L’interpellation, suivie de l’arrestation de François Beya, conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, reste toujours entourée d’un grand mystère. Si lundi dans la ville, des bribes d’informations, sans doute distillées pour dérouter l’attention de l’opinion, ont fait état d’une série d’arrestations à différents échelons de l’Etat, personne ne sait décliner, avec exactitude, l’identité des personnes interpellées. Vingt jours après son interpellation par les services de renseignements, François Beya demeure énigmatique, tout autant que lorsqu’il exerçait comme super flic dans le précarré du Président de la République. Voilà une fenêtre qui alimente de la plus belle manière les spéculations.
Dans quel état de santé se trouve François Beya, après une vingtaine de jour de détention? Est-il suivi par son médecin, lui qui, au moment de son arrestation, avait quitté son domicile avec des aiguilles d’une perfusion arrachée pratiquement.
« Fantomas », son nom de code dans les services, était malade au moment de son interpellation. Ce n’est pas un secret. D’évidence, la réponse à la question de savoir où se trouverait le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité François Beya n’a pas sa raison d’être. Il serait détenu dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR), selon les sources officielles. Mais, cela n’est pas suffisant, lorsqu’on sait que le délai de détention est régi par des règles strictes.
Après autant de jours, il est légalement indiqué que le dossier soit transféré à un juge ou que la relaxation puisse être décidée. A ce jour, l’autre grande muette qui n’a pas vocation de crier sur tous les toits ce qu’elle fait, l’ANR donc, ne dit rien sur ce qui se passe. Par contre, on sait seulement que des « indices suffisamment sérieux » existent contre le conseiller spécial François Beya. La nature de ces indices porte sur la « déstabilisation des institutions », à en croire la version officielle contenue dans le dernier communiqué de la Présidence de la République
François Beya serait-il dans un centre hospitalier pour recevoir des soins appropriés? Serait-il transféré vers un autre lieu depuis que des arrestations supposées des militaires auraient été opérées. Serait-il désormais pris en charge par un autre service que l’ANR, bien que les infractions pour lesquelles il est en détention dépendent des renseignements civils ?
Autant de questions que se posent des gens dans des salons huppés de Kinshasa.
Des arrestations invérifiables
Aussi curieux que cela puisse paraître, la toile a été inondée lundi par une information faisant état de l’arrestation de plus d’une dizaine de personnalités militaires et civiles, notamment au sein de la Garde républicaine. L’ANR, étant silencieuse par sa nature, il était quasiment impossible de vérifier ces arrestations dans la mesure où aucun nom n’avait été cité par ces médias et internautes.
Qui avait donc intérêt à occuper l’opinion avec des révélations de cette nature alors que concrètement rien de concret ne s’est produit ?
Toutes ces questions laissent croire que l’affaire François Beya est encore loin de se clôturer. Pour autant, après 20 jours, il faut que l’Etat de droit prenne le dessus sur les autres considérations qui vont souvent dans le sens de ne pas conforter cette politique du Chef de l’Etat.
L’énigme François Beya reste donc entière.
Econews