Ça brûle dans le Grand Bandundu. Ce qui n’était qu’un apparent conflit intertribal entre les peuples Yaka et Teke dans la province du Maï-ndombe, s’étend de plus en plus sur l’ensemble de l’espace Bandundu.
Si les provinces du Kwilu et du Kwango n’ont été impactées par les tristes événements de Maï-ndombe par un afflux massif de déplacés, on dénombre depuis quelque temps des tueries et des massacres pareils à ceux commis dans le Maï-ndombe. Et le modus operandi est pratiquement le même. Les assaillants s’attaquent aux symboles de l’autorité coutumière avant de massacrer de paisibles population, avant d’incendier des villages entiers.
Jamais, les provinces de l’Ouest n’ont connu pareilles atrocités. On se croirait dans l’Est de la République, une zone sensible qui vit dans l’insécurité permanente depuis une vingtaine d’années.
Dans la province du Kwilu, les alertes se succèdent, faisant état d’une situation humanitaire alarmante dans la cité de Fatundu, chef-lieu du secteur de Wamba, dans le territoire de Bagata, province du Kwilu. Des centaines de déplacés ont envahi la cité en provenance de Bukusu, une cinquantaine de kilomètre plus à l’Est, dont le chef de localité a été décapité par des gens non autrement identifiés. Les habitants sont en débandade. Certains se sont réfugiés dans la forêt, rapporte-t-on. Une panique généralisée gagne toute la contrée.
Pendant ce temps à Kinshasa, on semble minimiser ce qui se passe à quelques kilomètres. Sur les antennes de RFI et France 24, le Chef de l’Etat a fait part, sans en dire plus, d’une «main noire », qui serait derrière les troubles de Mai-Ndombe.
Vendredi en Conseil des ministres, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, visiblement dépassé par l’ampleur des évènements, a, au-delà de la situation plus que jamais précaire dans la province du Maï-Ndombe, signalé qu’un conflit foncier oppose les Baboma, les Sakata et les Dia dans le territoire de Kutu. Il a rassuré, sans autre précision, que cette situation est suivie de près par le Gouvernement pour éviter la répétition de ce qui se passe à Kwamouth.
A tout prendre, aucune province du Grand Bandundu n’est épargnée. L’onde de choc de Maï-ndombe s’est finalement propagée dans le Grand Bandundu. C’est Kinshasa qui se trouverait maintenant dans le viseur, à partir de la commune de Maluku, frontalière au Grand Bandundu.
Rien ne doit être minimisé. Kinshasa court un grand danger. C’est le moment de mobiliser tous les services de défense et de sécurité pour éviter à ce que ce virus, parti de Mai-Ndombe, ne se propage à Kinshasa. Il y a urgence !
Econews