Le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a exprimé un optimisme mesuré quant à la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, lors d’une conférence lundi à l’Institut français des relations internationales (IFRI) de Paris (France).
Face à un parterre de diplomates, chercheurs et décideurs politiques, il a dressé un bilan de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, tout en mettant en avant les récents progrès diplomatiques.
Intervenant sur le thème de la sécurité en Afrique, Muyaya a estimé que la RDC se trouvait désormais à un tournant décisif après trois décennies de conflits récurrents dans sa région orientale. « Aujourd’hui, nous sommes pratiquement au point de sortie avec l’initiative américaine », a-t-il déclaré, faisant référence à la « Déclaration de principes » signée entre Kinshasa et Kigali sous médiation américaine en avril 2025.
Il a, par ailleurs, reconnu la complexité du dossier sécuritaire, marqué par la persistance des groupes armés et des tensions transfrontalières, mais a insisté sur les avancées obtenues : « Nous sommes optimistes, et nous sommes aussi vigilants ! »
Une solution collective
Revenant sur l’accord de Washington, Muyaya a souligné le caractère multipartite des efforts de paix : « Les avancées obtenues sont le fruit d’un effort collectif. » Tout en saluant le rôle des États-Unis, il a rappelé que l’objectif ultime du gouvernement congolais reste «l’instauration d’une paix définitive », sans laquelle aucun développement durable n’est possible.
«Nous travaillons pour une solution qui ramène une paix durable », a-t-il martelé, laissant entendre que les prochains mois seraient cruciaux pour concrétiser cet espoir.
L’intervention du ministre Muyaya est intervenue dans un contexte où la communauté internationale suit avec attention l’évolution de la crise des Grands Lacs. Si l’initiative américaine a permis une relative détente entre la RDC et le Rwanda, les observateurs soulignent que sa mise en œuvre effective constituera le véritable test.
Pour Kinshasa, le défi consiste désormais à transformer ces avancées diplomatiques en stabilité concrète sur le terrain, où des millions de civils continuent de payer le prix d’un conflit qui persiste depuis trop longtemps.
Francis N.
