Note de conjoncture économique au 24 mai 2024

Au 24 mai, la conjoncture économique reste marquée par une désinflation quoique lente au niveau national tandis qu’au niveau international, on note une reprise stable mais progressive.

En effet, malgré les hausses significatives des taux d’intérêt par les grandes banques centrales pour rétablir la stabilité des prix, l’économie mondiale est demeurée robuste, bien que marquée par des disparités. Ainsi, la croissance mondiale devrait se maintenir à 3,2 % en 2024 et 2025, un rythme similaire à celui de l’année précédente. De plus, il convient de souligner que cette stabilité dissimule une crise de l’endettement, laquelle pose des défis particulièrement complexes pour les économies émergentes et en développement. En ce qui concerne l’inflation, elle devrait régulièrement reculer en 2024 et en 2025. Les pays avancés retrouveront leur niveau cible plus rapidement que les pays émergents et les pays en développement.

Au niveau national, la désinflation reste conforme à la tendance observée dans les pays en développement. Ainsi le rythme hebdomadaire de formation des prix s’est accéléré pour la deuxième semaine consécutive. De plus, sur le marché des changes, la dépréciation du Franc congolais s’est poursuivie tant sur le marché officiel que parallèle au cours de la semaine sous analyse.

I. ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT EXTÉRIEUR

Selon les prévisions du FMI, la croissance mondiale devrait se maintenir à 3,2% en 2024 et 2025, similaire à celle de 2023. Ce rythme de croissance reste modéré par rapport aux tendances historiques. En outre, il est prévu une légère accélération de l’activité économique dans les pays avancés (où la croissance devrait passer de 1,6 % en 2023 à 1,7 % en 2024 et à 1,8 % en 2025) et une légère décélération dans les pays émergents et ceux en développement (4,3 % en 2023 à 4,2 % en 2024 et 2025).

Cependant, malgré une croissance mondiale soutenue, l’endettement des pays, en particulier émergents et en développement, devient particulièrement préoccupant.

En effet, les déficits budgétaires et l’endettement mondial ont augmenté par rapport aux prévisions établies avant la pandémie. La hausse des taux d’intérêt a contribué à alourdir la charge de la dette, tandis que les dépenses liées aux prestations sociales, subventions et transferts monétaires ont augmenté en raison des mesures d’aide prolongées en réponse à la pandémie et aux chocs énergétiques. Il convient de relever que la dette publique mondiale devrait approcher les 99% du PIB d’ici 2029, tirée par la Chine et les États-Unis où la dette publique, compte tenu des politiques actuelles, devrait continuer à croître.

Par conséquent, il est nécessaire que les pays entreprennent un rééquilibrage budgétaire et mettent en place des réformes visant à contenir les pressions sur les dépenses pour garantir la viabilité de la dette et la stabilité financière. Les recettes fiscales doivent également évoluer en parallèle avec les dépenses. Les pays émergents et en développement disposent d’une marge de manoeuvre importante pour accroître leurs recettes fiscales par le biais de réformes fiscales, de l’élargissement de l’assiette fiscale et du renforcement des capacités institutionnelles.

Aussi, il est essentiel d’adopter un cadre budgétaire réaliste et axé sur le risque pour guider le processus de reconstitution de l’espace budgétaire et de réduction de la vulnérabilité de la dette. En outre, face au ralentissement de la croissance en Chine et à ses implications sur le commerce mondial, il est crucial que les pays qui entretiennent des liens commerciaux étroits avec la Chine prennent des mesures budgétaires préventives pour faire face à d’éventuels problèmes financiers à l’avenir.

II. ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT INTÉRIEUR

L’économie congolaise devrait demeurer sur le sentier d’une croissance robuste quoiqu’inférieure à l’année 2023. Cette évolution de l’activité économique est liée à l’effet de base consécutif à l’entrée en production de nouvelles entreprises en 2023.

