Objectif Palais de la nation. Depuis Kindu, Matata Ponyo lance son programme à la présidentielle : «Renouer avec notre destin de grandeur!»

Malgré la fougue judiciaire qui s’abat sur lui dans une affaire Bukanga-Lonzo, montée de toutes pièces pour le disqualifier politiquement, le sénateur Matata Ponyo Mapon reste débout et prêt à se lancer dans la course présidentielle de décembre prochain. Il est le premier candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023 à avoir déjà monté un programme, chiffres et chronogrammes à l’appui. Pour le présenter au grand public, il a choisi sa ville natale de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, qui l’a élu député national et sénateur en 2018. Le lieu choisi est tout aussi symbolique : l’Université technologique Mapon. Le mercredi 2 août 2023, c’est donc un Matata, confiant et très sûr de lui, qui s’est présenté devant un public sélect pour délivrer les grands axes de son «programme du candidat président» à l’intitulé tout aussi évocateur : «Renouer avec notre destin de grandeur!».
C’est à partir de son Kindu natal, chef-lieu de la province du Maniema, que le sénateur Matata Ponyo Mapon, leader du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023, a décidé de présenter, le mercredi 2 août 2023, son «programme du candidat président ».
Pourquoi avoir choisi Kindu et non Kinshasa ? Matata répond : «Je suis en vacances parlementaires et Kindu, c’est mon fief électoral. Je leur ai donné la primeur de ce programme pour changer le Congo».
Des ambitions, Matata en a en grand nombre. C’est ce qui explique le titre novateur de son programme : «Renouer avec notre destin de grandeur !».
Comment y arriver ? Matata pense avoir trouvé la clé pour ouvrir la voie à l’émergence de la République Démocratique du Congo.
«Mon ambition de briguer la Présidence est ancrée dans une conviction profonde, celle d’éveiller dans mes concitoyens un sentiment de confiance renouvelée en leur potentiel», a-t-il dit. Pour incarner cet élan d’un Congo fort, il propose un contrat social basé sur les droits, les devoirs et les responsabilités.
En tant que futur président de la République, dit-il, «mon rôle ne sera pas d’être omniprésent, mais il me reviendra de vous faire confiance, de faire confiance à vos compétences et de garantir le respect et le bon fonctionnement des institutions, suivant les prescrits de notre loi fondamentale, grâce à un leadership et une gouvernance de qualité ».
A lui de s’interroger : «Où est passé notre rêve d’indépendance? Où en sommes-nous ? ».
Il pense avoir trouvé la clé au travers de ce programme qu’il offre à la République. « Il y a nécessité que la RDC se réveille et notre programme veut justement réveiller ce géant qui s’en- dort », lance-t-il.
Il est convaincu d’une chose : «Pour retrouver le chemin de l’émergence, il faut des réformes et plus de réformes».
Pour concrétiser ce rêve, le candidat Matata a bâti son programme sur quatre priorités, à savoir : «La défense nationale, la paix et la sécurité intérieur comme urgence absolue; Un Plan d’urgence infrastructurelle pour l’investissement et la croissance; Renouer avec le destin industriel de la RDC; Réformer et bâtir un Etat stratège pour le bien-être des Congolais».

Susciter le «rêve congolais»
Bref, il s’inscrit sur le schéma de créer «le rêve congolais». Aussi, se propose-t-il de mettre tout en œuvre pour que la RDC atteigne en cinq ans le rang des pays à revenu intermédiaire. «C’est possible et faisable», admet-il.
«Le pacte social que je propose n’est pas simplement une vision idéaliste. C’est une promesse ferme, un engagement solennel qui trouve ses fondements dans mes expériences précédentes aussi bien, en tant que directeur général du Bceco, ministre des Finances et Premier ministre, que dans les convictions qui ont toujours caractérisé mes actions. Ce pacte est donc l’écho de notre détermination à faire émerger un Congo fort, résilient et prospère. Il est l’expression de notre volonté de transformer les défis en opportunités, de notre ambition de développer notre économie, mais surtout de notre espoir de créer une société où chaque citoyen participe à la croissance économique et en récolte les fruits», promet-il
Parce que la meilleure redistribution du revenu procède d’une croissance forte et résiliente, Matata se fixe le cap d’aligner une croissance économique à deux chiffres au bout de son mandat, soit 14,6%, couplée à une pression fiscale moyenne de 18,6% et un budget de l’Etat annuel d’une moyenne de 18,2 milliards US, tout en se fixant l’ambition d’atteindre 1,2 millions d’emplois par an à créer sur le territoire national.
«Ces chiffres sont de minima», a-t-il fait observer, convaincu qu’il est en mesure d’aller au-delà si la machine des réformes se met en même-temps en place. Ce qu’il pense faire au bout de cinq ans de son mandat présidentiel.
Et certains lui rétorquent qu’on ne mange pas la croissance économique, encore moins la stabilité du cadre macro-économique, Matata réplique : «Chaque pourcentage de croissance, chaque dollar de PIB, chaque point de pression fiscale traduisent notre détermination à améliorer le quotidien de chaque Congolais».
A tout prendre, il est d’avis que le programme qu’il propose aux Congolais est «une vision fondée sur l’urgence absolue de ramener la RDC sur le chemin de l’émergence». Et d’ajouter : «Nous voulons faire de cet État un État normal ».
A ceux qui redoutent de sa capacité à remettre la République Démocratique du Congo sur les rails, Matata rassure : «On ne peut remettre un pays sur le chemin de l’émergence sans garantie la transparence dans la gestion des fonds publics ». Cet engagement ferme est inscrit dans son programme présidentiel.
Comment créer les conditions de croissance tant qu’il y aura l’instabilité dans la partie Est du pays ? Loin de négliger la nécessité d’impliquer les voisins immédiats de la RDC à une paix durable dans la région, Matata pense que «le seul moyen d’avoir la paix est d’avoir une bonne armée, une bonne police et des services de renseignement efficaces».
Il justifie dès lors le choix d’avoir inscrit la défense nationale, la paix et la sécurité intérieure comme «priorité absolue» de son programme.
Il sait néanmoins qu’il ne pourra pas réaliser ce «rêve congolais» seul. Il aura besoin des gens et des alliances pour l’accompagner sur le chemin de la Présidence de la République. Il n’exclut donc pas cette hypothèse. «Nous ne fermons pas la porte aux alliances. Au moment opportun, on devra se décider. Pour l’instant, je vous propose ce programme pour renouer avec notre destin de grandeur», a-t-il tenu à préciser.
Que dire de plus ? Candidat président de la République, Matata ne s’en cache pas. Depuis Kindu, il a présenté le programme qui va porter sa candidature à la présidentielle de décembre prochain.
Fort de son passé élogieux de ministre des Finances et de Premier ministre, Matata est convaincu d’être l’homme de la situation pour redonner la grandeur à la RDC.
Il y croit et il se donne les moyens d’atteindre cet objectif.
Il résume son sermon en ces termes : «Avec une stratégie claire, une volonté sans faille et le soutien de l’ensemble du peuple, je suis convaincu que nous pouvons faire de la RDC une nation fière, digne, dynamique et résiliente ».

Econews

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