Parlement : pas une session routinière

La session parlementaire qui s’ouvre ce 16 lundi septembre (le 15 du mois étant tombé un dimanche) est essentiellement budgétaire. De ce côté, aucune surprise n’est à attendre. Le projet de loi de Finances élaboré par le gouvernement à hauteur de 17 milliard de dollars US environ devrait passer comme une lettre à la poste. Dans une Assemblée nationale où l’opposition a été réduite à sa portion congrue, les débats seront de pure forme, chaque député national utilisant comme de coutume la tribune pour plaider à grand bruit la cause de son terroir ancestral délaissé, abandonné à «son triste sort » !

La session budgétaire n’exonère cependant pas les élus de procéder par motions pour mettre sur le tapis des matières qui viendraient mettre un peu de sel dans les discussions généralement soporifiques. Il n’est pas exclu par exemple que l’opposition soulève la controverse autour de « la tentative d’évasion » à la prison centrale de Makala et ses dizaines de morts dont les chiffres fournis par le gouvernement prêteraient à controverse.

Puis l’immanquable contrôle parlementaire sur lequel le président de la chambre haute Vital Kamerhe avait promis de se monter intraitable. Un bémol quand même : il devra inviter ses collègues députés à ne pas jeter en pâture l’honneur et la dignité de « respectables » pères de famille qui se seraient montrés indélicats et incapables de réfréner leurs instincts de kleptocrates et ce, en dépit de la désapprobatrice clameur populaire.

Puis viendra la bataille homérique portant sur les nominations dans les entreprises du Portefeuille rachitique de l’Etat Une lutte féroce est annoncée entre l’ombrageuse UDPS, parti présidentiel, et ses partenaires qui n’entendent pas lâcher le morceau pour avoir été floués lors de la constitution du gouvernement Suminwa.

Un gouvernement qu’il va falloir évaluer, étant entendu que ce dernier vient de consommer son premier trimestre, et où l’essentiel de ses membres était constamment en provinces pour palper du doigt les réalités de leurs secteurs. D’autres ne manqueront pas de justifier leurs insuffisances par le fait qu’ils étaient continuellement dans les valises du Président de la République au cours de ses nombreux voyages à l’étranger.

Il n’empêche que l’éventualité de la mise en place d’une équipe Suminwa II semble inéluctable et gare aux mauvais élèves qui peuplent en majorité le premier gouvernement du Congo-Zaïre dirigé par une distinguée grande dame.

Mwin Murub Fel