Octroi de la nouvelle carte d’identité : du rêve à la réalité !

Il l’a dit, il l’a fait. Pour les derniers instants de son mandat, le Président Félix Tshisekedi n’a pas dérogé à la règle en concrétisant sa vieille promesse de doter le peuple congolais d’une carte d’identité sécurisé. Vendredi 15 décembre, devant la presse conviée au traditionnel briefing, le porte-parole du Gouvernement a lancé, aux côtés du Directeur général de l’ONIP et du directeur Afrique de la firme « IDEMIA », le processus d’octroi de la carte d’identité.

Le gouvernement congolais, par le biais de l’Office National de l’Identification de la Population (ONIP), entreprend un projet d’envergure en lançant une vaste opération d’octroi de la carte d’identité, marquant ainsi une demi-décennie depuis l’émission des anciennes cartes sous le régime du président Joseph-Désiré Mobutu.

Bien que cette initiative soit accueillie comme une avancée significative, elle se voit confrontée à des défis considérables en raison de la complexité démographique du pays. Stanislas Kenza, directeur général de l’ONIP, a confirmé cette nouvelle lors d’un briefing conjoint avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, et le directeur Afrique de la firme internationale «IDEMIA», Cedrick Huet, le vendredi 15 décembre dernier.

En mettant l’accent sur l’identification initiale des personnalités publiques à Kinshasa, l’ONIP ambitionne de relever ces défis, tout en promettant une distribution accessible à l’ensemble de la population congolaise.

Plus de 50 ans de passage à vide

Depuis près d’un demi-siècle, les Congolais n’ont pas bénéficié d’une carte d’identité. Pour concrétiser sa promesse,  le gouvernement congolais se lance dans la constitution du fichier général de la population en octroyant en même temps la carte d’identité à la population.

Lors d’un point de presse le vendredi 15 décembre 2023, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, accompagné du directeur général de l’ONIP, Stanislas Kenza Lukengu, et du directeur Afrique de «IDEMIA», Cedrick Huet, a annoncé le lancement de l’opération d’octroi de la carte d’identité à tous les Congolais.

Bien qu’ayant hérité des données de la population collectées par la CENI, le défi reste de taille. L’ONIP est censé faire un nettoyage systématique de cet ancien fichier. Il lui faudra du temps, de la volonté, de l’expertise et des moyens techniques adéquats.

L’octroi de la carte est gratuit. A cette occasion, le directeur de l’ONIP a souligné la nécessité de suivre une procédure établie. Les demandeurs doivent se munir d’une pièce d’identité officielle ; de la carte d’électeur, du permis de conduire ou du passeport. En l’absence de ces documents, ils sont contraints de se présenter avec trois témoins pour attester de leur nationalité congolaise, comme l’a toujours fait la CENI.

L’ONIP s’engage à placer des postes dans les communes et les bureaux de quartier pour faciliter l’accès à ce service pour l’ensemble de la population congolaise.

Aspect sécuritaire de la carte

Pour sa part, Cédric Huet, directeur Afrique de la firme internationale «IDEMIA», responsable de la conception du système technologique, a souligné la qualité exceptionnelle de la carte d’identité.

Fabriquée à base de polycarbonate, un matériau plastique testé et expérimenté depuis les années 50, elle promet de résister aux conditions les plus extrêmes. Ce processus contribuera également à combler le vide laissé par le dysfonctionnement du service de l’état civil depuis le dernier recensement de la population en 1984, renforçant ainsi l’infrastructure d’identification de la République Démocratique du Congo.

La carte est dotée d’une photo imprimée en couleur, gravée dans la masse, la rendant infalsifiable. La pièce est également munie d’un QR code et d’une puce, renforçant ainsi sa sécurité.

Le porte-parole du gouvernement quand à lui, a exprime le souci du chef de l’État d’octroyer une véritable pièce d’identité sécurisée aux Congolais après près de 40 ans. Sur place, Patrick Muyaya a présenté sa propre carte d’identité, marquant ainsi la concrétisation de ce processus qui avait été lancé officiellement le 30 juin 2023.

14 éléments qui garantissent la sécurité de la nouvelle carte d’identité

Pour garantir la sécurité optimale, la nouvelle carte d’identité est couverte des symboles nationaux intégrés tels que le léopard, le drapeau et l’étoile. L’originalité de la carte biométrique contient 14 étapes pour sa sécurisation, à savoir :

le portrait couleur intégré dans la carte en polycarbonate sécurisé grâce à la technologie de gravure «laser Lasink»;

  1. Un portrait secondaire du détenteur de la carte apparaît sous forme d’image fantôme;
  2. une impression offset «arc-en-ciel » applique un dégradé de couleurs sur toute la largeur de la carte;
  3. les lettres Congo apparaissent sous forme de motifs numismatiques;
  4. le léopard et la colline sur laquelle il est juché sont composés de motifs en impression duplex;
  5. le texte République Démocratique du Congo apparaît en micro textes;
  6. les lettres Congo et les étoiles sont relevées sous forme lumière ultraviolette avec une fluorescence «arc-en-ciel» jaune-bleu-jaune;
  7. la carte est biométrique et contient une puce sans contact qui permet, entre autres, l’authentification du porteur. La puce, le système d’exploitation et l’applet sont conformes à la norme OACI.
  8. un QG code personnalisé et crypté, imprimé au dos de la carte pour un contrôle efficace et moderne;
  9. une machine Readable zonde «MRZ» permet une lecture optique et rapide de la carte;
  10. OVI ou encore optiquement variable où le léopard passe su vert au magenta quand on incline la carte;
  11. Les lettres Congo apparaissent sous forme de motifs numismatiques;
  12. Les lettres Congo et les étoiles sont relevées sous lumière ultraviolette avec une fluorescence «arc-en-ciel»;
  13. La date de délivrance est gravée en relief au laser permettant une vérification tactile.
  14. La date de délivrance est gravée en relief au laser permettant une vérification tactile.

Tighana Masiala