Pour une nouvelle dynamique du marché des assurances, l’ARCA tend la main à l’industrie locale

La République Démocratique du Congo (RDC) assiste à l’émergence d’un secteur des assurances en plein essor, ouvrant ainsi des perspectives de croissance et de développement économique considérables. Dans un contexte de population en croissance constante et d’économie en plein essor, les compagnies d’assurance se positionnent pour répondre aux besoins croissants en matière de protection financière et de gestion des risques. Cette dynamique a été au cœur d’une réunion entre l’autorité de tutelle, le ministère des Finances, l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA), ainsi que les principaux acteurs du secteur des assurances en RDC, tenue au Fleuve Congo Hôtel. Les parties associées à ces échanges ont souligné que la mise en place d’une facilité de réassurance pour les secteurs stratégiques constitue une réponse concrète aux défis auxquels fait face l’industrie locale.

Ce mercredi 6 mars 2024 au Fleuve Congo Hôtel, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et le directeur général de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA), Alain Kaninda Ngalula, étaient présents devant les opérateurs économiques du secteur des assurances de la RDC pour discuter des perspectives de développement de ce secteur.

Dans son exposé, le ministre Nicolas Kazadi a mis en lumière la volonté du Gouvernement de lutter contre l’évasion des primes d’assurance et de favoriser le développement de l’industrie locale, en soulignant l’importance d’une participation active des acteurs économiques du secteur. Il a exposé les efforts entrepris pour accroître la pénétration des assurances dans l’économie nationale, notamment en évoquant la mise en place d’une facilité de réassurance pour les secteurs clé tels que le pétrole, le gaz et les mines. Cette facilité vise à renforcer la capacité locale de souscription et de rétention des risques, contribuant ainsi à la croissance économique du pays.

Il convient de noter que, depuis son arrivée à la tête du ministère des Finances, Nicolas Kazadi a exprimé de manière claire, explicite et ferme la volonté de lutter contre l’évasion des primes d’assurance afin de mettre fin à l’emploi systématique des sociétés d’assurance, autorisant notamment le traitement à 100% des risques locaux sur le territoire national.

Faire de l’assurance le moteur de la croissance

«Le 23 juin 2021 et le 10 février 2022, j’ai publié des communiqués officiels rappelant l’obligation de respecter l’article 286 du code de l’assurance. Cet article stipule que toutes les personnes morales, les opérateurs économiques, les organismes d’assurance internationaux, les organisations non gouvernementales, ainsi que les ministres automatiques, doivent strictement se conformer à l’interdiction de souscrire une assurance directe à l’étranger pour un risque concernant une personne, un bien ou une responsabilité située sur le territoire national, ou auprès d’une entreprise d’assurance non agréée en qualité d’assureur », a-t-il rappelé.

En tant que ministre des Finances, responsable du secteur de l’assurance, il est de son devoir, a-t-il reconnu, de prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir le développement de l’industrie de l’assurance dans notre pays : «Je crois que, au cours des trois dernières années, nous avons enregistré un progrès, bien que non suffisant, mais tout de même significatif ».

De son côté, Alain Kaninda Ngalula, Directeur général de l’ARCA, a souligné l’importance de la lutte contre l’évasion des primes d’assurance, «une préoccupation majeure du gouvernement et du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo lui-même », soulignant les mesures mises en place pour renforcer le contrôle des assurances obligatoires et pour s’aligner sur les directives présidentielles visant à favoriser l’essor du secteur.

A ce propos, l’instauration d’une facilité de réassurance pour les secteurs stratégiques a été présentée comme une réponse concrète aux défis rencontrés par l’industrie locale.

En mettant l’accent sur la transparence, «la conformité aux réglementations en vigueur, et la collaboration entre les acteurs locaux et internationaux, le gouvernement cherche à créer un environnement propice à la croissance et à la stabilité économique. Les opérateurs économiques du secteur sont appelés à jouer un rôle actif dans cette transition, afin de contribuer pleinement au développement durable du pays », a noté le DG Alain Kaninda.

«Ce nouveau cadre qui s’impose à tous les secteurs de l’assurance permettra une synchronisation entre les opérateurs économiques, les sociétés d’assurance et les réassureurs, en vue du respect de la loi, notamment l’article 296 du Code des assurances. Cette facilité de réassurance se présente comme un cadre de négociation, un moyen par lequel les réassureurs peuvent exprimer leur intérêt pour la couverture à des droits de gestion, par le biais de l’intermédiaire en réassurance auquel la gestion a été confiée, en l’occurrence, CIGR Africa Limited. Cette facilité présente de nombreux avantages. J’en citerai au moins deux. Premièrement, elle permettra d’accroître la capacité de souscription d’assurances sur notre marché, de mieux lutter contre le fléau de l’évasion des risques qui empêche le secteur de réassurance de décoller, comme je l’ai mentionné précédemment. Deuxièmement, elle favorisera l’émergence d’un environnement de confiance entre les réassureurs et les sociétés d’assurances locales, afin de développer leurs capacités techniques et financières, d’établir une cartographie des risques, et d’améliorer notre rétention locale».

La République Démocratique du Congo (RDC) se trouve à un moment critique de son développement économique, avec le secteur des assurances qui émerge comme un moteur essentiel de croissance.

Avec une population en constante expansion dépassant les 90 millions d’habitants et une économie en mutation, les perspectives pour les entreprises d’assurance sont plus prometteuses que jamais. La réunion au Fleuve Congo Hôtel-Kinshasa, avec la présence du ministre des Finances, Nicolas Kazadi, et du directeur général de l’ARCA a marqué un moment important dans la mise en place de nouvelles initiatives pour renforcer le secteur des assurances en RDC.

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Une vue partielle de l’assistance

Une réelle volonté de faire mieux

Le discours du ministre Kazadi est revenu sur l’engagement ferme du Gouvernement à lutter contre l’évasion des primes d’assurance et à favoriser le développement local de l’industrie. Les efforts pour améliorer la pénétration des assurances dans l’économie nationale, notamment par la facilité de réassurance pour les secteurs stratégiques comme le pétrole, le gaz et les mines, démontrent une vision claire pour renforcer la résilience économique du pays.

De même, les interventions d’Alain Kaninda Ngalula ont mis en lumière l’importance de la conformité réglementaire et de la collaboration entre les acteurs locaux et internationaux pour créer un environnement propice à la croissance du secteur. La facilité de réassurance présentée comme une réponse concrète aux défis rencontrés par l’industrie locale, promet de stimuler la confiance et de renforcer les capacités techniques et financières des entreprises locales.

Toutefois, malgré les opportunités évidentes, des défis subsistent, notamment en termes de sensibilisation, d’application des lois et de développement de produits adaptés. Néanmoins, avec les efforts coordonnés du gouvernement, des régulateurs et des acteurs du secteur, le secteur des assurances en RDC est sur la voie d’une croissance significative, contribuant ainsi de manière tangible à la protection financière et au développement durable du pays.

Cette matinée d’information marque le début d’une nouvelle ère de collaboration et d’innovation dans le secteur des assurances en RDC. Avec des partenariats internationaux, des réformes réglementaires et des investissements stratégiques, le pays se positionne comme un acteur émergent dans le domaine de l’assurance en Afrique, offrant des opportunités lucratives pour les investisseurs et promouvant la prospérité économique de la nation.

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