Les ministres Patrick Muyaya et Samuel-Roger Kamba Mulamba ont présenté les dernières avancées dans la lutte contre l’épidémie de monkeypox (mpox) en République Démocratique du Congo, mettant en avant l’enregistrement de près de 1.130 décès et 42.000 cas suspects. Ils ont insisté sur la nécessité d’une réponse structurée et coordonnée pour endiguer cette crise sanitaire alarmante.
Le ministre de la Santé publique a détaillé l’approche adoptée pour gérer l’épidémie, insistant sur l’importance d’une réponse collaborative. « Dès le début de cette initiative, nous avons pris la décision de suivre quotidiennement l’évolution de la situation, en collaboration étroite avec l’Institut national de santé publique», a-t-il affirmé. Des réunions stratégiques hebdomadaires sont organisées avec les partenaires engagés, permettant un échange d’informations régulier et une coordination efficace, aussi bien à l’échelle nationale que régionale.
Face à l’augmentation récente des cas, les autorités ont renforcé les efforts de détection. Des équipes de terrain sont déployées pour identifier tous les cas suspects de monkeypox et exclure d’autres maladies éruptives similaires. Grâce à ces efforts, un taux de complétude de plus de 80 % a été atteint, garantissant une meilleure couverture des cas signalés.
Les statistiques actuelles sont préoccupantes : au cours de la 45e semaine de l’année, plus de 42.000 cas suspects et environ 1.130 décès liés au monkeypox ont été enregistrés. Pour faire face à cette crise, le ministre Kamba a détaillé une riposte multisectorielle reposant sur cinq piliers : la surveillance, le laboratoire, la prise en charge, la prévention des infections et la communication. Cette stratégie est pilotée par l’Institut national de santé publique, avec l’appui de divers partenaires.
« Cette riposte multisectorielle vise à garantir une gestion cohérente et adaptée à l’ampleur de l’épidémie», a expliqué le ministre Kamba. Il a également précisé que la transmission sexuelle du virus a contribué à l’augmentation des cas, nécessitant une vigilance accrue dans les stratégies de prévention et de sensibilisation.
En renforçant ces actions et en collaborant étroitement avec les partenaires locaux et internationaux, le gouvernement espère limiter la propagation de l’épidémie et protéger la population congolaise contre ce virus dangereux.
VACCINATION CIBLEE PAR MANQUE DE DOSES
En République Démocratique du Congo, après les provinces de l’Est du pays, la campagne de vaccination contre la mpox a débuté à Kinshasa, la capitale, le 7 novembre. Toutefois, celle-ci concerne, pour l’instant, uniquement les militaires et les prisonniers, mais pas les enfants qui sont pourtant les plus vulnérables. Les autorités congolaises justifient leur décision par le manque de vaccins disponibles et le fait qu’elles ont voulu d’abord cibler ce qu’elles appellent les «milieux fermés ».
«Les prisons de Kinshasa, ainsi que le camp militaire Kokolo, sont donc les priorités pour la campagne de vaccination contre la mpox, dans la ville de Kinshasa», a déclaré Dieudonné Mwamba, directeur général de l’Institut national de santé publique, l’organisme chargé de coordonner la riposte contre l’épidémie de mpox en RDC.
Celui-ci a justifié cette décision par le nombre insuffisant de doses attribuées à la ville de Kinshasa, la priorité ayant été accordée aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, lors du lancement de la campagne de vaccination. En conséquence, les prisonniers et les militaires ont été priorisés.
«Dans des milieux fermés, la maladie se propage assez rapidement. C’est ainsi qu’au-delà des prisons qui sont des milieux fermés, on a aussi pris en compte dans notre stratégie les camps militaires. C’est pourquoi nous sommes actuellement en train de vacciner aussi au niveau du camp Kokolo », explique Dieudonné Mwamba.
Plus de deux millions de doses du vaccin contre la mpox avaient été promises à la RDC, mais à ce stade, seulement 265.000 doses ont été livrées en septembre par l’Union européenne et les Etats-Unis. Depuis le début de l’année 2024, ce pays a recensé plus de 42.000 cas de mpox et plus de 1.000 décès. L’Agence sanitaire de l’Union africaine, l’Africa CDC, affirme toutefois que la courbe des contaminations a légèrement fléchi ces dernières semaines.
Tighana MASIALA
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