En marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le Président burundais Evariste Ndayishimiye et le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont échangé sur la situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC. Le chef de l’État burundais y a présenté son «Plan de paix pour la RDC», insistant sur la nécessité d’un dialogue inter-congolais et du démantèlement des forces négatives. Il a notamment appelé le M23 à rejoindre le processus de Nairobi sous la médiation de l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, afin de trouver une solution durable à cette crise qui menace la stabilité régionale.
En marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le Président burundais Evariste Ndayishimiye et le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont échangé sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les deux personnalités ont exprimé leur préoccupation face à la détérioration continue de la situation et la nécessité d’un rétablissement rapide de la paix et de la sécurité dans cette région.
Profitant de cette occasion, le Président Ndayishimiye a présenté son « Plan de paix pour la RDC » qui repose sur l’implication de la communauté internationale pour le démantèlement des forces négatives étrangères présentes sur le sol congolais. Selon lui, cette démarche est essentielle pour permettre à la population congolaise de retrouver la sérénité et la stabilité.
Concernant la rébellion du M23, le Chef de l’État burundais a insisté sur le fait que la solution réside dans la volonté politique des leaders du mouvement. «Si ce mouvement se revendique congolais, il n’a qu’à emprunter le chemin du processus de paix inter-congolais sous les auspices du Président Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné de la Communauté Est Africaine », a-t-il déclaré. Il a ainsi exhorté le M23, soutenu par le Rwanda selon lui, à s’inscrire dans la médiation en cours à Nairobi.
Le Président burundais et le Secrétaire général de l’ONU ont souligné les risques de propagation du conflit aux pays voisins de la RDC. Pour Evariste Ndayishimiye, «une fois les groupes armés négatifs qui pullulent sur le sol congolais démantelés, le Rwanda perdrait le motif de continuer à occuper illégalement les terres congolaises, soi-disant à la recherche des FDLR ».
Dans ce contexte, il a demandé à l’ONU d’intensifier ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat, facilitant ainsi l’intervention humanitaire et l’assistance aux populations victimes des violences.
LE BURUNDI SE RETIRE DU CONFLIT
Autre fait marquant de cette rencontre, la décision du Burundi de se désengager du conflit. Longtemps allié à la RDC dans la lutte contre les groupes armés, le Président Ndayishimiye a décidé de rappeler à la maison tous les militaires burundais déployés aux côtés des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Ce retrait marque un tournant dans la dynamique régionale et soulève des interrogations sur l’évolution de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.
La situation en RDC s’inscrit dans un contexte international tendu. Alors que les Nations Unies appellent à une solution concertée, plusieurs acteurs régionaux s’inquiètent de l’implication de puissances étrangères dans le conflit. Le rôle du Rwanda, accusé de soutenir le M23, reste un point de friction majeur dans les discussions diplomatiques.
De son côté, l’Union africaine tente de jouer un rôle de médiation. Le facilitateur désigné, l’ancien Président kenyan Uhuru Kenyatta, mène les efforts de négociation pour amener les différentes factions congolaises à la table des discussions. Cependant, le processus de Nairobi connaît des difficultés en raison de la méfiance persistante entre les parties prenantes.
APPEL A L’ENGAGEMENT INTERNATIONAL
Face à cette crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs, Evariste Ndayishimiye insiste sur la nécessité d’un engagement accru de la communauté internationale. Le Président burundais plaide pour une action rapide afin d’éviter une escalade qui pourrait affecter l’ensemble de l’Afrique centrale.
La pression est désormais sur les acteurs régionaux et internationaux pour trouver une solution durable. Tandis que les Nations Unies tentent d’obtenir un cessez-le-feu, la question du désarmement des groupes armés et de la souveraineté territoriale de la RDC demeure un défi de taille.
Alors que la communauté internationale cherche une issue durable à cette crise, l’appel du Président burundais pour un engagement renforcé de l’ONU et des instances régionales pourrait constituer une piste de solution pour un retour à la paix dans cette région tourmentée de l’Afrique centrale.
Francis N.