Dans le Nord-Kivu, aux portes de la ville de Goma, chef-lieu de la province, se trouve le camp des déplacés de Kanyaruchinya où s’entassent des dizaines de milliers de personnes, fuyant les attaques terroristes de M23 dans le territoire de Rutshuru. Les conditions de vie des déplacés sont déplorables et certaines maladies contagieuses comme la rougeole ou le choléra sont apparues. Pris de compassion, dans un élan de solidarité nationale, Delly Sesanga, président du parti politique ENVOL, a délégué dans le Nord-Kivu son secrétaire général, Nzakuna Ndusi Yisedi, pour apporter une assistance en vivres et non vivres aux déplacés de Kanyaruchinya. Un geste salué à juste titre par le président de ce site, Théophile Musekura.
Fuyant les affrontements qui opposent dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) les forces loyalistes aux terroristes de M23, les populations ont afflué vers le camp des déplacés de Kanya-ruchinya, à quelques kilomètres de Goma, chef-lieu de la province. Sur place, les déplacés manquent de tout. Et l’assistance du Gouvernement se fait attendre, alors que le camp s’agrandit au jour le jour.
Pris de compassion, par le souci de participer à l’effort national de mobilisation en faveur du peuple meurtri de Rutshuru, le président du parti politique ENVOL, Delly Sesanga, a délégué dans le Nord-Kivu, Nzakuna Ndusi Yisedi, son secrétaire général, porteur d’un important lot de produits de première nécessité.
C’est le vendredi 18 novembre 2022 que le secrétaire général d’ENVIL est arrivé à Goma, avant d’organiser samedi la descente vers le camp de Kanyaruchinya.
Sur place, le SG d’ENVOL a improvisé un discours pour réconforter les déplacés de guerre. «Nous avons vu vos souffrances. Nous sommes de cœur avec vous », a dit le SG d’ENVOL, profitant de l’occasion pour lancer un appel à la solidarité nationale. «Nous demandons à tout Congolais d’apporter son soutien à nos frères et sœurs condamnés à l’errance au Nord-Kivu», a-t-il déclaré.
Il a, par la même occasion, émis le vœu d’un retour rapide de la paix dans cette province, expliquant le geste posé par le président d’ENVOL « par devoir de solidarité envers ce peuple qui subit les affres de la guerre».
En retour, M. Théophile Musekura, président du site des déplacés de Kanyaruchinya a salué ce « geste d’amour », venu loin de Kinshasa pour soulager leur souffrance.
Profitant de son séjour dans le Nord-Kivu, le SG d’ENVOL a mis le week-end à profit pour visiter les déplacés de guerre disséminés dans d’autres camps.
Plus de 200.000 personnes déplacées
Dans le Nord-Kivu, au moins 188.000 personnes ont fui leur village depuis le 20 octobre dernier et se sont dirigées dans des localités plus calmes du Nord-Kivu, ont indiqué récemment les Nations Unies.
A la suite de cette crise sécuritaire et humanitaire affectant deux territoires du Nord-Kivu, la communauté humanitaire estime qu’environ 237.000 personnes ont besoin d’assistance dans la région, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Mais avec 110.000 personnes déplacées, la majorité des besoins se retrouve dans le territoire de Nyiragongo. Plus de 85.000 ont besoin d’aide dans le territoire de Rutshuru, et environ 42.000 autres déplacés se trouvent dans le territoire de Lubero. En plus, des besoins élevés en nourriture, abris, articles ménagers, en soins de santé
Malgré les restrictions de mouvement, les acteurs humanitaires continuent de fournir une assistance aux nouveaux arrivants, lorsque la sécurité le permet. Les besoins restent élevés dans tous les secteurs, notamment en nourriture, en abris, en articles ménagers, en soins de santé, entre autres.
Selon OCHA, les partenaires humanitaires travaillent à la mise à jour du plan d’intervention pour répondre à ces nouveaux besoins. A ce sujet, l’appel de fonds 2022 de l’ONU de 1,9 milliard USD pour la RDC a reçu 762 millions USD. Selon les Nations Unies, il s’agit d’un déficit de financement de 1,1 milliard USD.
Dans le centre de santé local, l’affluence a explosé depuis deux semaines. Les humanitaires de Médecins sans frontières (MSF) passent parmi les déplacés pour repérer les cas graves ou contagieux. La plupart sont envoyés au centre de santé de Kanyaruchinya, là où l’ONG travaille en partenariat avec les autorités sanitaires congolaises. «On était à une moyenne de 80 consultations par jour avant le nouvel afflux de déplacés. Là, on est au-delà de 250 consultations par jour, c’est presque le triple du chiffre qu’on avait avant», expliquait à RFI Lejuste Lorakwa, coordinateur adjoint de MSF basé à Goma.
Des cas de choléra et de rougeole ont aussi été recensés depuis l’arrivée des déplacés.
Francis M.