quelques jours pour procéder enfin au bilan de l’année 2021. Au ministère des Finances, l’heure est à la revue à mi-parcours des performances de trois régies financières nationales (DGI, DGDA et DGRAD).

Lors de la réunion du Conseil des ministres, vendredi 24 décembre 2021 sous la présidence du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le ministre des Finances, Nicolas Kaeadi Kadima-Nzuji, a informé le Conseil de l’état de mobilisation des recettes publiques dans le cadre de mise en œuvre des mesures édictées par le Gouvernement.

A ce sujet, il a indiqué que la situation de la trésorerie de l’Etat du 1er janvier au 23 décembre 2021 a affiché les recettes collectées de l’ordre de 11.304,4 milliards de francs congolais. Ce qui représente un taux d’exécution de 121% par rapport aux assignations budgétaires initiales fixées à 9.374,5 milliards de CDF.

Le ministre des Finances a précisé que les prévisions du budget initial ont été atteintes depuis le mois d’octobre dernier. «L’objectif des recettes de 10.178 milliards de CDF fixé dans l’Accord avec le Fonds Monétaire International a été atteint durant le mois de novembre 2021. Et les assignations du contrat de performance ont été atteintes depuis le 15 décembre 2021», rapporte le compte rendu du Gouvernement, lu par Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement.

La tendance haussière des recettes déclenchée depuis avril 2021 continue à se maintenir avec une moyenne de 940 milliards de CDF. Ainsi, pour toute l’année 2021, les recettes ont augmenté avec une moyenne de plus de 25% par rapport à la moyenne annuelle des cinq dernières années, calculée en francs congolais à taux constant.

Si les régies ont dépassé les prévisions du budget initial, seule la Direction Générale des Impôts (DGI) a atteint les assignations du contrat de performance avec 111% (6.267 milliards de CDF mobilisés sur 4.900 milliards de CDF prévus).

Le Premier ministre, chef du Gouvernement, a salué les performances des régies financières sous l’encadrement des ministres en charge des Finances et du Budget. Pour 2022, il a recommandé de travailler à l’amélioration de la qualité et l’efficience de la dépense.

Sur son compte twitter, le ministère des Finances s’est félicité de la bonne progression des recettes de l’Etat en 2021. «La tendance haussière des recettes déclenchée depuis avril 2021 continue à se maintenir, avec une moyenne de 940 milliards CDF. En bref, toutes les régies ont dépassé les prévisions du budget initial », a écrit le ministre des Finances sur son compte twitter.

Structure de dépense publique : changer de paradigme

Si les recettes de l’Etat sont allées en flèche au cours de l’exercice 2021, la structure des dépenses reste toujours une épine dans la peau du Gouvernement. Améliorer la qualité des dépenses reste donc un défi permanent. En cette matière, la République Démocratique du Congo est encore loin de sortir des sentiers battus.

Ce que reconnaît d’ailleurs le ministère des Finances. «Pour une gestion parcimonieuse et rationnelle des recettes publiques, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a recommandé au cours de la réunion du Conseil des ministres, l’amélioration de la qualité de la dépense en 2022 pour permettre au gouvernement des «warriors» de répondre efficacement aux attentes du peuple», lit-on sur le compte twitter du ministre des Finances.

Pour sa part, Engunda Ikala, prône la révision de fond en comble de la structure des dépenses. Dans une tribune, largement partagée sur la toile, il lance : «Changer maintenant ou être condamne au sous-développement ».

Il pose son analyse en ces termes : «Si nous continuons à avoir cette structure des dépenses publiques en RDC où 67% des dépenses sont affectées aux rémunérations & fonctionnements et moins 10% aux investissements, l’année 2022 sera aussi mauvaise que l’année 2021 en matière de qualité de dépense publique ». Et de poursuivre : «Soyons sincère et sérieux, aucun pays ne s’est développé en consacrant 70% de ses ressources financières à payer les salaires et le fonctionnement de ses institutions. Si le Chef de l’État veut espérer atteindre quelques objectifs que ce soit durant les deux ans de mandat qui lui restent, il faut absolument, je dis bien absolument, diminuer le train de vie des institutions».

Econews