« Mpiodi » de la Namibie : l’arnaque de fin d’année

Félix Tshisekedi doit exiger des comptes sur les six (6) millions USD partis en fumée.

Quand un peuple est réduit à fêter le Nouvel élan au rythme de chinchards, communément appelées « Mpiodi », on peut aisément mesurer le degré de deshumanisation d’une Nation. Promis à coup de fanfare, les «Mpiodi» de la Namibie n’atterriront plus en cette fin d’année dans les assiettes. De toute façon, tous n’étaient pas concernés. Car, seuls les Congolais de la ville de Kinshasa avaient droit au festin. Pour couvrir le désastre, le Gouvernement a vite fait de lancer, depuis la Namibie, une commande expresse de plus de 30.000 cartons de chinchards. C’est ce fameux « Mpiodi » qui est commercialisé dans les circuits classiques des surgelés. Pourtant, près de six (6) millions Usd ont été engagés sur ce poisson chimérique de la Namibie, avant que plus d’un millions USD ne soit encore débloqués pour, juste, soigner les apparences. La République a été flouée. Au Chef de l’Etat d’agir pour la remettre dans ses droits. L’Etat de droit passe aussi par là.

Les chinchards de la Namibie ne seront plus là. Les Congolais pensaient traverser l’année avec les « Mpiodi » des eaux atlantiques de la Namibie, ils doivent désormais revoir tous leurs pronostics.

C’est le plan B qui a été mis en marche par le Gouvernement de la République pour garnir les assiettes des Congolais, en réalité, des seuls Kinois pendant la fête de Nouvel an.

Les Mpiodi (chinchards) de la Namibie n’étaient qu’une arnaque de mauvais goüt, signée le ministre de l’Economie, Jean-Marie Kalumba. Un montage porté par le Premier ministre et tout le Gouvernement de la République.

Il est des choses qu’un Gouvernement ne peut pas suivre avec autant de légèreté. Le Premier ministre Sama Lukonde a démontré à la face du monde qu’il incarne un leadership faible. Un leadership d’une personnalité qui ne peut pas influer sur l’évolution des événements.

Ayant pris des engagements pour six (6) millions de dollars US en vue de la pêche des chinchards sur les eaux namibiennes pendant la période de trêve, le ministre de l’Economie est parvenu à obtenir du Gouvernement le paiement de cette somme, tellement l’offre était alléchante. Plus loin, il est allé jusqu’à vendre au Gouvernement que 27.000 tonnes de poisson qui allaient être pêchées. Le ministre n’a pas expliqué comment la pêche allait se faire puisqu’il faut des bateaux ou des chalutiers pour tirer des eaux 27.000 tonnes de poissons.

Ce n’est pas la pêche à la ligne comme dans les villages de la République Démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de la pêche à une échelle autre que pour des non-professionnels.

En réalité, le ministre n’a donné que moins de garanties sur le moyen de déplacer ce stock important. Pire, sur place, M. Kalumba n’a pas indiqué comme il allait stocker ce stock de « Mpiodi ».

Retour en Namibie

Depuis la Namibie, rien n’était fait pour chercher les poissons dans les profondeurs des eaux. Le ministre est allé plutôt négocier une rallonge qui ne sera, sans doute, pas accordée. Même si des aménagements vont se faire pour des prolongations, il n’est pas certain que des opérateurs économiques locaux, producteurs de chinchards, vont laisser de l’espace aux Congolais pour leur approvisionnement.

L’échec est patent et l’argent du contribuable a été mal utilisé pour un projet sans lendemain, parce que mal conçu par ceux-là mêmes qui ont voulu recréer la roue.

Plan B et responsabilité de Sama

Pour racheter le temps, un plan B a été enclenché à la sauvette afin d’offrir au ministre de l’Economie une fenêtre de sortie, avec lui le Gouvernement Sama Lukonde. De l’argent additionnel est sorti du Trésor public afin de garantir de bonnes fêtes aux Congolais. Le « Mpiodi » qui est actuellement vendu sur les marchés de Kinshasa n’est pas dans le lot de 27.000 tonnes pour lesquels la République a déjà versé six (6) millions de dollars US.

Gérer un peuple, c’est aussi savoir lui dire la vérité. Et la vérité est telle que les chinchards vendus à Kinshasa, présentés comme une commande gouvernementale, a exigé à ce que le Trésor débloque, en plus de six millions USD d’engagement incertain du ministre Kalumba, plus d’un million de dollar US pour faire passer les fêtes.

C’est encore ici qu’apparaît l’absence de coordination et de pilotage de l’action gouvernementale. La responsabilité du Premier ministre Sama est très grande dans la mesure où, s’il s’était investi pour suivre l’évolution de ce dossier, on n’aurait pas enregistré cette arnaque. Le gouvernement l’aurait su à temps et le ministre de l’Economie sanctionné.

Il ne sert à rien de garder un ministre qui a démontré ses limites à ce point. Le « Mpiodi » était pour le peuple. Il ne fallait pas annoncer, puis se rétracter après.

Bref, six millions USD sont partis en fumée. Une somme avec laquelle on pouvait bien penser à la relance de l’industrie nationale de la pêche. Par saupoudrage, on a préféré la jeter par la fenêtre, depuis la Namibie pour des « Mpoidi » que les Congolais ne verront jamais.

Que reste-t-il à faire ? Si non, appeler le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, à agir. Le quinquennat, c’est le sien, et pas à quelqu’un d’autre. En 2023, il sera seul devant le peuple, son électorat, pour rendre compte du mandat qui lui a été accordé. Ni le Premier ministre ni le ministre de l’Economie ne l’assisteront à ce périlleux exercice.

Sur cette affaire de « Mpiodi » de la Namibie, la République a été flouée. Plus de six millions USD ont été injectés dans une affaire sans issue.

Econews