A la 4ème semaine du mois de mai 2024, sur le marché des biens et services, le taux d’inflation s’est inscrit en hausse pour la deuxième semaine consécutive et ce, après le ralentissement observé à la première et deuxième semaine du mois en cours. S’agissant des finances publiques, au 24 mai 2024, les opérations financières de l’État suivant le tableau produit par la Banque Centrale du Congo affiche un niveau de recettes de 12.387,2 milliards de CDF provenant des régies financières. Les dépenses publiques ont été exécutées à hauteur de 3500,8 milliards de CDF.

Sur le marché des changes, le Franc congolais s’est déprécié à l’indicatif et au parallèle au cours de la semaine sous examen.

Au plan monétaire, il est noté une baisse de l’encours des Bons BCC durant la semaine sous revue. Ce dernier est passé de 182,0 milliards de CDF la semaine précédente à 174,0 milliards, traduisant une injection de la liquidité hebdomadaire de 8,0 milliards de CDF.

2.1. Secteur réel

Au regard de la confiance des chefs d’entreprises quant aux perspectives à court terme, l’économie congolaise devrait demeurer sur le sentier d’une croissance forte. Sur le marché des biens et services, en dépit des fluctuations observées en hebdomadaire, une tendance à la décélération du rythme mensuel de formation des prix intérieurs est aperçue en lien avec les mesures de durcissement de la politique monétaire mises en place par la Banque Centrale du Congo depuis le deuxième semestre de 2023.

2.1.1. Croissance

La croissance du PIB réel s’est située à 8,4 % en 2023 venant de 8,9 % l’année précédente. Cette évolution de l’activité économique résulte du ralentissement de la demande mondiale des produits miniers, dont les cours sont globalement ressortis en baisse.

La croissance des activités extractives s’est établie à 18,2 % en 2023 contre 22,0 % une année plutôt, consolidant la position du secteur porteur de croissance en RDC. Le PIB hors mines s’est fixé à 3,5 % en 2023 venant de 3,1 % l’année d’avant, porté par la branche Bâtiments et Travaux Publics.

L’année 2024, les nouvelles projections tablent sur un taux de croissance économique de 4,7 % contre 5,3 % établies initialement. Dans un contexte de ralentissement des prix intérieurs comparativement à l’année dernière, les activités non extractives seront soutenues notamment par la poursuite de la mise en œuvre du PDL-145T, ainsi que d’une bonne tenue dans les industries manufacturières et le commerce.

Graphique 1. Évolution de la croissance du PIB réel, hors mines et la branche extraction (%)

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Source : Cadrage FMI.

2.1.2. Baromètre de conjoncture

Au mois d’avril 2024, les chefs d’entreprises ont été plus optimistes quant à l’évolution de la conjoncture économique, pour le quatrième mois consécutif. Ce comportement est attesté par le solde global brut de leurs opinions mensuelles qui a atteint 34,1 % contre +33,6 % un mois plus tôt, soit l’amplitude la plus élevée depuis le début de l’année.

Cette évolution est, en grande partie, le reflet du dynamisme de l’Industrie Extractive, en dépit du fléchissement observé dans les autres secteurs.

Graphique 2. Évolution du solde global d’opinions de chefs d’entreprises (%)

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Source : Banque Centrale du Congo.

2.1.3. Marché des biens et services

A la 4ème semaine du mois de mai 2024, le taux d’inflation s’est inscrit en hausse pour la deuxième semaine consécutive et ce après le ralentissement observé à la première et deuxième semaine du mois en cours. En effet, le taux d’inflation s’est établi à 0,477 % venant de 0,301 % une semaine plus tôt, portant l’inflation cumulée à 5,885 % contre 7,626 % à la période correspondante de 2023.

A l’exception des postes « Transport » et « Restaurants et hôtels », dont les variations des indices ont reculé d’une semaine à l’autres, la progression de l’inflation en rythme hebdomadaire est principalement attribuable à la hausse des tous les autres groupes. En termes de contribution à l’inflation, les fonctions de consommation « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » et « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » ont principalement influencé le niveau général des prix avec une contribution à l’indice global de 58,1 % et 11,4 %.

