Bras droit de Moïse Katumbi Chapwe, candidat malheureux à la présidentielle du 20 décembre 2023, le prisonnier Salomon Idi Kalonda, dit SK Della, devra encore passer des jours à la prison militaire de Ndolo, sa nouvelle demande de liberté provisoire ayant été rejetée mardi par la Cour militaire de garnison de Kinshasa.
A la demande de ses avocats d’obtenir une liberté provisoire pour permettre à leur client, malade, d’aller se faire soigner à l’étranger, la Cour y a réservé une fin de non-recevoir, condamnant ce proche de Katumbi à une incarcération qui devait se prolonger, malgré toutes les preuves et attestations médicales brandies devant la Cour.
Présenté souffrant par ses avocats, le prisonnier a cependant réçu l’autorisation de se faire soigner dans un Centre hospitalier, avec interdiction de sortir de la ville de Kinshasa.
Près de trois mois après son arrestation, c’est le 17 août 2023 que le conseiller spécial de Katumbi s’était retrouvé pour la première fois devant les juges de la Cour militaire de Kinshasa-Gombe.
Depuis lors, il croupit à prison militaire de Ndolo. Au terme des élections générales du 20 décembre 2023, il a été élu député provincial dans la ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema dont il est originaire.
Le 30 mai 2023, alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Lubumbashi, Salomon Idi Kalonda avait été arrêté sur le tarmac de l’aéroport international de Kinshasa en présence de son patron, l’opposant Moïse Katumbi. Il sera détenu dans les locaux des services de renseignement militaire jusqu’à son incarcération, le 10 juin, à la prison militaire de Ndolo où s’était ouvert trois mois plus tard son procès.
Conseiller spécial de Moïse Katumbi, Salomon Idi Kalonda est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État ainsi que de collusion avec des responsables rwandais et des cadres de la rébellion du M23 pour renverser le président Félix Tshisekedi «au profit d’un ressortissant de la région du Katanga». Il est aussi poursuivi pour avoir incité «des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, détention illégale d’armes et de munitions de guerre».
Son parti politique, Ensemble pour la République, continue à rejeter toutes les accusations portées sur ce proche de Moïse Katumbi et accuse plutôt le pouvoir de Kinshasa d’envenimer le climat politique.
En conférence de presse, en juin 2023 à Lubumbashi, SG d’Ensemble pour la République, Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti, n’avait pas été tendre vis-à-vis du régime de Félix Tshisekedi.
Pour Dieudonné Bolenge-tenge, dans l’arrestation de Salomon SK Della, il s’agit là des manœuvres des services de renseignement, car Moïse Katumbi n’a jamais eu l’intention de renverser le pouvoir par les armes. Dieudonné Bolenge-tenge l’a dit ce mardi au cours d’une conférence de presse tenue à Lubumbashi.
«Chaque fois qu’il a été question de piéger l’opposition politique, les services de renseignement ont toujours choisi,entre autres méthodes, de faire passer une arme dans l’entourage de personnes que l’on voudrait incriminer. Pour combattre le régime du président Joseph Kabila, nous avons été dans une sorte de rupture officielle avec ce régime en septembre 2015 et nous avons combattu jusqu’aux élections de décembre 2018, sans être tentés de prendre des armes», avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, ce bras de droit de Moïse Katumbi devrait encore passer des jours en prison, étant également mis dans l’impossibilité de rejoindre Kindu pour siéger à l’Assemblée provinciale du Maniema.
Francis N.