A l’instar des pays producteur et exportateurs de pétrole réunis au sein de l’OPEP pour réguler le prix du baril sur le marché mondial, la RDC, premier pays producteur et exportateur mondial du cobalt, veut également s’assurer de contrôler le prix de ce minerai sur le marché international. C’est le point soulevé, vendredi en Conseil des ministres, par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.
A cette occasion, le Chef l’Etat a réitéré sa demande au Gouvernement afin de « mettre en place des mesures urgentes qui permettraient de mieux encadrer la commercialisation du cobalt et d’accroître les recettes issues de son exploitation ».
«Faisant référence à sa communication du 25 mai 2023, il a rappelé qu’il attirait l’attention du Gouvernement sur le fait que la valeur des multinationales utilisant le cobalt augmentait fortement et que leur capitalisation dépassait de loin le produit intérieur brut national, alors que notre pays, lui, ne bénéficie que très peu des revenus issus de l’exploitation dudit minerais. Entre-temps, il a constaté que le cours du cobalt a davantage baissé passant d’un peu plus de 31.000 USD américains la tonne en août 2023 contre 28.727 USD américains actuellement », indique le compte-rendu de la réunion du Conseil des ministres, lu sur les antennes de la télévision, par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Le Président de la République est d’avis que «la baisse continue des cours du cobalt est principalement due à sa surabondance sur le marché international. Ladite surabondance résulte, non seulement, d’une offre excessive du cobalt provenant de notre pays, mais aussi, de l’augmentation de l’exploitation artisanale dont l’encadrement nécessite d’être renforcé pour éviter de pertes des revenus de l’État », estimant, par ailleurs, que cette baisse du cours « entraîne une diminution du chiffre d’affaires des entreprises minières locales, une diminution des recettes fiscales et douanières ainsi qu’une diminution de la redevance minière autant qu’elle menace l’emploi et annihile les perspectives de recettes provenant de l’impôt sur les superprofits».
Face à cette situation, Félix Tshisekedi a fait observer qu’il était « primordial de combler les carences en matière de contrôle et de régulation en ce qui concerne l’approvisionnement, l’exploitation et la fixation des prix des substances minérales stratégiques dont le cobalt en particulier ». Aussi, a-t-il invité le Premier ministre, « sur base de propositions de l’ARECOMS (Ndlr : Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques), à évaluer la nécessité d’introduire des quotas d’exportation ou de recourir à toute autre mesure permettant d’atteindre un juste prix pour notre cobalt ».
« Le Président de la République en appelle donc à des propositions de mesures urgentes par l’autorité de régulation », précise le compte-rendu. Dans cet élan, il a demandé au Premier ministre de « veiller à ce que les ministres ayant le Budget, les Finances et les Mines dans leurs attributions mettent prioritairement à la disposition de l’ARECOMS les ressources nécessaires à l’exécution des tâches susvisées afin qu’elle soit en mesure d’agir avec promptitude et diligence dans le but de contribuer à l’amélioration rapide des revenus de l’Etat issus de notre cobalt. »
Francis N.