Graphique 3. Évolution du taux d’inflation hebdomadaire 2023-2024

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Source : Banque Centrale du Congo.

En glissement annuel, l’inflation est ressortie à 21,748 %. En annualisée, le taux d’inflation est projeté à 15,210 % contre une cible annuelle fixée à 11,6 %.

Il sied d’indiquer que l’inflation en 2024 continue à être expliquée par les facteurs externes et internes. Néanmoins, au courant de cette semaine, les hausses des prix sont principalement localisées au niveau l’évolution des prix des produits alimentaires dopés une tendance explosive de la hausse des cours des produits alimentaires, en particuliers les produits céréaliers.

2.2. Finances Publiques

Aux cinq premiers mois de l’exercice 2024, la gestion des finances publiques reste marquée par la réalisation des excédents de trésorerie impulsés principalement par les rentrées réalisées lors de l’échéance fiscale du mois d’avril et la rationalisation des dépenses publiques.

Au mois de mai courant, le plan de trésorerie prévisionnel affiche un niveau des recettes de 1.370,9 milliards de CDF et des dépenses évaluées à 2.243,9 milliards.

2.2.1. Exécution des Opérations Financières de l’Etat en 2024 

Au 24 mai 2024, les opérations financières de l’État suivant le tableau produit par la Banque Centrale du Congo affiche un niveau de 12.387,2 milliards de CDF au titre des recettes de l’État provenant des régies financières. Ce résultat devrait s’améliorer davantage avec les paiements attendus au titre du premier acompte provisionnel de l’impôt sur le bénéfice et profit.

S’agissant de contribution, les recettes provenant des impôts directs et indirects (DGI) ont atteint 1.215,7 milliards de CDF, les recettes douanières (DGDA) se sont élevées à 8.837,2 milliards et celles de la parafiscalité (DGRAD) établies à 2.334,2 milliards.

En ce qui concerne les dépenses publiques, elles ont été exécutées à hauteur de 3500,8 milliards de CDF dont 2.197,9 milliards consacrés à la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État.

En cumul annuel, le tableau de suivi de la situation financière de l’État renseigne que les recettes de l’État ont atteint 12.707,2 milliards de CDF. A la période indiquée, les dépenses de l’Etat se sont chiffrées à 10.676,4 milliards de CDF.

2.2.2. Situation des Bons et Obligations du Trésor

Lors de l’adjudication du 21 mai 2024 sur le marché intérieur de la dette, le Trésor a levé 46,10 millions d’USD grâce à l’émission des Obligations du Trésor en dollar américain d’un an et trois mois de maturité. Le taux de couverture a été de 115,25 % pour un montant attendu de 30,0 millions d’USD à un taux d’intérêt de 10 % l’an.

A la date du 28 mai 2024, le Trésor annonce une adjudication des Bons du Trésor en dollar américain d’une valeur de 30,0 millions d’USD de six mois de maturité.

A la même date, le Trésor prévoit une adjudication des Obligations du Trésor en dollar américain pour un montant de 75 millions d’USD, d’un an et six mois de maturité, assorti d’un taux d’intérêt de 10 % l’an.

S’agissant des remboursements des titres échus, il y a lieu de souligner qu’en cumul annuel au 10 mai 2024, le Trésor a déjà remboursé 984,9 milliards de CDF dont 660,2 milliards au titre des Bons du Trésor et 324,7 milliards d’Obligations du Trésor.

2.3. Secteur extérieur

Au cours de la semaine sous analyse, le marché des changes est resté relativement stable dans ses principaux segments. Le niveau des réserves internationales s’est accru, atteignant 3,15 mois d’importations. Les cours des principaux produits de base essentiels à l’économie congolaise ont évolué d’une manière distincte.

2.3.1. Marché des changes, Budget en devises et réserves internationales

Au 24 mai 2024, le Franc congolais s’est légèrement déprécié de 0,40 % à l’indicatif et 0,95 % au parallèle en rythme hebdomadaire. Les taux se sont situés à 2.798,54 CDF le dollar américain à l’indicatif et 2.829,07 CDF au parallèle. En outre, depuis le début de l’année, la monnaie nationale s’est dépréciée de 4,63 % à l’indicatif et au parallèle de 5,03 % par rapport au Dollar américain.

