Des chiffres qui font froid au dos. Et venant du ministre de la Santé publique en personne, il y a de quoi se poser une et mille questions. Selon Roger Kamba en effet, l’espérance de vie du Congolais à la naissance est inférieure à la moyenne africaine. Mais le pire est à venir : 480 femmes sur 1 million perdent la vie lors de l’accouchement. 1 nouveau-né sur 35 ne survit pas. En cause : la pauvreté couplée à la cherté des soins de santé. Résultat : le pays s’enlisait dans la pauvreté à l’exemple des pays où les soins de santé sont payants.
Le ministre de la Santé a pris pour exemple les Etats-Unis où le taux élevé des soins de santé a plongé, selon lui, des masses entières de la population dans un cycle infernal de pauvreté. D’où la « vision » du chef de l’Etat qui, dès sa prise de fonction, a instauré la Couverture santé universelle. Dans la première phase de ce programme ambitieux, la gratuité de la maternité et tout ce qui va avec dont la première étape concerne la capitale Kinshasa. A terme, ce ne sont pas moins de 1000 centres de santé qui seraient en voie de sortir de terre, englobant 2090 maternités dont les équipements, selon le ministre Roger Kamba, seraient déjà réceptionnés à Lubumbashi, Goma, Gemena et Kinshasa.
Et comme de bien entendu, tous les programmes vont de pair avec des chiffres conséquents. La gratuité de la maternité, c’est 200 millions USD annuels, dont 25% environ (42 millions) pour la ville de Kinshasa. A cette enveloppe viendraient s’ajouter 73 millions USD de la Banque mondiale, l’institution de Bretton Woods partenaire du programme depuis son initiation par le président de la République. Enfin, la gratuité de la maternité constitue le premier volet d’un processus devant aboutir à l’universalité des soins de santé de qualité par un système dit «contributif » où les masses laborieuses, grâce à une quote-part modeste, seront en mesure de s’affranchir du lourd fardeau des soins de santé qui grève les budgets déjà précaires du plus grand nombre.
Le gouvernement tient tout de même à mettre en garde contre un enthousiasme débordant : La gratuité de la maternité ne constitue pas un appel à procréer dans le plus grand désordre. C’est en revanche un mécanisme d’accompagnement dans une démarche responsable de la planification familiale.
Elle est également une passerelle visant à réduire, sinon à juguler les risques liés à la santé mentale dont les statistiques révèlent qu’un quart de la population congolaise est sujette aux dérèglements mentaux du fait de stress multiformes impactant négativement les équilibres psychiques.
Econews