En 2022, le Gouvernement a réalisé à fin septembre les assignations prévues en recettes dans le budget de l’Etat. Vendredi en Conseil des ministres, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a fait part de cette prouesse, rendue possible, selon lui, grâce à la forte implication de l’IGF (Inspection générale des finances) et au nouveau management de la Direction générale des impôts (DGI).
Atteindre les assignations bien avant la clôture de l’exercice budgétaire, la RDC ne l’a jamais fait. Pourtant en 2022, le Gouvernement a réalisé l’exploit de boucler les assignations fixées dans la loi des finances 2022 à fin septembre 2022, soit trois mois avant la clôture de l’exercice. Le Président de la République a apprécié cette prouesse.
Appréciant à juste titre les performances considérables enregistrées cette année en matière de mobilisation des recettes publiques, le Président de la République a félicité toutes les structures directement impliquées dans ces résultats des Régies financières, avec une mention spéciale à la Direction Générale des Impôts (DGI) et à l’Inspection Générale des Finances (IGF).
Ces performances sans appel, a-t-il rappelé, sont le résultat des dispositifs mis en place par le Gouvernement pour rapprocher la collecte annuelle de recettes publiques de son potentiel fiscal estimé actuellement à près de 20 milliards de dollars américains.
Même si la pression fiscale n’est pas encore optimale au regard des standards internationaux, elle se rapproche de plus en plus de la moyenne africaine de 15 à 16%. Le Gouvernement devra donc dépasser cette moyenne et atteindre rapidement au moins 20%, en élargissant l’assiette fiscale et en digitalisant la Taxe sur la valeur ajoutée.
Le Président de la République reste convaincu que ces performances constituent une opportunité pour le Gouvernement de concrétiser les actions socio-économiques de son programme. Cela devrait se traduire logiquement par : « un accroissement des dépenses infra-structurelles et sociales au profit de la population avec une emphase sur les infrastructures de transport et celles de production et de distribution d’énergie ; une exécution des dépenses basées sur une planification et une programmation qui assurent une traçabilité et une transparence reflétées dans la comptabilité publique ».
Le Premier ministre, le ministre d’État, ministre du Budget et le ministre des Finances ont été ainsi chargés de profiter de cette opportunité pour décanter de nombreux projets d’investissements dans la construction des infrastructures structurantes, pour le développement humain et la relance des entreprises publiques, qui souffriraient encore de manque de financement.
Le Président de la République a fait allusion notamment à la construction du barrage du Grand Katende, au chemin de fer Kinshasa-Matadi, à la réhabilitation des Groupes G24 et G25 du barrage d’Inga, à l’asphaltage de la route Kananga – Kalamba- Mbuji, à l’aménagement des Zones économiques spéciales. Les ministres sectoriels impliqués ont été ainsi conviés à s’inscrire dans une logique des actions gouvernementales coordonnées lors des engagements des crédits budgétaires alloués, pour soutenir cet élan de croissance économique et faire ressentir leurs effets sur le quotidien de la population congolaise.
Situation économique « relativement stable »
Invité à prendre la parole, le vice-gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) a présenté au Conseil des ministres la conjoncture économique du pays. En effet, la situation macroéconomique de la RDC est restée relativement stable, traduisant les efforts de la conjonction des actions des autorités tant budgétaires que monétaires.
Les estimations, sur base des réalisations de production à fin mars 2022, renseignent une croissance de 7,1% attendue en 2022 contre 6,2% une année plus tôt. Cette croissance est expliquée, principalement par la bonne performance des branches « Extraction» et «Transports et Télécommunication», d’une part, et le bon comportement de la dépense publique tant de consommation que d’investissement, d’autre part. La croissance du PIB hors mines se situerait à 4,7% en 2022 contre 4,5% en 2021.
Au cours de la première semaine du mois d’octobre, le taux d’inflation hebdomadaire s’est situé à 0,24% contre 0,27% une semaine plus tôt, soit un taux d’inflation en cumul annuel de 9,9% contre un objectif de 11% fin 2022.
Le vice-gouverneur de la BCC a aussi signalé qu’au cours de la semaine sous analyse, le marché de change a été caractérisé par une quasi-stabilité dans ses deux compartiments. Ainsi, le Franc congolais s’est légèrement apprécié de 0,003% s’établissant à 2.012,31 CDF le dollar américain à l’indicatif. Le cours parallèle vendeur s’est légèrement déprécié de 0,61% s’établissant à 2.106,67 CDF le dollar américain. Au 6 octobre 2022, les réserves internationales se sont établies à 3,9 milliards de dollars américains.
Les quatre recommandations de la BCC
Toutefois, de l’avis de la BCC, l’économie congolaise reste exposée aux facteurs de risques externes tels que les incertitudes de la fin de la guerre en Ukraine avec l’annexion des quatre territoires ukrainiens à la Russie et la recrudescence des tensions inflationnistes à la suite de l’inflation importée et de la crise des produits pétroliers.
Pour faire face à cette situation, le vice-gouverneur de la BCC a formulé quatre recommandations suivantes : «Le renforcement de la coordination des actions au niveau des politiques monétaire et budgétaire; La poursuite de la surveillance des facteurs de liquidité bancaire au niveau de la Banque Centrale du Congo; L’accélération des mesures visant à renforcer la production locale et la diversification de l’économie; La poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles retenues dans le cadre du programme avec le Fonds monétaire (FMI) ».