Dans les grandes villes, le taux de change moyen s’est situé à 2.789,43 CDF, soit un taux de dépréciation hebdomadaire de 0,18 %.

Par ailleurs, au 22 mai 2024, l’exécution du budget en devises s’est soldée par un déficit mensuel de 2,7 millions de USD, résultant des recettes de 14,4 millions et des dépenses de 17,1 millions. Ce solde a porté l’excédent cumulé annuel à 918,5 millions de USD.

Les réserves internationales se sont établies à 5.821,70 millions de USD au 23 mai 2024, soit un niveau correspondant à 3,15 mois d’importations des biens et services. Comparativement à la période correspondante de 2023, la Banque Centrale a accumulé près de 1.655 millions de USD.

2.3.2. Évolution des cours des produits de base

Au 23 mai 2024, le cours du pétrole a enregistré un reflux de 3,23 %, se situant à 81,29 USD le baril, sous l’effet de signes de résilience de l’activité économique américaine, laissant entrevoir la poursuite d’une politique monétaire restrictive par la FED. Ces mesures entrainent généralement la demande mondiale de pétrole à la baisse. Rapproché à fin décembre 2023, le prix du pétrole a augmenté de 4,39 % et en glissement annuel de 11,48 %.

Le prix de la tonne du cuivre s’est accru de 1,08 %, en rythme hebdomadaire, se chiffrant 10.418,50 USD la tonne. Il sied d’indiquer que le cours du cuivre a augmenté de plus de 20,0 % en trois mois, expliqué par les inquiétudes croissantes concernant l’insuffisance de l’offre face à la demande spéculative en lien avec la course à l’électrification du parc automobile mondial. Sur les douze derniers mois, ce cours s’est accru de 29,97 %.

Le cours du cobalt s’est situé à 27.476,00 USD la tonne, soit son niveau depuis le début du mois de mai 2024. En rythme annuel, il a baissé de 19,80 %. Le cours de l’or a régressé de 0,95 %, s’établissant à 2.369,67 USD l’Once. Par rapport à ses niveaux de mai et décembre 2023, il a grimpé de 20,01 % et 14,46 %, respectivement.

Les prix du blé et du maïs, sur le marché de Chicago, ont enregistré des hausses respectives de 7,67 % et 3,79 %, se situant à 257,50 USD et 172,76 USD, tirées par des prévisions météorologiques, plutôt défavorables dans les zones de récoltes. Sur les douze derniers mois, bien que le cours du maïs affiche un repli, ceux du blé et du riz affichent une hausse respective de 16,52 % et 6,70 %

2.3.3. Balance des biens

A fin avril 2024, le volume des échanges entre la RDC et le reste du monde a progressé de 21,27 %, en glissement annuel, contre une progression de 12,84 % enregistrée à la période correspondante de 2023.

Par ailleurs, le compte des biens affiche un excédent de 1.388,88 millions de USD contre un déficit de 2.252,32 millions réalisé en avril 2023. Rapproché au PIB, ce solde représente 1,86 % contre 3,17 % une année plus tôt.

2.4. Secteur Monétaire

Au 24 mai 2024, le dispositif instrumental de la politique monétaire demeure inchangé par rapport à fin décembre 2023, à l’exception des modifications imprimées au niveau des fourchettes d’appels d’offre des Bons BCC. Celles-ci continuent à faire preuve de flexibilité au regard de la nécessité d’une modulation optimale de la liquidité.

Il apparait une légère injection de liquidité au niveau des Bons BCC et une hausse du volume des opérations au niveau du marché monétaire.

2.4.1. Comportement des agrégats monétaires

Au 24 mai 2024, la situation monétaire renseigne une croissance hebdomadaire de la monnaie centrale de 3,7 %, pour se situer à 9.219,9 milliards de CDF. Cet accroissement de l’offre de monnaie centrale résulte de la hausse enregistrée par les actifs extérieurs nets de 379,9 milliards de CDF alors que les actifs intérieurs nets ont baissé de 51,1 milliards.

Pour ce qui est des composantes, la hausse de la base monétaire est assignable au niveau des engagements envers les autres dépôts à hauteur de 358,4 milliards de CDF, contrebalancée par une baisse de la circulation fiduciaire de 31,6 milliards.

A contrario, les passifs monétaires au sens large ont enregistré une légère baisse hebdomadaire de 400,0 millions de CDF pour se situer à 38.179,1 milliards de CDF.

Cette situation tient d’une baisse des actifs intérieurs nets de 380,3 milliards de CDF et d’une progression des actifs extérieurs nets de 379,9 milliards.

Au niveau des composantes, la baisse de cet agrégat est principalement attribuable au recul des numéraires hors institutions des dépôts de 31,6 milliards alors que les dépôts transférables ont augmenté de 31,0 milliards.

2.4.2. Marché monétaire

Au cours de la semaine sous analyse, le marché monétaire affiche une hausse du volume de transactions par rapport à la semaine précédente. Il est noté une baisse des souscriptions aux titres de la Banque Centrale, un volume important d’opérations sur le marché en banque plus précisément sur le guichet des facilités permanentes et une absence d’opérations sur le marché interbancaire.

Le guichet des prêts à court terme a enregistré une opération à hauteur de 25,0 milliards de CDF au cours de la semaine sous étude. En cumul mensuel et annuel, il affiche des volumes d’opérations respectivement de 58,2 milliards de CDF et 543,2 milliards. Pour rappel, en 2023, le volume d’opérations y enregistré s’est chiffré à 3.474,0 milliards, soit une moyenne mensuelle de 289,5 milliards de CDF.

De même, le guichet des facilités permanentes a enregistré un volume d’opération hebdomadaire de 612,0 milliards de CDF. En cumul mensuel et annuel, ce guichet renseigne des volumes d’opérations respectivement de 1.145,0 milliards et 4.705,0 milliards de CDF en 2024. L’année précédente, elle avait enregistré un volume d’opérations exceptionnel de 21.569,7 milliards de CDF.

Le marché interbancaire n’a enregistré aucune transaction au cours de la semaine. En cumul mensuel et annuel, le volume d’opérations y enregistré s’est situé respectivement à 17,0 milliards de CDF et 191,0 milliards.

Toutefois, les taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets se sont situés entre 25,0 % sur le marché interbancaire et des prêts à court terme et à 26,0 % sur celui des facilités permanentes.

Graphique 4. Évolution mensuelle du marché monétaire (En milliards de CDF)

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Source : Banque Centrale du Congo.

2.4.3. Évolution de la position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales en compte courant à la BCC

Au 24 mai 2024, les avoirs des banques commerciales en monnaie nationale en compte courant à la Banque Centrale du Congo ont enregistré une hausse hebdomadaire de 378,3 milliards de CDF pour se situer à 3.323,4 milliards. La réserve obligatoire en monnaie nationale notifiée étant de 2.401,8 milliards de CDF, il se dégage une position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales de 921,5 milliards de CDF contre un niveau de 543,2 milliards une semaine auparavant. En moyenne journalière, la position nette des banques s’est située à 621,3 milliards de CDF contre 628,4 milliards la semaine passée.

Par ailleurs, la réserve obligatoire en devises se situe à 1.079,4 milliards de CDF.

Graphique 5. Évolution de la position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales en compte courant à la BCC (En milliards de CDF)

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Source : Banque Centrale du Congo.

2.4.4. Dynamisme de l’activité bancaire

A fin avril 2024, les dépôts de la clientèle, dans le bilan consolidé du secteur bancaire, se sont situés à 12.209,9 millions de USD, traduisant une baisse mensuelle de 1,43 %. La structure de dépôts a été principalement dominée par les dépôts des ménages, des entreprises privées et ceux des entreprises publiques qui ont représenté respectivement 34,3 % ; 30,9 % et 12,0 % du total, suivis de ceux des petites et moyennes entreprises, des ISBLM et de l’Administration publique. En 2023, les dépôts de la clientèle se sont accrus de 4,0 % pour s’établir à 12.031,4 millions de USD à fin décembre 2023.

De même, les crédits bruts affichent une croissance mensuelle de 2,4 %, s’établissant à 7.712,2 millions de USD contre un niveau de 7.530,7 millions à fin mars 2023. Cette situation résulte principalement des crédits octroyés aux entreprises privées, ménages et aux petites et moyennes entreprises. Quant à la ventilation par monnaie, les crédits restent dominés par ceux en devises. En 2023, les crédits bruts avaient enregistré une croissance annuelle de 28,9 %, se situant à 7.278,7 millions de USD à fin décembre.

2.4.5. Évolution de l’émission monétaire

Au 24 mai 2024, l’émission monétaire nette cumulée s’est établie à 287,7 milliards de CDF, tenant d’une mise en circulation des billets de 595,4 milliards et des destructions de 307,6 milliards de CDF. Les billets recyclés se sont établis à 2.060,2 milliards dont 70,0 % en provinces.

2.5. Etat des instruments de la politique monétaire

2.5.1. Le taux directeur

Le taux directeur est resté inchangé à 25 % l’an depuis la date du 08 août 2023. Ce dernier réajustement avait permis de relever l’attractivité des bons BCC à l’effet de permettre des arbitrages judicieux avec d’autres actifs notamment les devises.

A ce jour, il est resté réel positif à raison de 3,6 points par rapport à l’inflation en glissement annuel et 10,4 points comparativement à l’inflation annualisée.

Ce statut lui permet de soutenir les ventes des bons BCC, de lutter efficacement contre l’inflation et d’accompagner les anticipations anti-inflationnistes.

2.5.2. Les coefficients de la réserve obligatoire

En date du 19 juin 2023, le Comité de Politique Monétaire avait décidé de l’augmentation du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale, passant de 0,0 % à 10,0 %. Les niveaux des autres coefficients de la réserve obligatoire ont été maintenus inchangés par rapport à leurs niveaux de 2022, à savoir : 0,0 % pour les dépôts en monnaie nationale à terme, 13,0 % et 12,0 % respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères. Au 16 mai 2024, la réserve obligatoire en CDF s’est situé à de 2.401,9 milliards de CDF contre un niveau de 2.454,7 milliards de CDF à fin décembre 2023, traduisant une injection annuelle de la liquidité de 52,8 milliards de CDF.

2.5.3. Les fourchettes d’appels d’offres des bons BCC

La semaine sous analyse a été marquée par une injection de la liquidité traduite par une légère baisse de l’encours des Bons BCC. En effet, la Banque Centrale a lancé un appel d’offres le 22 mai 2024, situant les bornes supérieures des fourchettes à : 150,0 milliards de CDF sur le Bon BCC à 7 jours, 50,0 milliards sur le Bon BCC à 28 jours et 20,0 milliards sur le Bon BCC à 84 jours. Lors de la séance d’adjudication, les souscriptions reçues et retenues n’ont porté que pour les maturités de 7 jours et 28 jours, à hauteur respectivement de 116,0 milliards de CDF et de 5,0 milliards.

Tableau 2. Résultats de la séance d’adjudication du mardi 15 mai 2024

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Source : Banque Centrale du Congo.

Ainsi, l’encours des Bons BCC est passé de 182,0 milliards de CDF la semaine précédente à 174,0 milliards, traduisant une injection de la liquidité hebdomadaire de 8,0 milliards de CDF. Cet encours est réparti de la manière suivante : 116,0 milliards de CDF pour la maturité à 7 jours, 33,0 milliards pour celle à 28 jours et 25,0 milliards pour celle à 84 jours. Au 24 mai 2024, les charges des Bons BCC ont atteint 19.872,25 millions de CDF.

Graphique 6. Évolution de l’encours des Bons BCC (en milliards de CDF)

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Source : Banque Centrale du Congo.